Redevenir un nom propre…

ou presque !

François Hollande vient d’être élu président de la république française à près de 52% du suffrage universel !

Une aubaine pour le nom Sarkozy qui va pouvoir enfin reprendre sa place parmi le dictionnaire des noms propres… ou presque !

Car la justice devra encore le laver de tout soupçon ! 

Mais n’empêche, pour tous les canards enchaînés à ce nom, devenu commun depuis cinq ans, c’est l’heure de leur libération et surtout… l‘occasion pour eux d’enrichir leur vocabulaire !

De ce point de vue là, c’est déjà une bonne nouvelle, non ?

Candidat, de quoi t’as l’air ?

A une semaine du dénouement du premier tour, nos candidats ne savent plus comment se faire entendre.

Certains chantent leur retour alors qu’ils sont déjà là, d’autres leur victoire certaine dont nous sommes déjà las.

Certains déchantent le long de leurs descentes inexorables dans l’opinion, d’autres s’enchantent de leurs révoltes inoxydables, qu’ils soient en tête ou en queue de peloton.

Et puis il y a nous, qui nous lassons de ces mêmes refrains aux tonalités diverses et dissonantes, au point d’éteindre nos postes télé et radio devant tant de cacophoniance, cacaphonie ou je ne sais quel autre mot inventer encore pour participer moi aussi à la diversion orthographique ambiante.

Alors à défaut d’accomplir son devoir citoyen l’air très enchanté, je m’disais qu’on… pourrait d’ici là voter pour nos candidats sur un autre air, à la Bécaud, à la Souchon !

Comme se rappelait par exemple Le Canard Enchaîné (11/4) que j’ai sous les yeux, dans un portrait de Nathalie Arthaud, au souvenir de « l’icône Arlette célébrée par Souchon » :

Les belles idées passent comme les starlettes,
Et, dans l’impasse, il nous reste Arlette.

Et de rajouter « Nathalie n’a pas à souffrir de la comparaison puisqu’elle a été chantée par Bécaud » :

Elle parlait en phrases sobres
De la révolution d’octobre
Je pensais déjà
Qu’après le tombeau de Lénine
On irait au café Pouchkine
Boire un bon chocolat

Je me suis dis aussitôt : « Et les autres, alors, qui les ont chantés ? »

D’où l’idée légère et facile, comme une pause dans cette campagne cacophoniante ou cacaphonique, de voter pour les paroles de chansons qui décrivent le mieux chacun des autres candidats.

Essayez de trouver un couplet ou un refrain qui leur collerait à la peau !

Si vous aviez à l’idée le même air que moi pour Eva Joly, trop tard, elle s’est déjà servie elle-même :

Quoi ma gueule ?
Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
Quelque chose qui ne va pas ?
Elle ne te revient pas ?

Mais nous pouvons trouver bien mieux, sans problème !

Les brèves de campagne !

Les candidats à l’élection présidentielle se jouent des mots comme jamais. L’écriture est au centre des ébats à défaut de programmes au centre des débats.

A croire que l’élection présidentielle est devenue une aubaine d’écriture de sketches pour les prétendants à l’Elysée (ou leurs nègres) dont les discours proférés dans les meetings de campagne sont de véritables one-man-show. Et ils s’en donnent à cœur joie nos candidats devant des assemblées conquises.

Les chiens aboient, car la vanne passe !

Arrêtons-nous un instant sur les deux ténors de cette campagne dont les tribunes peuvent aller faire se rhabiller Guidoni et Roucas dans les loges du Théâtre des 2 Anes !

Car l’éloge revient ici aux plumes brillantes et acérées de ce duo de choc, promis sans doute à un rappel en deuxième semaine, qui se sont sentis poussés des ailes d’humoristes.

Le président-candidat, spécialement conseillé, dégaine haut et fort le premier. Et le public en rit !

« Comme elle est curieuse, cette campagne : d’abord j’ai regardé en spectateur, j’étais aux premières loges, mais le spectacle valait le coup. J’ai vu un petit club d’agités, le club des socialistes. Ils sont heureux d’abord quand ils sont entre eux. Jusque-là, on ne les a pas gênés, c’était formidable. On a vu l’amitié intense entre eux, la camaraderie comme ils disent. » lol !

Un autre jour, tantôt dans le Loiret…

« Ah, on me dit, il y a eu Fukushima. Certes !  Fukushima c’est un tsunami. Je n’avais pas conscience avant de venir ici, (pause) cher Eric, (pause) cher Maurice, (pause) que la Loire était en risque de tsunami immédiat sur la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux. A moins que Fessenheim en Alsace soit sous un risque de tsunami venant du Rhin. » mdr !

… tantôt dans le Var.

« Je me dis : ‘j’ai un trou dans ma géographie’, alors je me précipite sur une carte … Fessenheim, Alsace, elle est où la plage ? Et ça veut gouverner la France… » mdr !

Aquilino Morelle, plume et directeur adjoint de campagne de François Hollande n’est pas en reste et répond à Henri Gainot dans la même verve.

