Mes chers remerciements


« Certains textes de mon recueil* ont eu une première vie dans le
cadre des exercices d’écriture créative proposés par mon ami et
mentor, Pascal Perrat, sur son site Entre2lettres.com avant d’avoir
été retaillés sur mesure, histoire d’être dans l’air du Temps. »

Pascal Merci(c) Crédit photos Pascal et Sylvianne Perrat


Voilà 20 ans que j’ai croisé la route de Pascal


Après lui avoir écrit une lettre pour participer à son atelier d’écriture créative qu’il animait rue d’Alleray à Paris.

« Quand je lis le descriptif de votre atelier d’écriture, 
son esprit semble correspondre à ce qui me pousse à écrire. 
Mon imagination et les mots qui s’en mêlent, même s’ils tombent
parfois sur le papier comme un cheveu dans la soupe. 
Mais peu importe. Ils jouent et se jouent des sujets qui les
tiennent en rang deux par deux avant de rentrer dans la classe
des petits écrivants. Les miens sont dissipés et si vous les
acceptez, ils rentreront comme bon leur semble dans votre atelier. »

Cinq ou six ans, je ne sais plus, à partager des bons mots, des rires, du jus de pomme et des petits gâteaux, le lundi soir durant deux heures.

Que du bonheur et des suées de créativité ! 😍

Cinq ou six ans à écrire, jouer et se lire, laissant mes complexes aux vestiaires. Depuis, on ne se quitte plus, même si Pascal est parti avec sa femme Sylvianne, vivre dans l’Entre-deux-Mers, près de Bordeaux, son blog maintenant ma créativité et notre amitié.

Que de chemins parcourus, mon écriture et moi !
Si seulement j’avais su que j’en arriverais là… 🥰


Merci infiniment, Pascal !


« Pour m’avoir donné l’occasion, par tes exercices, d’explorer
toujours plus loin l’espace infini de mon imagination. »

(*) Vous pouvez retrouver mes publications ici >>

Matière à tuer le Temps

Le Café de la Page blanche présente

« Qu’est-ce que tu écris ? Un roman ?

— Oh ! rien. Je m’essaie juste à tuer le temps. »

Ce n’est pas un roman, non.

Mais un recueil de textes, d’histoires, d’inspirations qui visent à tuer le Temps…

Une bonne fois pour toutes !


Car « le Temps doit rendre des comptes ! »


C’est le propos de la première partie qui l’accuse, le convoque, le condamne.
« Il est désormais prouvé que le Temps a fait usage de faux 
en blanchissant dans notre calendrier des heures entières. 
[…]
— Mais pourquoi il a fait ça ? 
— Parce que le Temps, c’est de l’argent. 
Et plus vite il passe, plus il en empoche, pardi ! »

Le Temps se joue de nous, suspendu à cette petite boule qui tourne sur un plateau elliptique du grand Casino de l’Univers.


« Rien ne se perd, rien ne se crée… Faites vos jeux !

Tout se transforme. »


C’est le thème de la deuxième partie qui nous interroge autant qu’elle s’amuse des sciences de l’Univers, comme dans une cour de récré.
« BIG BANG BOUM ! Un ion se décharge sur un autre 
Il l’avait bien cherché ! 
C’est électrique, ça fait des étincelles 
Mais ce n’est rien que pour s’amuser. »

« Histoires hors du Temps »


La troisième partie se libère de son emprise, explorant ses coulisses, de l’avant à l’après, jusqu’à un improbable recommencement.
« Je vais vous raconter une histoire 
qui n’a jamais pu trouver sa place dans le temps. Et pour cause ! 

Je la tiens des couilles de mon père ou du ventre de ma mère, 
je ne sais plus.

À moins que cette histoire ne soit qu’un bruit de couloir, 
une « fuck-news », comme on pourrait dire de nos jours.
 
C’était juste un coup pour rien, avant le vrai commencement. »

Le ton est donné, le Temps révolu…
Place à un semblant d’éternité !

Avec une petite dernière, « tombée du ciel », qui nous embarque dans une aventure Higelinesque, un dernier délire, en hommage à ce père spirituel qui m’accompagne toujours.
« S’il vous plaît… dessine-moi une aurore boréale !

Il était là, en bas, les yeux écarquillés, dans la nuit glaciale,
tenant la main de son grand-père. Le petit garçon me priait, moi, 
de lui colorier le ciel avec mon avion de couleurs 
prêt à fendre la stratosphère.

Attention, gamin, pour le vol du bourdon, 
il va y avoir du frisson dans l’échine. 
Dans mon aéroplane blindé, à fond les gaz, j’attaque un looping. »

Je vous invite à bord de cet « aéroplane blindé »

d’Absurde, d’Humour et de Poésie

le temps d’un voyage aux confins de mon imaginaire.

Dépaysement littéraire garanti !

