Quelque part, dans la grande cité maléfique de Villeurbanne je me suis rendu par le premier vol d’Imagin’Air qui décollait de mon studio.
Une aubaine de posséder un aérodream à domicile !
J’ai pris celui de 15h33. Il n’était pas en retard puisqu’il est parti quand j’étais prêt. C’est l’avantage des jets privés.
Et dès le premier jet justement, j’ai décollé. Un vol d’une traite, d’une petite heure à peine, sans secousses, ni détours (ou presque).
Me voilà, je ne sais comment, au pied d’un immeuble hors d’âge. Je poussai la grande porte et comme je m’y attendais, deux créatures félines aux yeux d’agate et de turquoise encerclèrent de leurs fourrures mes chevilles.
C’étaient les chats de madame Terpend !
Je dépassais le carré de jardin aussi dru et échevelé que je l’avais imaginé pour gagner la cage d’escaliers. Un étage, deux, je décidai de poursuivre jusqu’au dernier quand une porte m’interpellait. Je ne savais pas que c’était là. Mais c’était bien là. La porte était fermée à clef. Je saisis la clef dans ma poche… et entrai les lettres qui la composaient dans la serrure du portail. Clic ! La porte s’ouvrait.
Personne. Je ne reconnaissais rien et pour cause, c’était la première fois que j’y entrais. Je regardais autour de moi, les objets, les murs, tout semblait irréel. J’avançai jusqu’à cette pièce ouverte où trônait un fauteuil non loin de la fenêtre.
Il était là… le boudoir de Phédrienne !
Juste à côté sur une table, des mots kamikazes agglutinés au bord d’une page blanche, prêts à sauter. Là, sur un petit meuble, à côté d’un zoom d’appareil photo un bouquet de proses aux couleurs chatoyantes suscitait le plaisir des yeux. Des pensées fleurissant à la lumière de la fenêtre m’interpellèrent lorsque je pris place dans le boudoir. Des pensées philosophiques, pensai-je sans savoir vraiment.
Je m’installai et comme un gosse avec un nouveau jouet, dans sa version garçon, les deux mains cramponnées aux accoudoirs, je pilotais ma petite philosophie à moi sans épargner les murs…
Si je me suis déjà demandé pourquoi ? … Et comment ! … Vrouuum ! … Pourquoi l’art, le sport, le développement personnel et créatif ne sont-ils pas remboursés par la sécurité sociale ? … Ne serions-nous pas plus vivants et moins malades ? … Tuut ! Tuut ! … Si la vie parfois semble s’arrêter n’est-ce pas tout simplement le fait d’une panne des sens ? … Ne s’agit-il pas alors de faire le plein, goûter, sentir, toucher, voir, ENTENDRE pour que la vie reparte ? … Hiiiiiiiii ! … Attention au virage ! … Mais bordel, la philosophie n’est-elle pas l’insatiable manie de poser des questions qui nous font prendre des chemins de traverse et non pas les boulevards de la pensée tout tracés ? … Bang ! … Quoi, j’ai heurté quelqu’un ?
Oups ! … quelqu’un arrive ! … Je laisse un mot. Pardon pour le dérangement. Antonio.
Clic ! … je poste, je ferme en laissant tout en croix. Zou ! … je dévale les escaliers en quatre quatre jusqu’au rez-de-chaussée enfumant les chats qui n’y ont vu que du feu.
Je sais que ça ne se fait pas, mais je vous ai fait un double de la clé que je laisse discrètement dans son hall d’entrée, sous le premier pot de fleurs.
C’était donc vous ? Quel plaisir alors de vous recevoir, revenez, je vous en prie ! Merci beaucoup Antonio pour ce bel hommage et ce partage; Je suis vraiment touchée !
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Au Café de la page blanche, quand on aime on ne lésine pas avec les mots !
Je ne manquerai pas de revenir, vous pensez ! 🙂
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