Clichés sortis de Londres

Londres est une ville surprenante au premier abord. C’était ma première !

Entre son côté rétro, à l’image de ses fameuses cabines téléphoniques rouges, objets vivants d’un autre temps, son côté kitsch, il n’y a qu’à scruter les étals de Covent Garden, et son côté moderne, branché, voire avant-gardiste, il n’y a qu’à goûter à leurs sélections de vins (merci Bernard !), je ne saurais vraiment quoi retenir de cette ville pour le moins insolite.

Telle est ma première impression  !

Certes, je ne mettrai pas London sur le même piédestal que Paris, la majestueuse ou Lisboà, l’insouciante, mes deux amours, mais tout de même… cette ville, à l’effigie d’une reine, affublée d’un chapeau gris, d’atours et de bijoux multicolores (étonnant bleu du Tower Bridge) m’intrigue autant qu’elle m’inspire.

Alors je me suis amusé…

à quelques clichés ou brèves sorties de ma tête, voici ce que ça donne !

A Londres, c’est simple : c’est mini cab et maxi cash !

Mini Cab, mini classe mais on rentre au maximum ! (8 places)

Londres c’est tellement cher qu’il fait bon marcher !

Je n’ai jamais eu autant de livres en poches qui se feuillettent aussi rapidement.

Paradoxe entre Paris et Londres :

Quelle idée, un Paris sans Tamise alors que la capitale de la pop semblait plus prédestinée à être montée sur Seine ?

On s’était donné rendez-vous à Big Ben mais il y a eu comme un micmac quand la cloche a fait ding dong, ma montre ne faisait plus tic-tac. J’ai pris mes cliques et mes claques et sauté dans le bateau, c’était ric-rac !

Alors que l’on se promenait à Greenwich, ma femme et moi,
on en a profité pour remettre les pendules à l’heure !

Une petite dernière :

Savez-vous que personne ne fait la manche à Londres, comme dans toute l’Angleterre… de peur d’échouer en France. (it’s a joke !)

Désolé, tout n’est pas du meilleur goût … c’est british quoi !  lol
 

Et vous, ça vous inspire quoi, London ?

Les brèves du Café…

Zozotte

Elle s’appelle Marie Elisabeth mais tout le monde l’appelle Zozotte. Petite, c’était la Zaza à son papa, la Maelle à sa maman. À l’école Jeanne d’Arc de Mâcon, c’était tantôt Maelle, tantôt Bébeth ou Sossotte. Ce n’était pas de sa faute, elle souriait tout le temps, d’un sourire édenté assimilé sot… méchamment, comme peuvent être les enfants. Aujourd’hui, tout le monde l’appelle Zozotte. Tous, sans exception ! Vous le comprendrez aisément.

« Bon, za va ! t’es pas oblizé de raconter ma vie quand z’étais p‘tite ! »

Pourtant Zozotte aime bien raconter sa vie, depuis qu’elle est grande, du haut de son mètre 84. Fernand l’écoute attentivement, chaque matin, devant son café, au comptoir, puis chaque midi, à la table 7 de la terrasse du restaurant. Il prend des notes, l’enregistre parfois. Parce que Fernand est écrivain. Enfin, c’est ce qu’il dit, même si, au café personne ne le croit capable d’alimenter autre chose qu’un journal intime de ses déceptions amoureuses. Mais Zozotte, elle, n’a que faire des commentaires de l’assistance. Elle l’aime bien son écrivain, surtout parce qu’il parle d’elle dans ses cahiers.

« Mais zi, il zait écrire, qu’ez’ti connais toi aux livres, tu lis que des zournaux zaunes avec des grozzes lettres et des tâzzes de gras ? »

Son patron, le Tonio, un Portugais auvergnat qui a appris son métier avec les bougnats de la capitale, tout pour lui rien pour les autres, elle ne le portait pas dans son cœur, la Zozotte.