Sortie prévue en avril 2022

En attendant, vous pouvez retrouver mes autres publications ici >>

Marie et femme

Petite fable de moeurs contemporaine… en six épisodes


Elles étaient des jumelles extraordinaires parce que parfaites.

source: lightinthebox.com

Rien ne pouvait les distinguer.
Pas une ride, pas un centimètre.
Pas même un grain de beauté.

Seule leur mère savait les reconnaître,
au premier coup d’œil, sans se tromper.

Sarah et Marie.

Elles en jouaient, petites comme grandes, pour rire ou pour tricher.
Jamais personne ne savait qui se cachait derrière Sarah, qui était Marie.
Les professeurs, les voisins, la famille, les policiers…
Tous s’en remettaient aveuglément à leur mère qui les démasquait et les punissait,
leur faisant promettre de ne plus jamais recommencer.

Jusqu’au jour où les deux sœurs parfaites,
aussi incroyable que cela puisse paraître,
rencontrèrent des jumeaux tout aussi parfaits.

Rien ne pouvait les distinguer.
Pas une ride, pas un centimètre.
Pas même un grain de beauté.
Seule leur mère savait les reconnaître,
au premier coup d’œil, sans se tromper.

Mathias et Simon.

Ils en jouaient, petits comme grands, pour rire ou pour tricher.
Jamais personne ne savait qui se cachait derrière Mathias, qui était Simon.
Les professeurs, les voisins, la famille, les policiers… et même les juges !
Tous s’en étaient remis aveuglément à leur mère qui les avait démasqués et punis,
leur faisant promettre, en détention, de ne plus jamais recommencer,
condamnés trois mois qu’ils furent pour usurpation d’identité.

Mais ça, c’était du passé, des bêtises, des erreurs de jeunesse.
Aujourd’hui, ils s’étaient rangés, tenant enfin leurs promesses.
Marie, la première, tomba sous le charme de Mathias.
Elle emménagea rapidement dans sa villa familiale à Jouy-en-Josas.
Puis elle présenta sa jumelle à son frère lors d’un dîner.
Il n’y avait pas de raison que cela ne colle pas entre eux.
Elle ne s’était pas trompée.
Sarah fut séduite par Simon et s’installa dans son grand appartement à Paris,
Quai de Bourbon.

Les deux couples s’amusaient de leurs parfaites liaisons.

« On a les mêmes initiales, c’est trop mignon ! »

Marie et Mathias, Sarah et Simon.

La vie coulait paisiblement, amoureusement, pour chacun d’eux.
Puis très vite, maritalement, avec des enfants, chacun deux.
Un garçon et une fille, tous différents.
Mais avec cette particularité, comme leurs grands-mamans,
de reconnaître leurs parents du premier coup d’œil.

Sept ans passèrent, chacun parfaitement à sa place.
Sarah avec Simon et Marie avec Mathias.
Ce dernier avait repris le restaurant familial, place des Vosges.
C’était sa part de l’héritage.
Quand Simon se rêvait en musicien-poète sur l’île Saint-Louis.
Aux frais de ses ancêtres.
Marie se laissait vivre entre l’amour mesuré de Mathias
et le faste du domaine de Jouy-en-Josas.
Une vie bien rangée.
Sarah, elle, s’émancipait religieusement à la petite école des Francs Bourgeois.
Pour Simon, elle était institutrice et une bonne maîtresse de maison, de surcroît.
Rarement il s’en plaignait.
Elle pas plus d’ailleurs, les enfants suffisaient à son bonheur.

Un soir, chez Simon et Sarah,

Mathias fit du pied sous la table à sa belle-sœur.
Elle ne semblait pas indifférente à son ardeur.
Avant de quitter l’appartement, au bras de sa femme, Marie,
Mathias glissa discrètement un mot dans la poche de Sarah, interdite.

« Demain 16h, Hôtel Émile »

Marie n’y prêta aucune attention.
Elle était ailleurs.
Et pour cause, elle avait scruté son beau-frère toute la soirée.
Simon semblait avoir totalement effacé de sa mémoire ce fameux baiser.
Il y avait deux semaines de cela,
sur le perron de sa maison (à elle), à Jouy-en-Josas.
Ils s’étaient embrassés, à l’impromptu, alors que Simon avait un peu bu.
Un peu trop, sans doute. Maintenant il ne s’en souvenait plus.

Le lendemain matin, pourtant, Marie décida de franchir le pas.
Elle prétexta une visite à sa sœur qu’elle savait pertinemment à l’école.
Mais Simon, lui, était bien là.

« Que je suis sotte, je me croyais mercredi !
– Moi aussi, du coup, te voyant revenir…
– Mais je suis Marie, Simon !
– Han ! Non ! C’est effrayant comme vous êtes pareilles.
– Même voix, même parfum, mêmes boucles d’oreilles ! »

Marie lui répondit du même sourire que celui de sa sœur.

