France 1, Allemagne 2

A deux jours d’un sommet européen attendu, François et Angela se sont offert ce soir un petit moment de détente au Stade de France.

En effet, le président de la république française a invité en toute amitié affichée la chancelière allemande à assister au match de football amical entre leurs deux nations dans le cadre du cinquantième anniversaire du traité de l’Elysée signé entre De Gaulle et Adenauer, marquant alors la réconciliation et le rapprochement entre les deux peuples.

Comment, parce qu’Angela et François étaient fâchés ?

Pas encore. Ils ont deux jours pour faire semblant et j’imagine qu’ils s’en sont donné à cœur joie ce soir dans la tribune présidentielle.

21h. Première mi-temps.

« Excuse-moi Angela, j’ai pas pu passer te prendre, je reviens de Bamako, là. J’ai eu une semaine très chargée !
– Ze n’est pas graveu Franzois. Ze comprends.
– T’as vu le Mali ?
– Oui, Franzois… et ze te féliziteu encore pour ton intervenzion rapideu et efficazeu. Toute l’union eur…

– Ah, non, Angela ! … Je te parle de la CAN. T’as vu comme ils se sont qualifiés en demi-finale les maliens ?

– Ah, euh… oui, Franzois.  Z’est une bonne chozeu pour le moral de ze peupleu !
– Oui, n’est-ce pas ? … Et tu sais que le sélectionneur est français ?
– Ah !
– On fait ce que qu‘on peut sur le terrain, tu sais. On est sur tous les fronts et un peu tout seul. Mais en même temps que l’on formait les soldats on a réussi à leur inculquer deux ou trois trucs en football… Ooooh ! … Quelle action de Ribery !
– Oh, il z’en est fallu de peu !
– Vous en êtes content ?
– Pardon, Franzois ?
– De Ribery ? … Je crois savoir qu’il est très actif au Bayern de Munich notre français.
– Oui, bien zûr, z’est un élément important de l’équipeu.

– C’est clair ! … Ooooh ! … quel but de Valbuena ! Tu as vu ? Quelle audace ! … C’est tout nous, ça ! Là, au bon moment !

– Oui, Franzois, ze crois que vous marquez un point ! »

22h. Deuxième mi-temps.

« Dis-moi Franzois, ton équipe est de belle factureu !
– Euh… Que veux tu dire par là, Angela?
– Oh rien, juste que z’est tout à fait normal que za finisse par payer ! On ne peut pas être toujours en défiziteu… de trophées.
– Oui, on n’en fait jamais assez. Mais là on a trouvé l’équilibre je crois en première mi-temps et on a été récompensé. J’espère que l’on va confirmer… oh !

– Ze crois que l’on vient de vous retirer votre avance d’un but.

– Euh, oui… un partout. Mais on va se refaire. Je crois que notre secrétaire d’état à la sélection a son plan de relance.
– Z’il vous rezte des munizions !
– Pardon ?
– Ha ha ! Z’est une petiteu blagueu. Mais le zampionnat franzais est bien armé il me zembleu. Z’ai entendu dire que le Qatar vous z’alimenterait, est-ze vrai ?
– A peine ! … un Zlatan, un Beckam tout au plus.
– Z’est pas mal ! …. Oh!  … comme zette zplendide aczion de Ôzil !
– Hein, quoi ?

– Mais zuivez un peu le match mon ami, vous perdez d’un buteu ! »

A suivre dans deux jours…

Moralité : La politique en Europe c’est comme au foot, c’est toujours l’Allemagne qui gagne à la fin.

 

Ibra’cadabrantesque !

Le feuilleton tragi-comique de l’élection du président de l’UMP n’en finit pas d’alimenter la toile et de déchaîner les canards comme les émissions télé, chacun y allant de son analogie, tant le monde politique regorge de déchirements en tout genre pour accéder au pouvoir.

Le congrès de Reims qui a opposé Aubry et Royal en 2008 suscite l’analogie la plus évidente s’agissant de la quasi même élection, mais à gauche. D’autres sont allés chercher l’élection présidentielle américaine de 2000 qui opposait Al Gore à Busch et dont le dépouillement de Floride a duré également plusieurs jours. Il y en a même qui nous ont ramenés en 2010, en Côte-d’Ivoire où Gbagbo et Ouattara ne démordaient pas l’un et l’autre de leurs victoires retardant le dénouement après une guerre civile.

Bref, chacun détenait son analogie quand moi je cherchais en vain la mienne.

Et c’est en regardant le résumé du match du PSG le week-end dernier face à Rennes qu’elle a poussé comme une fleur dans mon esprit, empoté jusque là !

« Pas d’Ibra, pas d’chocolat », s’amusait-on a lire sur le net, tant l’équipe parisienne se retrouve handicapée moteur sans son meneur.

Mais oui, tout se tenait là !

Qui ne connaît pas Zlatan Ibrahimovic, une figure charismatique dans le monde du football, une attraction à lui tout seul au Paris Saint-Germain, autant pour les fans, les curieux ou les amateurs de ballon rond que les joueurs sur le terrain qui aspire implicitement à lui coller dans les pieds ce même ballon ?

1m95, 95kg, visez la bête, mesdames ! … un colosse suédois aux jambes affutées, au regard animal qui surgit et exécute des gestes incroyables, empruntés aux arts martiaux, qui tranchent dans le vif un pauvre ballon qui n’a plus qu’à filer droit en sifflant sa douleur… une douleur communicative qui arrive très vite aux oreilles du gardien adverse, condamné le plus souvent à ramasser l’objet dans ses propres filets, communiant ensemble la même détresse.