« Mon problème c’est que je n’ai pas de candidat de droite en France. J’ai parcouru toute la France ! J’ai été dans la Loire. J’ai demandé : ‘vous avez de la droite, vous ?’. Ils m’ont répondu : ‘Non, nous avons un groupe qui s’appelle Union pour la Loire’ ». lol !
Puis j’ai été dans le Puy de Dôme. J’ai demandé : ‘Et vous, vous avez de la droite ?’. Ils m’ont répondu : ‘Ah, nous, non, nous avons des républicains pour le Puy De Dôme’ . lol !
Et puis je suis allé au cœur du système dans la Seine et Marne, à Meaux, chez le président de l’UMP, maire de la ville : ‘ – Et vous, vous devez en avoir des candidats UMP. – Pas davantage ! ‘. Quel malheur !  Et puis je vais dans les hauts de Seine. Je dis : « Vous connaissez les Sarkozy ? … si ce n’est le père, le fils, à défaut le sain d’esprit ! » mdr !

Et dire que le candidat socialiste retient son humour par charité pour le candidat sortant !

Si à cela on ajoute le brin de répondant autant que d’humour des autres candidats, comme Eva Joly par exemple, plus cabossée que jamais dans sa campagne, derrière des lunettes noires :

« J’ai la gueule de travers mais depuis le temps qu’on me demande ce qu’elle a ma gueule, enfin elle a quelque chose ! » mdr
« Une des raisons pour lesquelles je tiens le choc dans cette campagne, c’est aussi que j’ai envie de dire aux femmes : « la vie ne s’arrête pas avec la ménopause » » lol

Sans oublier Jean-Luc Mélenchon, bien entendu, qui écrit lui-même ses sketches ou plutôt ses pièces de théâtre aux décors prestigieux, il fait autant recette et affiche places combles à la Bastille comme au Capitole. Chapeau l’artiste !

On en arrive, du coup, au point de s’interroger si les Guillon, Canteloup et tous les guignols de la satire professionnelle ne devraient pas mettre la clef sous la porte ou trouver eux-mêmes la clé des problèmes qui préoccupent les français !

En attendant, la France se marre… en partis. Le reste se désole à l’avance d’aller voter pour des marionnettes qui caricaturent ses humoristes,

sans savoir s’il faut twitter un lol ou un mdr dans l’urne !

Ah, si seulement Coluche était encore là !

Postez ici les vannes de nos candidats, et contribuez à la nouvelle constitution… d’un premier tome des brèves de campagne !

Des noms de candidats en jeu !

Des noms de candidats à l’appel de l’élection présidentielle se sont livrés à la course aux parrainages pour dénicher les 500 signatures indispensables à leurs candidatures.

Des noms de candidats à la peine qui parviendront ou pas jusqu’au perron du conseil constitutionnel avec les précieux sésames.

Des noms de candidats, déjà en scène dans une campagne qui leur ouvre le champ de débats sans fin et sans finesse sur les hauts plateaux de télévision.

Des noms d’oiseaux remplaçant ces mêmes noms pour des envolées de communication au ras des pâquerettes.

Des noms à l’encre noir sur des bulletins blancs dont un seul conquérra votre enveloppe… ou pas !

Mais il ne s’agit pas ici de débattre sur le fond des idées des uns et des autres mais de jouer un instant avec leurs noms. Faisons les vivre ensemble, loin du sérieux que suscite un tel rendez-vous, au delà de leurs railleries et de nos propres convictions.

Amusons-nous à les placer, à découvert ou cachés, dans un texte libre de notre inspiration.

Par exemple, saurez-vous les retrouver dans ce texte ?

Françaises, français, l’élection n’est pas un jeu mais un « tous pour un » ou « tous pourris » comme s’amusait à dire Coluche en d’autres temps et les mêmes mœurs.

L’élection présidentielle est aussi sérieuse que le championnat de France de football. Chaque équipe partant en campagne sur les terrains de France et de Navarre, avec son candidat en tête, un capitaine, le meilleur. Car on le sait, on ne donne le brassard qu’aux illustres !

Mais aujourd’hui l’enjeu de cette élection, comme le foot, c’est l’Europe. Et va savoir pourquoi, la plus européenne des candidates est celle qui se fait le moins entendre. Pire, pour une fois que quelqu’un met l’accent sur la vérité et l’intégrité de sa campagne, on s’en moque ! … c’est pas très joli joli !

Et pour se défendre, notre franco-norvégienne n’écoute pas son entourage : « Ce n’est pas le peine, je ne tournerai pas le page ! ». Le comble serait tout de même qu’un franco-hollandais lui grille la politesse.

« C’est curieux ces gens avec la double nationalité, s’étonnent deux vils pimbêches frontistes. Soit France, soit Hollande, mais qu’il tranche bon sang ! »

« Mais ne mélanchons pas tout, prévient la candidate des verts. Le sujet n’est pas de savoir d’où l’on vient mais où l’on va. Les français ne sont pas dupes. On tait, niant les catastrophes écologiques passées et à venir, la vérité à nos compatriotes.»

Seulement voilà, la ligue des champions en politique, c’est comme pour le ballon rond, la fin justifie les moyens. Et de ce point de vue là, ils cheminent à deux dans la cour des gros budgets de campagne. Les ripoux touchent leur part et les matches basculent par des sondages, cet art totalitariste d’arbitrer un jeu aux parties inégales.

Françaises, français, l’élection n’est pas un jeu, certes, mais, entre nous,  d’un tel ennui que l’on baille round après round dans ces rixes de mauvais mots dont le vainqueur risque de ne pas sortir grandi, encore une fois… des urnes !

Ben voilà, ils y sont tous je crois ! … Qui joue avec moi ?