« C’est aussi effrayant pour moi, si ça peut te rassurer.
Vous avez le même mauvais goût pour ces chemises débraillées ! »

Elle éclata de rire. Simon s’en amusa avec elle.

« Il faudrait presque nous faire tatouer nos prénoms sur le front…
Ah ah ah ! J’ai du thé si tu veux, un café sinon ?
– Du thé, je veux bien. »

Elle s’assit sur le canapé, croisa les jambes, réajustant sa jupe au dessus des genoux.
Simon crut à nouveau voir Sarah. Elle avait le même geste délicat.
Ce mimétisme le troubla profondément, quand il disparut dans le corridor.
Lorsqu’il revint avec le thé sur un plateau, ses mains tremblaient encore.

« Attention, c’est chaud !

– Plus chaud que le baiser de l’autre soir ? »

Le plateau claqua simultanément sur la table basse.
La réplique de Marie était cash. Elle voulait savoir.

« J’y repense souvent, tu sais… »

Lui pensait avoir oublié. Simon voyait soudain ressurgir ce sentiment de culpabilité.

« Mais… Marie… Je suis désolé… Je n’aurais pas dû… J’ai honte !
– Pourquoi ? J’en avais envie. Pas toi ?
– Mais… c’est mal ! Pense à Sarah, Mathias… Aux enfants !
– Je sais… Je croyais… »

Elle soupira et baissa la tête. Était-il possible qu’elle se soit trompé ?
Il lui releva le menton, comme il l’aurait fait pour Sarah, avec compassion.
Les yeux de Marie se mirent à briller.

« Embrasse-moi encore, Simon ! »

Il eut l’impression d’entendre sa femme le priant d’un peu plus d’attention.
Elles avaient le même timbre de voix, le même trémolo émouvant.
Il l’embrassa instinctivement après une brève hésitation.
Marie mordit dans ce baiser comme dans une pêche, à pleine bouche, sans retenue.

« Non ! Je ne peux pas. »

Paniqué, Simon la repoussa. Elle n’était manifestement pas Sarah.
Comment pouvait-on embrasser aussi délicieusement ? Il n’avait pas le droit.

« Enfin, pas ici, se reprit-il.
– Où, alors ? s’empressa Marie.
– Je ne sais pas… Heu… »

Comment pouvait-il faire cela à Sarah ? Le désir le titillait, la raison céda.

« Cette après-midi, à l’Hôtel Émile… Quinze heures ! »


2ème épisode…

Marie fut à l’heure. Elle faisait les cent pas devant l’hôtel.

Elle se sentait coupable et à la fois excitée à l’idée d’une liaison dangereuse.
Le souvenir de ce baiser la tiraillait jusque dans le creux des reins.
Elle voulait en croquer encore une fois. Elle avait faim.
Mais pourquoi se prendre soudain de désir pour le parfait sosie de son mari ?
C’était inexplicable et elle ne cherchait pas à se l’expliquer aussi.
Ça faisait des mois que Mathias ne la touchait plus. Et ça ne lui manquait pas.
Il y avait bien longtemps qu’elle ne jouissait plus dans ses bras.
Avait-elle eu un vrai orgasme au moins une fois ? Peut-être, au début.
Peut-être pas. Comment être sûre ?
Plus elle attendait, plus elle ruminait sa culpabilité mais moins que son désir.

« Il ne viendra pas. »

Sa pensée s’envola aussitôt qu’elle le vit de l’autre côté du trottoir.
Son cœur se mit à battre la chamade. C’était la première fois.
Lorsqu’il la reconnut, il traversa comme un fou et se jeta dans ses bras.

« Tu es venue… oh ! »

Il avait ce regard de petit garçon devant un sapin de Noël.
Il la prit dans ses bras comme un cadeau du ciel et l’embrassa ardemment.
Marie fut surprise par tant d’engouement, lui qui hésitait ce matin encore.
Ce baiser était meilleur que l’autre soir, elle crut défaillir un instant.

« Entrons ! » dit-il, l’entraînant avec lui à l’intérieur.

Ils allaient le faire.
Elle était toute excitée et demandait déjà pardon à Dieu, à Mathias et aux enfants. Mauvaise mère, mauvaise épouse, mauvaise chrétienne qu’elle était.

« À quel nom, s’il vous plait ? » demanda le réceptionniste.

Ils se regardèrent. C’est lui qui lâcha le premier :

« Monsieur Gaspard… » et d’ajouter « Mathias ».

Marie l’interrogea, déconcertée. Voilà que Simon se prenait pour son mari.
Il lui sourit tout en prenant la clé qu’on lui tendait.