Qui n’a pas vu et revu, même contre son gré, bien sûr que si, mesdames ! … ce but abracadabrantesque en ciseau retourné, de plus de vingt mètres contre l’Angleterre, pour le compte de la Suède ?

Mais Ibra n’est pas connu que pour ses exploits sportifs mais aussi et surtout pour sa personnalité à l’égo surdimensionné.

Et c’est là que je tenais mon analogie. L’UMP comme le PSG, sans son mentor, son meneur de jeu hyper-égocentrique, est incapable d’insuffler élan, cohésion et ligne stratégique à son équipe, chacun resurgissant un égo démesuré trop longtemps enfoui, masqué par l’aura indiscutable du grand et unique chef.

L’adversaire n’en demandait pas temps.

L’équipe de Rennes, réduite à 9 pendant quarante minutes, a déclassé le PSG dans son parc des nouveaux princes du Qatar. Tout comme le parti socialiste, l’équipe aux rênes de la France, empêtrée dans l’impopularité et les couacs en tout genre, ressort gagnante de ce match ubuesque au sein de l’UMP.

Mercredi, Ibra est revenu, auteur d’une passe décisive, pour une victoire limpide à Kiev, qualifiant le PSG pour ses deuxièmes huitièmes de finale de son histoire dans la prestigieuse européenne Ligue des Champions.

Alors à quand le retour de Sarko pour retrouver le chemin du but… son but, qu’il fomente en coulisses, dans une réalisation hollywoodienne, un retourné de situation en pleine lucarne… de 2017 ?

Ce serait juste… Ibra’cadabrantesque, non ?

Par ici l’Euro !

Le Championnat d’Europe des Nations, de par son nom d’état civil sur son acte de naissance, édité le 6 juillet 1960 à Paris, fête sa 14ème bougie sur les terrains de Pologne et d’Ukraine dans un climat de crise sans précédent.

Je ne vous parle pas de la crise économique, celle-là on en soupe depuis quatre ans et on n’a pas fini de nous la mouliner dans les sommets internationaux et européens de peur que l’Euro s’y casse les dents.

Non, je vous parle de la crise du football qui depuis douze ans sévit sur les terrains de l’Europe. Depuis la victoire de l’équipe de France en 2000 – la belle époque, avec Trézégol, Pirès, Wiltord et Monsieur Zizou –  le niveau de jeu en Europe n’a pas pris un seul point de croissance. Pire, tourné à l’économie, favorisant les transactions financières des mercatos et en pleine récession de ses talents, le football a vu la Grèce et l’Espagne se saisir tour à tour, en 2004 puis en 2008, du titre suprême de champion d’Europe.

L’UEFA alerte : « si ça continue, ce sera le tour du Portugal ! »… ouaiis! 🙂

Alors l’Allemagne, suivie par les Pays-Bas, le Danemark et la Suède, prône aujourd’hui l’austérité dans sa défense dont la rigueur a pour but d’étrangler les attaques grecques, espagnoles et même portugaises, tant la détermination d’un Cristiano Ronaldo, par exemple, qui n’en finit pas de creuser sa dette d’occasions ratées en équipe nationale, inquiète la Mannschaft !

La France, elle, veut favoriser la croissance. Dans le sens de faire grandir ses joueurs, au bout de leurs pieds comme dans leurs têtes, depuis l’histoire pathétique du bus lors de la dernière coupe du monde. C’est l’obsession de Laurent Blanc. L’Euro, bon… c’est l’obligation de rachat de son équipe dans la solidarité les uns avec les autres. Je crois que le message est passé. Trois victoires en trois matchs de préparation et un groupe soudé qui mouille le maillot.

Voilà les bleus de Blanc prêts dans cet Euro à se livrer contre des anglais, dans le rouge !

Par ici l’Euro ! … Le Championnat d’Europe des Nations, de par son nombre d’états civils engagés dans cette 14ème édition, 16 au total, avec les deux pays organisateurs que sont la Pologne et l’Ukraine, promet un combat sans merci aux quatre coins de l’Europe pour remporter cette compétition qui aura un léger goût de règlement de comptes dans la désunion européenne ambiante.

La Grèce attend l’Allemagne de pied ferme pour lui rendre la monnaie de sa pièce à moins qu’elle ne lui rende sa monnaie en pièces. Mais que dire de nos deux hôtes pour le moins… à l’opposé. La Pologne, plus européenne que jamais, faisant figure de bon élève avec ses 4,3% de croissance, elle ne connaît pas la crise. Quant à l’Ukraine, à la botte des russes, maniant la corruption aussi bien que la répression des libertés dans son pays,  en témoigne l’affaire Timochenko, on voit mal comment elle pourrait entrer dans cet Euro sans fracas.

16 nations qui vont s’affronter en 4 poules aussi relevées que quatre bouteilles de vodkas à l’herbe de bison, réfrigérées depuis dix mois et qui n’attendent que ce jour pour être ouvertes.

Poule A comme « A l’est, un de nouveau » : avec la Pologne, la Russie, la République Tchèque et … la Grèce. Cherchez l’erreur !

Poule B comme « Bou diou, ça va péter ! » : avec les Pays-Bas, l’Allemagne, le Portugal et le Danemark. Des buts et du sang !

Poule C comme « Cours toujours après el Campeon ! » : avec l’Espagne, l’Italie, la Croatie et l’Irlande. E viva Espana !

Poule D comme « Dites donc vous allez descendre du bus oui ! » : avec l’Ukraine, l’Angleterre, la Suède et la France… A coups de pieds au cul ou au but !

Alors sans plus attendre, allons voir du côté de Varsovie, cette cérémonie d’ouverture !

Au Café de la Page blanche on aime les grands évènements sportifs !