La cage dorée

Comment cuisiner des clichés à la mode portugaise dans une comédie attachante et intelligente ?

La cage doréeOn le sait, en France il y a autant de blagues sur les portugais qu’il y a au Portugal de façons de cuisiner la morue, à faire dresser les poils de tous les enfants d’immigrés lusitaniens dont je fais partie.

Et là, Ruben Alves s’y prend comme un chef pour assaisonner ses stéréotypes, à toutes les sauces, de la concierge boniche idéale à l’ouvrier bosseur irréprochable en passant par les commérages, les drapeaux, fanions, tissus aux couleurs nationales en tout genre et en tout lieu, l’addiction au Futebol, la bière et la morue… faits maison !  … et j’en passe.

Ca sent à des kilomètres, comme des sardines sur un gril, dans des seconds rôles de composition à l’eau de rose… de Rosa précisément dont chaque apparition fait saliver avant qu’elle lâche quelques jurons ou mimiques très caractéristiques pour qui a eu une tante portugaise en France. « Porrrra ! »

Tout y passe jusqu’à la bourgeoise de l’immeuble incarnée par une Nicole Croisille tout à fait crédible et un invité surprise en fin de film (chiouu !). Mais la palme de la mangeuse de sardinas assadas revient sans conteste à Chantal Lauby qui s’est imprégnée du rôle de Solange Caillaux, femme du patron de José, en y mettant carrément les mains.

Elle est à pisser de rire, surtout quand elle s’improviche en conchierge Coulada, cousine de Maria. Un grand moment !

Mais ce film ne s’arrête pas à la pure caricature comme on peut la trouver sur Internet.

On trouve chez Ruben Alves un peu de Guédiguian visitant la communauté portugaise en France. Il peint dans son tableau des sentiments comme des personnages que l’enfant d’immigrés que je suis a retrouvé non sans un pincement au coeur.

La honte, la révolte, ce devoir de bien faire pour s’intégrer, cette peur, toujours, d’être mal vu.

Et si même dans ce film, il en ressort une sorte d’anachronisme, tant ces personnages dépeignent plutôt les immigrants de la première génération, jusqu’à la fin des années 80 (allez trouver de nos jours les Maria et José du film, leurs enfants à la rigueur), il n’empêche que l’on s’y laisse prendre volontiers, tant Ruben Alves parvient à nous faire rire, à nous émouvoir et même à nous surprendre.

Et c’est ça qu’c’est bon !

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Ne nous fâchons pas !

Les brèves d’Ovalie

Angleterre – France      23 – 13

« N’empêche, de là à marquer de sang-froid, sans parler d’assassinat, y aurait quand même comme un cousinage ! »

On les avait aimés dans « Les caves se ros’biffent ! »… Un quart de finale de coupe du monde en Nouvelle-Zélande où les bleus se rebiffaient déjà contre nos meilleurs ennemis d’outre-Manche. Souvenez-vous !

Quatre matches que nos bleus s’étaient lancé dans la fabrication de fausses valeurs du rugby jusqu’à se faire prendre par la brigade des fraudes contre les Tonga… lire la suite >>

On les a retrouvé nos barbouzes, aussi imprévisibles que fabuleux ce samedi après-midi à Twickenham dans un remake de comédie à la française comme on les aime, surtout quand à la fin les rosbifs sont saignés à blanc de leurs tuniques.

Oui mais voilà, les bleus ne nous ont régalé que la moitié du film que l’on se faisait déjà en admirant Fofana, époustouflant, sensationnel, génial, détaler, enfumer et humilier tout un bataillon de la défense anglaise sur soixante mètres pour aller marquer le premier essai de la partie… et français s’il vous plaît !

« Le dernier né après Saint-André. Quand il perce, tu prends du gaz plein la poire ! »

Et puis plus rien. A l’heure de jeu, on n’avait plus envie de s’exhalter ni de rire à regarder le XV de la Rose réécrire le scénario à l’anglaise où les mangeurs de grenouilles allaient être réduits à manger l’herbe de la pelouse de Twickenham.

Mais ne nous fâchons pas !

Parce qu’au fond, il nous raconte quoi ce film des bleus en mission en Angleterre ?

Si vous aimez le rugby ou le ton de ces brèves, lire la suite ici >>

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