« Chambre dix-sept ! »

Ils montèrent au premier étage, par l’escalier. La porte claqua derrière eux. Des gémissements se mêlèrent à des frottements successifs de porte, de table, de lit, de draps, de tissus et de peaux. Les voilà nus, bouches ouvertes, langues enchevêtrées dans des baisers incessants, pêle-mêle, un vrai bourbier du désir, les mains cherchant à s’agripper à tous les interdits qui s’érigeaient ostentatoirement contre cette pudeur qu’on leur avait inculquée. Des seins, des fesses, des torses, des reins, des sexes rougis d’une même honte. Ils s’extasiaient à chaque caresse, à chaque geste indécent qu’ils osaient à pleines mains ou pleines bouches, titillant, cramponnant, pénétrant. Les vêtements à terre, les dessous dessus, les draps volant, la peau suant, le plaisir se hissant aux rideaux de la chambre dans des râles qui saisissaient Marie dans le creux de ses reins et qui montaient crescendo jusqu’à trois octaves au dessus.

Jamais elle n’avait chanté aussi haut, même au chœur de la messe.

« Seigneur Jésus Marie Joseph ! »

Trois orgasmes. Deux heures dans cette chambre d’un bordel sans nom pour un plaisir jusque-là inconnu et sans commune mesure, pour l’un comme pour l’autre. Et pour cause, c’était la première fois qu’ils baisaient. Décoiffée, collée à son amant, encore toute chaude et toute tremblante, des frissons sur toute la peau, Marie s’exclama :

« Mon Dieu, qu’est-ce que tu m’as fait, Simon ?
– Ne m’appelle pas Simon, Sarah, s’il te plaît ! Ce n’est pas drôle ! »

Puis il reposa sa tête sur sa poitrine, tel un enfant prostré contre le sein de sa mère après avoir fait une grosse bêtise. Il se confia spontanément.

« Je n’avais pas le droit de faire ça à Marie. Ta sœur est si attentionnée, si parfaite… C’est sûr, ça n’a jamais été comme ça avec elle. Oh Sarah, c’était, hou ! Je comprends que mon frère se soit bien caché de me raconter tes prouesses. »

Marie ne respirait plus depuis quelques secondes.

S’il n’était pas Simon, alors…

Elle ne voulut rien dire sur le moment. Elle n’y croyait pas elle même.
Comment Mathias aurait pu lui faire l’amour ainsi ? C’était impensable, lui qui était tellement réservé, lui qui la regardait à peine, nue, lui qui ne connaissait que la position du missionnaire qu’il accomplissait comme il réciterait l’Angélus.

« Je te salue Marie, pleine de grâce, le seigneur est avec toi, tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit de tes entrailles est béni. »

Elle ne savait pas si son petit Jésus à lui était béni mais cette après-midi, pour la première fois, il venait de la combler d’une grâce divine.

« C’est comment avec elle ? » osa-t-elle demander.

Matthias se laissait caresser les cheveux, sans savoir qu’il parlait à sa femme.
Il se livra sans retenue.

« Oh, tu sais, il ne faut pas juger ta sœur. Elle a un côté pieux… il rit du jeu de mots impromptu. Enfin, je veux dire religieux, qui l’empêche de s’offrir au plaisir de la chair, tu comprends… »

Marie était révulsée d’entendre autant de conneries de la bouche d’un coincé du cul, depuis sept ans qu’ils couchaient ensemble sans qu’il ne lui suggérât la moindre folie en dehors de sa position de mormon missionné pour procréer. Elle avait eu de lui deux enfants et aucun orgasme, jusqu’à ce jour. Maintenant elle en était sûre.

« C’est une femme sensible et pudique. Et si fragile, crut-il bon d’ajouter. Parfois, c’est con ce que je vais te dire, mais j’ai peur de la brusquer, de lui faire mal. Oh Sarah ! Vous êtes tellement différentes…
– Tellement. »

Marie se retourna et ferma les yeux. Elle ne l’écoutait plus, elle réfléchissait à la situation. C’est en se rhabillant, sous le regard amoureux de cet amant authentique qui n’était autre que son mari, qu’elle décida de ne rien dire et de vivre une double vie avec le même homme. Il y eut d’autres fois, quasi une par semaine, aussi gênées qu’embrasées, de plus en plus décomplexées, Marie découvrait sa sexualité quand Mathias explorait une partie de ses fantasmes.

Puis vint cette première soirée cocasse chez Sarah et Simon.

Marie défiait la lâcheté de son beau-frère par des regards provocateurs. Ce dernier se défilait derrière des attentions appuyées à l’égard de sa femme comme pour signifier à Marie qu’il tenait trop à sa sœur pour oser lui faire du mal.

