La musicalité des mots…

Je voudrais vous parler d’une émission radiophonique qui, depuis quelques temps le dimanche matin, m’emmène ailleurs et parle de livres en musique… Mieux, elle délivre la musique des mots d’une œuvre par son auteur, souvent présent et accompagné d’un libraire qui le présente.

Ce petit bijou d’émission, c’est Fip qui nous l’offre au beau milieu de ces matinées dominicales.

Si je vous parle de Fip, ce n’est pas pour en faire la pub, elle n’a pas besoin de cela, mais parce qu’elle m’influence dans mon quotidien, elle m’accompagne. Je vous en parle comme s’il s’agissait de ma compagne, d’ailleurs.

Vous remarquerez que j’emploie Fip au féminin. Il faudrait presque dire, elles, au pluriel tant ces voix douces et sensuelles, légères et malicieuses, parfois insolentes qui savent capter mon attention marquent son identité. Me voilà polygame parmi ces muses polyphones !

Ce dimanche matin, au son d’une programmation musicale sur mesure, je replongeais dans mon Portugal d’enfance, celui que je retrouvais chaque été en bon émigrant que je n’avais pas choisi d’être.

Cyril Pedrosa, invité* pour sa BD illustrant ce pays qui m’avait vu naître, alors que lui non,  parlait mieux que je ne pourrais le faire de ces premiers instants retrouvés sur le sol de nos racines, dans nos vies d’adulte, longtemps après l’avoir délaissé. La surprise de ces émotions fortes que des sons, des odeurs émergent en vous, autant de souvenirs enfouis qui ressurgissent subitement, le cœur serré et la larme à l’œil. Tout à coup, on veut comprendre, on veut retrouver les traces de ceux qui nous ont fait. Oh, que je vous comprends !

La musique et ses mots me transportaient, ce matin, le ciel bleu par ma fenêtre, le noir de mon café, me voilà envolé au dessus de Lisbonne en quelques minutes, l’odeur de sardines grillées mêlée à celle des lessives du linge pendu aux fenêtres, une femme en noir passant devant ces murs colorés, jaune orangé ou bleu « azulejosé », un saut sur la tête…

Les voix successives des Maria, Bethania et Albertina, puis celle du vieux disciple du Fado Custodio Castelo me ramenaient à la Saudade de mon passé, dans les rues étroites d’une Lisboa qui défilait sous le regard nostalgique de mes oreilles. Merci Fip !

Une BD que j’écouterais du coup volontiers avec mes yeux !

Cliquez sur l’image ! (lien vers article Radio France)

(*) Cyril Pedrosa, invité le jeudi 10 novembre 2011, 21h, avec Caroline Bouvet-Bionda de la librairie Des bulles et des ballons (93100 Montreuil), pour présenter sa BD: « Portugal ». Emission rediffusée ce dimanche 1er avril, 10h.

Ce condiment… le sel dit vrai !

J’ai réuni tous mes mots autour d’une table comme un coach son équipe avant le match de sa vie. Je les ai tous regardé, un après l’autre (rassurez-vous nous sommes une petite équipe), et j’ai cherché dans leur regard au plus profond d’eux, le sens que chacun pouvait donner à cette belle histoire que l’on écrivait depuis le début.

Je n’ai rien dit. J’ai juste posé le sel sur la table.

J’ai lu (et relu) dans leurs regards qu’ils m’avaient compris. Ils sont rentrés sur ma page remontés comme jamais. Il fallait les voir comment ils se sont placés, et livrés à eux même pour sublimer leur sujet. Quel match, quel panache, quel style, quel plaisir à les voir jouer !

Et puis je me suis réveillé avec comme un goût salé dans la bouche.

En écho à un article de Pascal Perrat sur son blog : Quand un texte manque de sel…

Et vous ?

… et si vous laissiez vos mots se déverser sur une page blanche telle une vague de votre imagination… à fleur de sel ?