Le bon, la brute et le truand !

Les brèves d’Ovalie

Le top 14 a repris depuis une semaine et déjà les stars sont à l’affiche !

Les trois prétendants au Brennus, sur le podium la saison passée, crèvent à nouveau l’écran du championnat de France dans une nouvelle réalisation spaghetti à la Sergio Leone où l’an passé l’individualisme et l’anarchie en ont été trop souvent les piliers, talonnés par l’enjeu, laissant le jeu quelque part dans les lignes arrière.

Les trois prétendants au titre de champion, héros incontournables de ce nouveau long métrage produit par la LNR, ont endossé les rôles principaux, comme l’année dernière.

Toulouse, le bon, celui qui produit le beau jeu, sans forcer, sans en rajouter hors des terrains, celui qui dégaine au bon moment et qui gagne toujours à la fin.
Clermont, la brute (ou l’abruti selon), celui qui tue sans pitié, le rouleau-compresseur en attaque mais qui sait aussi se laisser avoir bêtement, de cartons pleins en cartons jaunes, de fautes de mains en faute de points, le dindon de la farce, au final.
Toulon, le truand, celui qui commet des fautes sans se faire p(r)endre, celui qui parle trop et qui se voit infliger une traversée du désert, payante, de connivence avec le bon, en rouge et noir lui aussi, ils se partagent le butin final dont la gloire revient toujours au même.

Voilà donc à nouveau les trois personnages de ce TOP14, les armes en mains, en quête du graal, enterré quelque part dans le cimetière des phases finales, cimetière car l’an passé, le rugby y semblait mort et enterré à tel point que le blondin toulousain n’eut qu’à déterrer l’or de son 19ème Brennus.

Qu’en sera-t-il cette saison ?

Pas dit que ce TOP 14 nous rejoue le même film tant s’invitent à l’écran Biarritz et Bayonne dans un tout autre scénario de « Il était une fois dans le sud-ouest », dont le rugby habillé l’an dernier par des cache-poussières, ou des cache-misères parfois, semble aujourd’hui mieux armé et prêt à jouer, non de l’harmonica, mais une partition de haut vol qui pourrait bien mettre les deux formations basques sur les bon rails d’un chemin de faire bien mieux pour ne pas sombrer cette fois.

Et ça commence plutôt pas mal pour elles !

Quant à Paris, Racing Métro, Castres et Montpellier, ils ne se laisseront pas conter un western aussi facilement et affichent déjà dans la production des deux premières journées un tout autre genre.

Et s’il était une fois l’Amérique, pour ces protagonistes aux phases finales ?

Par contre pour Grenoble, Bordeaux, Agen, Perpignan et Mont-de-Marsan il faudra se battre jusqu’au bout pour survivre au milieu de l’élite, dans un bien long métrage aux airs d’un « Il était une fois la révolution », au moins.

Retrouvez la rubrique Brèves d’Ovalie chaque semaine (ou presque) pour revivre les grands moments de rugby  autrement, sous ma plume désinvolte et partisane.

Vous pouvez suivre les articles directement sur le blog dédié : mondialrugby2011.canalblog.com/

Par ici l’Euro !

Le Championnat d’Europe des Nations, de par son nom d’état civil sur son acte de naissance, édité le 6 juillet 1960 à Paris, fête sa 14ème bougie sur les terrains de Pologne et d’Ukraine dans un climat de crise sans précédent.

Je ne vous parle pas de la crise économique, celle-là on en soupe depuis quatre ans et on n’a pas fini de nous la mouliner dans les sommets internationaux et européens de peur que l’Euro s’y casse les dents.

Non, je vous parle de la crise du football qui depuis douze ans sévit sur les terrains de l’Europe. Depuis la victoire de l’équipe de France en 2000 – la belle époque, avec Trézégol, Pirès, Wiltord et Monsieur Zizou –  le niveau de jeu en Europe n’a pas pris un seul point de croissance. Pire, tourné à l’économie, favorisant les transactions financières des mercatos et en pleine récession de ses talents, le football a vu la Grèce et l’Espagne se saisir tour à tour, en 2004 puis en 2008, du titre suprême de champion d’Europe.

L’UEFA alerte : « si ça continue, ce sera le tour du Portugal ! »… ouaiis! 🙂

Alors l’Allemagne, suivie par les Pays-Bas, le Danemark et la Suède, prône aujourd’hui l’austérité dans sa défense dont la rigueur a pour but d’étrangler les attaques grecques, espagnoles et même portugaises, tant la détermination d’un Cristiano Ronaldo, par exemple, qui n’en finit pas de creuser sa dette d’occasions ratées en équipe nationale, inquiète la Mannschaft !

La France, elle, veut favoriser la croissance. Dans le sens de faire grandir ses joueurs, au bout de leurs pieds comme dans leurs têtes, depuis l’histoire pathétique du bus lors de la dernière coupe du monde. C’est l’obsession de Laurent Blanc. L’Euro, bon… c’est l’obligation de rachat de son équipe dans la solidarité les uns avec les autres. Je crois que le message est passé. Trois victoires en trois matchs de préparation et un groupe soudé qui mouille le maillot.

Voilà les bleus de Blanc prêts dans cet Euro à se livrer contre des anglais, dans le rouge !

Par ici l’Euro ! … Le Championnat d’Europe des Nations, de par son nombre d’états civils engagés dans cette 14ème édition, 16 au total, avec les deux pays organisateurs que sont la Pologne et l’Ukraine, promet un combat sans merci aux quatre coins de l’Europe pour remporter cette compétition qui aura un léger goût de règlement de comptes dans la désunion européenne ambiante.

La Grèce attend l’Allemagne de pied ferme pour lui rendre la monnaie de sa pièce à moins qu’elle ne lui rende sa monnaie en pièces. Mais que dire de nos deux hôtes pour le moins… à l’opposé. La Pologne, plus européenne que jamais, faisant figure de bon élève avec ses 4,3% de croissance, elle ne connaît pas la crise. Quant à l’Ukraine, à la botte des russes, maniant la corruption aussi bien que la répression des libertés dans son pays,  en témoigne l’affaire Timochenko, on voit mal comment elle pourrait entrer dans cet Euro sans fracas.

16 nations qui vont s’affronter en 4 poules aussi relevées que quatre bouteilles de vodkas à l’herbe de bison, réfrigérées depuis dix mois et qui n’attendent que ce jour pour être ouvertes.

Poule A comme « A l’est, un de nouveau » : avec la Pologne, la Russie, la République Tchèque et … la Grèce. Cherchez l’erreur !

Poule B comme « Bou diou, ça va péter ! » : avec les Pays-Bas, l’Allemagne, le Portugal et le Danemark. Des buts et du sang !

Poule C comme « Cours toujours après el Campeon ! » : avec l’Espagne, l’Italie, la Croatie et l’Irlande. E viva Espana !

Poule D comme « Dites donc vous allez descendre du bus oui ! » : avec l’Ukraine, l’Angleterre, la Suède et la France… A coups de pieds au cul ou au but !

Alors sans plus attendre, allons voir du côté de Varsovie, cette cérémonie d’ouverture !

Au Café de la Page blanche on aime les grands évènements sportifs !