À côté, Mathias dévisageait également Sarah avec une insistance qui la mettait mal à l’aise. À la moindre occasion, il se frottait à elle, l’effleurait de la main ou du pied sous la table. Elle profitait du regard amoureux de Simon pour faire comprendre à son beau-frère qu’elle n’était pas prête à tromper son mari. Seulement, Mathias, persuadé de l’existence de leur liaison, pensait qu’elle simulait l’épouse parfaite pour ne pas éveiller les soupçons. Quand il lui emboîta le pas dans la cuisine, prétextant de l’aider à apporter le dessert.

«  Il me tarde d’être demain.
– …
– Je ne peux plus me passer de toi.
– …
– Tu m’as rendu fou.
– …
– On refera le lotus si tu veux…
– Hein ? Le lotus ? De quoi tu parles ? »

C’est alors qu’entra Simon avec un grand sourire adressé à son épouse.

« Ah ! J’en étais sûr. Tu nous as fait ta tarte aux pruneaux. Tu es un amour ! »

Puis il l’embrassa tendrement dans le cou, enroulant ses bras affectueusement par-derrière, une démonstration de tendresse qui tombait bien et qui fit frémir Sarah sous le regard embarrassé de Mathias.

Simon s’adressa alors à son frère sans imaginer le mal qu’il pouvait lui faire :

« Mathias, cette femme-là est une perle. En cuisine… Comme dans tout ce qu’elle fait d’ailleurs ! »

Sarah rougit s’extirpant de son emprise. Mathias fut pris d’une jalousie terrible.
Comment pouvait-elle être aussi une perle avec lui ?

« Tiens, Mathias ! dit-elle, emmène ça à table, s’il te plaît ! »

L’amant éconduit n’eut pas d’autre choix que de prendre la tarte des mains de Sarah, non sans appréhension de les laisser seuls derrière lui, se retournant une dernière fois avant de les perdre de vue.

« Qu’est-ce qui t’arrive, mon chéri ? On dirait que tu viens de voir la vierge. »

Marie s’amusait de la situation, voyant son époux complètement déboussolé.
Mathias se ressaisit et sourit hypocritement à sa pauvre femme qu’il croyait tromper.
Elle était assise, bien droite dans le canapé, avec la même robe courte qu’il avait retirée à Sarah, une de ces après-midi, à l’hôtel.

« Décidément, elles se copient jusque dans leurs vêtements.
Il n’y aura finalement que sous les draps que je saurai les distinguer. »

Des pensées l’envahissaient alors qu’il posait le gâteau sur la table, tout en scrutant le corridor. « Qu’est-ce qu’ils foutent ? »

Marie l’interpella à nouveau :

« Mathias, houhou ! … je te parle.
– Heu, oui oui, ma chérie… J’étais dans mes pensées. Voilà le dessert.
Heu… Une tarte aux pruneaux, je crois… Elle a l’air très bonne ! »

Marie sourit sournoisement à son tour. Nigaud !

Mais elle ne lui en voulait pas.
Ils se voyaient demain comme deux amants dans la peau de deux autres.

C’était aussi invraisemblable qu’excitant.


Les épisodes suivants sur Kindle Amazon >>

L’autoédition…

Ou comment j’ai fait un bébé tout seul.

Au grand dam des maisons « closes » de la profession.

« Un livre, c’est un auteur et un éditeur. Point. Le premier pond l’œuvre et le second la féconde. Ainsi a toujours œuvré la litté-nature, mon p’tit poussin ! »

Alors des œuvres non fécondées, forcément, ça ne couve rien de bon.

« Ne vous étonnez pas que les libraires vous envoient vous faire cuire un œuf quand ils vous voient arriver avec votre panier sous le bras ! »

Seulement, les temps sont en train de changer, ma poule, dit l’âne.

Le marché de l’autoédition est en plein boum, au point de briser un tabou cette année en présentant un roman autoédité en vitrine d’un prix littéraire (« Bande de Français » de Marco Koskas au Prix Renaudot). Et bam !

« Bande d’illettrés, oui ! »

Même des auteurs déjà publiés chez des éditeurs se lancent dans cette forme de publication pour une plus grande liberté d’écrire et de publier ce qu’ils aiment, disent-ils, au risque de ne pas être largement lu.

Parce que le marché des livres reste toujours prisonnier des mains des grands éditeurs. Il n’y a qu’à voir les étals des librairies et les livres qui sont primés.

Le prix Renaudot a été attribué à… Bingo !
La bande de pistonnés des maisons closes.

Alors à quoi bon s’autoéditer ?

Mais pour la liberté d’écrire, on vous dit ! Pour la satisfaction d’aller au bout de son projet, surtout si l’on croit en lui, et pour le plaisir de partager avec une poignée de lecteurs enthousiastes.

Et parce qu’il vaut mieux y aller seul que mal accompagné.

Car trouver le grand amour avec un éditeur (à compte d’éditeur, je parle), pour accoucher d’un roman aimé et le porter jusqu’à son succès, est chose rare1. Souvent on se contente du premier gentil qu’on trouve, pour un mariage de raison mais sans grand sentiment1bis.