« Les z’auvergnats, z’est les pires. Portugais en plus, za arranze pas !
– Hof ! … ils ne sont pas tous comme ça, c’est lui qu’est con et puis c’est tout ! »

Françoise, elle n’était pas compliquée. Pour elle, la France était divisée en deux. D’un côté les cons et de l’autre les gens à qui elle parle. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, cela faisait deux mois qu’elle bossait au café, elle n’avait jamais prononcé un mot envers son employeur. En guise de bonjour, de oui, de non, de va te faire foutre ou encore de salut je me casse, elle utilisait la même interjection sur des tons appropriés avec quelques variantes :

« han ! … han han ! … hof ! … rrrhan ! …  hum … haaaaaaan ! »

Mais lui s’en foutait. « Business is business ! », c’était sa devise. « Mieux vaut une chieuse qui bosse bien qu’une lèche-botte qui fout rien ». Et c’est vrai qu’elle dépotait la Françoise. Elle avait un joli sourire, une gouaille d’effrontée et des mensurations qui, tous réunis, parvenaient à un bon compromis pour une clientèle aussi variée qu’au Café de la Page blanche.

Zozotte l’aimait bien Françoise. Elle l’enviait car elle avait une taille idéale et quinze centimètres de moins qu’elle. Zozotte n’arrêtait pas de heurter le lustre que le Tonio avait eu la bonne idée d’installer au milieu dela salle. Du haut de son mètre 65, il ne risquait pas de s’ouvrir la tête, lui. « Et combien même, rajoutait souvent Françoise, ça ne détériorerait pas grand-chose là-dedans ! »

Dix fois par jour, elle se cognait, la Zozotte. Ca faisait marrer la clientèle.

« Baisse la tête Zozotte ! » pouvait-elle entendre dans la salle à tour de rôle. Il est vrai qu’elle avait la tête en l’air, au sens propre comme au figuré. Une rêveuse. C’est ce qu’aimait Fernand en elle, son insouciance, sa spontanéité candide.

« Zui trop grande, Franzoize !
– Commence par ne plus mettre de talons, après on verra !
– Oh, mais Zorg aime bien, zinon za fait pas femme qu’i dit !
– Han, han ! … Ben alors mets un casque ! … tiens, c’est pour la 7, ton écrivain !
– Fernand ! »

Zorg, c’est le petit ami qu’a déniché Zozotte, l’année dernière, enfin !!! … Elle désespérait de trouver un homme de plus de cinq centimètres qu’elle, elle avait mis la barre haute sur Meetic. Et là, ce danois, venu faire des études en France était un envoyé de Dieu. Parce que Zozotte, elle est croyante en plus. Catholique, non pratiquante.

« Zauf à Noël et à Pâques, ze manze du poizzon quand même !
– Mais ce n’est que le vendredi saint, Zozotte ! lui rétorque toujours Françoise !
– A zaque fois z’oublie, alors z’en mange les deux fois. Vendredi Zaint z’est le vendredi avant le vingt zinq dézembre, z’est za ?
– C’est ça ! »

Il ne fallait pas parler religion à Françoise, c’était de l’herbe pour moutons.

Au moins de ce point de vue là, Zozotte et le Tonio partageaient leurs croyances quand Françoise leur balançait des « han » d’indifférence en haussant les épaules.

« Tiens, Fernand, des zencornets, comme t’aime ! … touze pas à l’azziette z’est très zaud !
– Merci Zozotte ! .. hum, ça sent bon !
– Alors il avanze ze roman ?
– Ce n’est pas un roman, je t’ai déjà dit. Il s’agit d’un essai sur le quotidien d’une serveuse, un recueil d’instants volés, tu vois ?
– Mais tu m’voles rien, moi z’te donne. Comment tu m’as appelée déza dans ton roman ?
– Zézette, mais peu importe ! … Si ça ne te dérange pas, j’attaque tant que c’est chaud !
– Oui, oui ! … tu veux le gros poivre ? … Zézette, z’est rigolo ! … T’entends, Franzoize, ze m’appelle Zézette dans zon livre ! »

Vous voulez la suite ? … cela ne dépend que de nous  !

Le décor est planté ! La rubrique Brèves du Café nous attend pour animer ce petit monde selon notre imagination et notre culture sitcom, série télé ou scène de théâtre !

Les brèves de campagne !

Les candidats à l’élection présidentielle se jouent des mots comme jamais. L’écriture est au centre des ébats à défaut de programmes au centre des débats.

A croire que l’élection présidentielle est devenue une aubaine d’écriture de sketches pour les prétendants à l’Elysée (ou leurs nègres) dont les discours proférés dans les meetings de campagne sont de véritables one-man-show. Et ils s’en donnent à cœur joie nos candidats devant des assemblées conquises.

