Des jeux pour tous, on dit cap ?

Hier soir les jeux paralympiques se sont refermés sur Londres laissant derrière la poudre des artificiers qui ont illuminé son ciel un double sentiment.

Le premier est celui d’une réussite, d’une belle histoire écrite encore une fois par une organisation britannique faste et exemplaire qui a su mettre les moyens et l’engouement, plus que lors de la dernière édition à Pékin notamment, dans cet événement planétaire qui n’a pas pour autant enflammé le reste du monde.

Parce qu’il me semble difficile d’ignorer ce sentiment de malaise face à l’hypocrisie de la couverture médiatique, je parle notamment en France, quasi nulle ou ostentatoirement moralement correcte, par reportages mielleux interposés, par images empruntées à France Télévisions qui diffuse elle-même en différé des épreuves dont les commentaires semblent soudain handicapés du vocabulaire adapté.

Il nous semble si difficile, journalistes et spectateurs, amateurs de sports et des JO, de voir à travers ces exploits paralympiques autre chose que des parcours individuels, des histoires dures et belles souvent, quand l’athlète handicapé, de haut niveau, voudrait, lui, que l’on souligne d’abord sa performance sportive et que l’on oublie son handicap.

Une hypocrisie dissimulée dans le regard que la société des valides porte sur ces jeux-là et dans la retransmission amplifiée des exploits dont chacun derrière son poste ou son journal n’a rien à battre quand les athlètes eux se démènent pour battre leurs propres records dans des performances bien plus propres, elles.

Cherchez sur le site du journal « L’Equipe » le tableau des médailles des JP (si je peux me permettre le sigle). Si vous trouverez des articles sur les exploits paralympiques, le menu, lui, est resté celui des JO  du mois d’août avec les disciplines des valides. Pas de tableau de médailles des Jeux Paralympiques.

Pourquoi marquer la différence dans cet événement où le sport pour tous, du tous ensemble, semble être le message revendiqué par le baron de Coubertin ?

Les handicapés ne sont-ils ni plus ni moins que nos semblables, nous même, demain, homme ou femme dont la vie s’est heurtée à un accident qui ne nous a rendu pas tout à fait le ou la même.

La différence doit-elle faire toujours l’objet de ségrégation ?

N’a t’on pas dépassé l’idée même de créer des jeux femalympiques ou encore négrolympiques ?

Il y aurait bien des manières de faire la fête ensemble, pour une organisation aussi riche que le CIO s’il en avait vraiment la volonté.

Prévoir des jeux sur trois semaines, voire un mois, en intégrant toutes les disciplines, tout simplement.

On pourrait même créer des disciplines où l’handicap n’en est plus un.

L’image n’était-elle pas belle de voir ce sud-africain, Oscar Pistorius, courir avec les valides munis de ses lames au pied ?

Et si tout le monde avait des lames, un fauteuil, les yeux bandés ?

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L’exploit sur un pied d’égalité, chacun poussant son corps, mutilé ou non, à se dépasser. Est-ce si difficile à imaginer, à créer ?

Demandez aux enfants… comment il font preuve instinctivement de créativité quand il s’agit de jouer ensemble avec tout ce qui leur tombe sous la main.

Pendant ce temps-là, le film « Intouchables » séduit la terre entière en devenant le film français le plus vu par delà le monde. La belle jambe !

Alors les jeux pour tous à Rio, on dit cap ?

Faites preuve d’imagination, de créativité… trouvez des disciplines sportives où les handicaps n’en seraient pas.

Je sais pas moi… « La nage libre à portée de bras (jambes attachées) »… à vous !

N’hésitez pas à inventer avec le sourire !
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