Et puis, en autoédition, on peut parfois mieux s’en sortir qu’avec un éditeur.

Alors, mon dernier roman, Harkness, j’ai décidé de le faire tout seul.

Après avoir trouvé portes closes chez de nombreuses maisons d’édition, je me suis rendu chez les banques de « s’permettre de s’auto-publier» sur les multiples plateformes dédiées.

Et là, quelle n’a pas été ma surprise !

Toutes vous promettent des étalons en puissance avec une qualité de prestations irréprochable pour une jouissance de revenus mirobolants en retour.

Bien sûr, toutes n’en voulaient qu’à mon argent, il n’y avait qu’à les regarder soigner leurs formes pour comprendre que j’avais mis les pieds dans un beau bordel.

Je ne vais pas ici vous noyer dans un comparatif des différentes enseignes au risque de la confusion (il y aurait trop de choses à en dire2), mais seulement témoigner de mon expérience, laconiquement.

À mon entrée sur les plateformes d’auto-publication, j’ai d’abord longuement reluqué le cas de Librinova, très attirante dans sa tenue transparente, et recommandée par certaines maisons « closes » maquées avec.

Mais l’idée de devenir la poulette d’un agent littéraire, une fois que mon livre s’est bien vendu (1000 ebooks quand même !), m’a semblé un peu pervers.

Après avoir éliminé les trop « vulgaires » Lulu, Kindle d’Amazon, Iggybook, à services minima3, m’être embrouillé avec Atramenta pour usage de pratiques à compte d’auteur4, je suis finalement monté avec Publishroom pour obtenir l’insémination de mon roman.

Pour 690 euros, elle me faisait la totale (correction, mise en page, couverture par un graphiste, distribution sur réseau Hachette…), un rapport qualité/prix imbattable, avec un contrat simulant parfaitement l’autoédition, le pied quoi !

Après trois semaines d’une collaboration enthousiaste, au moment de signer le contrat d’autoédition, voilà qu’elle décide d’y mettre un terme, du fait que je lui demandais d’y préciser formellement ce qu’elle me vantait oralement.

En effet, c’était du vent. Je n’ai eu aucune explication. Merci, au revoir !

Frustré, je suis allé me consoler dans la chambre de Bookelis5, sa collègue, avec une tout autre pratique puisqu’elle, ne simulait pas. J’étais l’éditeur, à moi de prendre mes responsabilités jusqu’au dépôt légal et gérer ma petite entreprise une fois notre affaire conclue… comme un grand garçon.

Me voilà dépucelé et un roman dans le tiroir.

Il ne me restait plus qu’à passer commande et jouer le rôle de l’éditeur jusqu’au bout, dans toute sa virilité, avec la promotion et la distribution, en draguant presse et libraires, sans oublier d’inscrire ma progéniture dans les salons littéraires, pour lui offrir un bel avenir.

Le mieux, c’est encore de voir le bébé… il est tout beau et tout rose !

« Hein, mon bébé ? Oh, faut que je change encore ta couche d’emballage
pour que tu sois propre avant la prochaine commission ! »

Pour le prendre dans vos bras, c’est par ici >>


1 – chaque éditeur mise sur 5% des manuscrits qui lui sont soumis.

1bis – ce n'est pas le cas de mon premier amour. 
Salto, je t'aime toujours ! 🙂

2 – vous pouvez me poser vos questions en commentaires et 
j’y répondrai plus précisément.

3 – ces low cost de l’activité avec tout en options ne convenaient pas 
à mon besoin d’une édition pro complète, papier et ebook. 
Je n’ai donc pas poussé l’étude plus loin.

4 – la majorité des plateformes simule en fait un contrat d’éditeur 
à compte d’auteur en proposant des services payants contre des droits 
d’auteur en retour, plus avantageux que les maisons classiques 
comme Edilivre, 
selon le mode de vente.

5 – j’ai payé rubis sur ongle chaque service (presque 1000€ au total), 
pour un rendu très pro. Le bémol, c’est de n’avoir toujours affaire 
qu’à une seule interlocutrice et jamais directement aux intervenants. 
Dans le cas de la création de la couverture, par exemple,
c’est assez laborieux pour parvenir à un résultat satisfaisant. 
Rien ne m’empêche la prochaine fois de solliciter des professionnels 
« de luxe » (externes à la plateforme), avec un coût potentiellement 
plus élevé mais une prestation certainement plus optimale.

Harkness entre à la BNF

Aujourd’hui, c’est son premier jour d’embauche… à mon deuxième !

Comme son grand frère, Des Bleus à la belle étoile, il y a trois ans déjà. Le même teint rose mais un peu plus épais, et pourtant il ne fait pas de rugby. Regardez comme il est beau !