Les chiens aboient, car la vanne passe !

Arrêtons-nous un instant sur les deux ténors de cette campagne dont les tribunes peuvent aller faire se rhabiller Guidoni et Roucas dans les loges du Théâtre des 2 Anes !

Car l’éloge revient ici aux plumes brillantes et acérées de ce duo de choc, promis sans doute à un rappel en deuxième semaine, qui se sont sentis poussés des ailes d’humoristes.

Le président-candidat, spécialement conseillé, dégaine haut et fort le premier. Et le public en rit !

« Comme elle est curieuse, cette campagne : d’abord j’ai regardé en spectateur, j’étais aux premières loges, mais le spectacle valait le coup. J’ai vu un petit club d’agités, le club des socialistes. Ils sont heureux d’abord quand ils sont entre eux. Jusque-là, on ne les a pas gênés, c’était formidable. On a vu l’amitié intense entre eux, la camaraderie comme ils disent. » lol !

Un autre jour, tantôt dans le Loiret…

« Ah, on me dit, il y a eu Fukushima. Certes !  Fukushima c’est un tsunami. Je n’avais pas conscience avant de venir ici, (pause) cher Eric, (pause) cher Maurice, (pause) que la Loire était en risque de tsunami immédiat sur la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux. A moins que Fessenheim en Alsace soit sous un risque de tsunami venant du Rhin. » mdr !

… tantôt dans le Var.

« Je me dis : ‘j’ai un trou dans ma géographie’, alors je me précipite sur une carte … Fessenheim, Alsace, elle est où la plage ? Et ça veut gouverner la France… » mdr !

Aquilino Morelle, plume et directeur adjoint de campagne de François Hollande n’est pas en reste et répond à Henri Gainot dans la même verve.

« Mon problème c’est que je n’ai pas de candidat de droite en France. J’ai parcouru toute la France ! J’ai été dans la Loire. J’ai demandé : ‘vous avez de la droite, vous ?’. Ils m’ont répondu : ‘Non, nous avons un groupe qui s’appelle Union pour la Loire’ ». lol !
Puis j’ai été dans le Puy de Dôme. J’ai demandé : ‘Et vous, vous avez de la droite ?’. Ils m’ont répondu : ‘Ah, nous, non, nous avons des républicains pour le Puy De Dôme’ . lol !
Et puis je suis allé au cœur du système dans la Seine et Marne, à Meaux, chez le président de l’UMP, maire de la ville : ‘ – Et vous, vous devez en avoir des candidats UMP. – Pas davantage ! ‘. Quel malheur !  Et puis je vais dans les hauts de Seine. Je dis : « Vous connaissez les Sarkozy ? … si ce n’est le père, le fils, à défaut le sain d’esprit ! » mdr !

Et dire que le candidat socialiste retient son humour par charité pour le candidat sortant !

Si à cela on ajoute le brin de répondant autant que d’humour des autres candidats, comme Eva Joly par exemple, plus cabossée que jamais dans sa campagne, derrière des lunettes noires :

« J’ai la gueule de travers mais depuis le temps qu’on me demande ce qu’elle a ma gueule, enfin elle a quelque chose ! » mdr
« Une des raisons pour lesquelles je tiens le choc dans cette campagne, c’est aussi que j’ai envie de dire aux femmes : « la vie ne s’arrête pas avec la ménopause » » lol

Sans oublier Jean-Luc Mélenchon, bien entendu, qui écrit lui-même ses sketches ou plutôt ses pièces de théâtre aux décors prestigieux, il fait autant recette et affiche places combles à la Bastille comme au Capitole. Chapeau l’artiste !

On en arrive, du coup, au point de s’interroger si les Guillon, Canteloup et tous les guignols de la satire professionnelle ne devraient pas mettre la clef sous la porte ou trouver eux-mêmes la clé des problèmes qui préoccupent les français !

En attendant, la France se marre… en partis. Le reste se désole à l’avance d’aller voter pour des marionnettes qui caricaturent ses humoristes,

sans savoir s’il faut twitter un lol ou un mdr dans l’urne !

Ah, si seulement Coluche était encore là !

Postez ici les vannes de nos candidats, et contribuez à la nouvelle constitution… d’un premier tome des brèves de campagne !