On y entre par la porte des Lilas ou celle du Pré Saint Gervais, entre le parc de La Villette, celui des Buttes Chaumont, la rue de Belleville et le périphérique, une enclave bucolique, un hameau pittoresque, un petit air de province qui vous prend là.
La campagne à Paris, ça n’est pas que le square de Montsouris ou le petit îlot pavillonnaire historique de la porte de Bagnolet, c’est aussi le 19ème arrondissement, son quartier du Danube jusqu’aux abords chantants de la rue de Mouzaïa.
Liberté, Egalité et Fraternité…
plus qu’une devise de notre république, triptyque de rues publiques indivisibles, un tableau qui enchante par ses chemins de traverses, villas pavées et fleuries, des réverbères éclairant la scène à chaque passage des artistes en costumes de briques colorées, de céramique et de meulières.
Trois rues que l’on emprunte dans un sens ou un autre, peu importe, tant que l’on n’oublie pas de faire une halte dans ce lieu atypique qu’est le café Aux petits joueurs, rue de Mouzaïa.
Entrée de garage ou bar de routiers, on ne sait trop quoi penser devant cette façade jaune aux allures de province. On entre, c’est grand, des tables alignées comme dans une cantine, au milieu une scène, il ne manquerait plus qu’un feu au milieu de ce campement tzigane pour jazz manouche.
Parce que ce soir, on joue du jazz manouche avec un quartet qui promet autour du guitariste aux doigts affûtés, Michael Gimenez, un violoniste, un contrebassiste et un batteur, tous des pointures, bien chaussés dans leurs instruments.
« Ici on déguste de la bonne musique
et on écoute de bons petits plats ! »
Parce qu’on mange aussi, à la bonne franquette et à la bonne charcutaille, sélectionnée avec soins par le patron, dit Bobosse, un astérisque sur le menu vous raconte pourquoi. Je vous laisse le plaisir de la découverte.
La formule plaît, l’ambiance est conviviale. Tout pour passer une bonne soirée.
Des plats et des prix corrects quand la musique ce soir là était, elle, excellente… de Django à Oscar Peterson en passant par Petrucciani ou encore Duke Ellington… une version de Caravan endiablée !
Il y a des endroits comme ça, où la vie ne s’arrête ni ne se fige mais refuse simplemnt de respirer un air qui n’est pas le sien ! Et Paris est de ceux-là dans ce quartier que vous chantez justement!
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Vos mots sonnent très justes dans la partition de cet article. Merci Phédrienne ! 😉
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