Il est plutôt dans la musique, mon Harkness. Bruce Springsteen, vous connaissez ?

Lui non plus, faut lire… Quelle histoire !

Depuis ce matin, il la raconte aux lecteurs de tous âges. C’est ça son travail !

L’autre jour, il a déposé sa candidature à la BNF*, de façon tout à fait légale… la démarche souple, le pelliculage brillant gominé (vous m’connaissez, je l’ai bien arrangé, mon fils), quand le formulaire commence à le brocher… genre !

– Nom, prénom !
– Harkness, au cœur d’un concert de Bruce Springsteen.
– Matricule !
– 979-10-227-8347-7.
– Vous êtes nouveau ?
– Euh, oui.
– Lieu de naissance ?
– Imprimerie Jouve en Mayenne.
– Taille, largeur, poids !
– 210 cm, 148cm, 254 pages.
– La catégorie érotique, ça vous intéresse ?
(mais enfin !)
– Euh, non… plutôt roman, classique.
(c’est bien, mon fils !)
– Je vois… chiant quoi. Et vos prétentions salariales ?
– 16 euros par livre.
– Et vous voudriez commencer quand ?
– Dès que possible…
– Publiez-vous ici le 14 décembre, on fera un essai.
– Merci m’sieur le formulaire.

Et voilà comment il est arrivé là. N’hésitez pas à aller le voir et demander ses services… C’est son travail maintenant… Vous lire son histoire !

Pour le trouver, je vais tout vous expliquer, c’est pas compliqué… 
Suivez-moi >>

(*) Bibliothèque nationale de France

Je suis écrivain…

Ce n’est pas facile à dire.

Je suis écrivain, au fond qu’est-ce que ça veut dire ?

Jouons un peu, si vous le voulez bien…

L’écrivain, c’est celui qui écrit et qui est publié (ou juste lu). Point.

A ne pas confondre avec*…

L’écriveur, c’est celui qui écrit, c’est tout.
Il écrit sur tout mais surtout il écrit.

L’écrivant, c’est celui qui écrit et qui s’inscrit dans son récit.
Il écrit par chemins de traverse.

L’écriviste, c’est celui qui écrit et le revendique.
Il pratique l’écrivisme, écrire la bonne parole.

L’écrivier, c’est celui qui écrit pour sa culture.
Il sème l’inspiration et récolte un récit par saison.

L’écrivole, c’est celui qui écrit par distraction.
Il écrit pour le plaisir puis jette à la poubelle.

L’écrivaire, c’est celui qui écrit par décret
dans le but d’assigner autrui, de régir le monde.

L’écrivasse, (subst. féminin, péjoratif), c’est celle qui écrit vulgairement.
Peut être associé à toute forme de « langue de pute ».

L’écrivure (son homologue masculin) ne vaut pas mieux,
inutile que je vous fasse un dessin.

L’écrivette, c’est celui qui écrit pour… pour quoi déjà ?

 

Amusez-vous à inventer le type d’écrivain-veur-vier que vous êtes ou que vous imaginez…

(*) bien entendu tous ces mots et définitions sont issus de mon imagination.

Des Bleus à la belle étoile

D’écrits vains à écrivain, il n’y a qu’un pas…

et je viens de le franchir !

Une aubaine, la Coupe du monde de rugby, une rencontre, et nous voilà partis les Editions Salto et moi pour un coup, notre première fois, pour une belle aventure de publication, tels des bleus cherchant à décrocher nous aussi une belle étoile…

Le livre sort le 19 septembre…

Et le bébé ressemble à ça :

CouvertureJuillet 2015, les Bleus se préparent pour la huitième Coupe du monde de rugby. L’impensable se produit. Les joueurs de l’équipe de France, les entraîneurs et le chauffeur du bus disparaissent. Sans laisser de traces.
Mais où est passée la huitième sélection ? Qui a fait le coup ? Y aura-t-il une équipe pour représenter la France lors de cette compétition ? L’aventure des Bleus, en marche pour la Coupe du monde de rugby, comme vous ne l’auriez jamais imaginée.
Des chèvres les Coqs de Saint-André ? Vous ne pensiez pas si bien dire. Un thriller jubilatoire, une évasion littéraire pleine de rebondissements et d’humour…

Pour l’acheter, c’est par là >> 

 Suivez sa sortie sur la page Facebook dédiée ici >>

Le boudoir de Phédrienne

Quelque part, dans la grande cité maléfique de Villeurbanne je me suis rendu par le premier vol d’Imagin’Air qui décollait de mon studio.

Une aubaine de posséder un aérodream à domicile !

J’ai pris celui de 15h33. Il n’était pas en retard puisqu’il est parti quand j’étais prêt. C’est l’avantage des jets privés.

Et dès le premier jet justement, j’ai décollé. Un vol d’une traite, d’une petite heure à peine, sans secousses, ni détours (ou presque).

Me voilà, je ne sais comment, au pied d’un immeuble hors d’âge. Je poussai la grande porte et comme je m’y attendais, deux créatures félines aux yeux d’agate et de turquoise encerclèrent de leurs fourrures mes chevilles.

C’étaient les chats de madame Terpend !

Je dépassais le carré de jardin aussi dru et échevelé que je l’avais imaginé pour gagner la cage d’escaliers. Un étage, deux, je décidai de poursuivre jusqu’au dernier quand une porte m’interpellait. Je ne savais pas que c’était là. Mais c’était bien là. La porte était fermée à clef. Je saisis la clef dans ma poche… et entrai les lettres qui la composaient dans la serrure du portail. Clic ! La porte s’ouvrait.

Personne. Je ne reconnaissais rien et pour cause, c’était la première fois que j’y entrais. Je regardais autour de moi, les objets, les murs, tout semblait irréel. J’avançai jusqu’à cette pièce ouverte où trônait un fauteuil non loin de la fenêtre.

Il était là… le boudoir de Phédrienne !

Juste à côté sur une table, des mots kamikazes agglutinés au bord d’une page blanche, prêts à sauter. Là, sur un petit meuble, à côté d’un zoom d’appareil photo un bouquet de proses aux couleurs chatoyantes suscitait le plaisir des yeux. Des pensées fleurissant à la lumière de la fenêtre m’interpellèrent lorsque je pris place dans le boudoir. Des pensées philosophiques, pensai-je sans savoir vraiment.

Je m’installai et comme un gosse avec un nouveau jouet, dans sa version garçon, les deux mains cramponnées aux accoudoirs, je pilotais ma petite philosophie à moi sans épargner les murs…

Si je me suis déjà demandé pourquoi ? … Et comment ! … Vrouuum ! … Pourquoi l’art, le sport, le développement personnel et créatif ne sont-ils pas remboursés par la sécurité sociale ? … Ne serions-nous pas plus vivants et moins malades ? … Tuut ! Tuut ! … Si la vie parfois semble s’arrêter n’est-ce pas tout simplement le fait d’une panne des sens ? … Ne s’agit-il pas alors de faire le plein, goûter, sentir, toucher, voir, ENTENDRE pour que la vie reparte ? … Hiiiiiiiii ! … Attention au virage ! … Mais bordel, la philosophie n’est-elle pas l’insatiable manie de poser des questions qui nous font prendre des chemins de traverse et non pas les boulevards de la pensée tout tracés ? … Bang ! … Quoi, j’ai heurté quelqu’un ?

Oups ! … quelqu’un arrive ! … Je laisse un mot. Pardon pour le dérangement. Antonio.

Clic ! … je poste, je ferme en laissant tout en croix. Zou ! … je dévale les escaliers en quatre quatre jusqu’au rez-de-chaussée enfumant les chats qui n’y ont vu que du feu.

Je sais que ça ne se fait pas, mais je vous ai fait un double de la clé que je laisse discrètement dans son hall d’entrée, sous le premier pot de fleurs.

http://colettefournier.com/

Phédrienne a l’art de poser ses mots en petits démons comme personne, d’une patte féline et délicate empreinte de son intime conviction, sa sensibilité, son vécu, sans tricher, sans détour.
Un vrai plaisir à lire et à partager que ces moments de petite philosophie de boudoir entre autres de ses créativités, photographie et poésies.

Mais s’il vous plaît, si elle vous surprend assis dans son boudoir, ne dites pas que c’est moi !

Vieille comme le monde…

Cette émotion, sensation masculine, incorrigible, qui ne nous a jamais quitté, et qui ressurgit un matin sur un quai…

Beauté féminine, irrésistible, fraîcheur de l’été, quand tu nous tiens, les mots se lâchent, j’ai de quoi les noter, sur mon strapontin, comme ils me sont venus, à bord d’un train, je vous les transmets…

Elles nous rendent fous
Toutes ces jupes qui vous prennent par la taille
Toutes ces robes qui se pendent à vos cous
On voudrait, oh oui on voudrait ! qu’elles s’en aillent
Prendre leur place en vieux jaloux !
C’est comme un vent qui nous soulève
Un sentiment au fond de nous
Depuis toujours, oh ! on  en crève
De vous rendre sans dessus dessous

Ca s’est passé hier matin, sur le quai de la station Auber du RER A, ces robes et jupes en mouvements dessinant des courbes sensuelles et suggestives, comme devant une chorégraphie de Béjard, vivante et expressive.

Allez, du balais ! … j’aspirais à mon boulot désormais. 

Déjà les mots s’en allaient, chassés de mon esprit, heureusement je les ai priés de poser pour moi dans quelques notes sur mon téléphone mobile intelligent doté de l’application pour ça, ce qu’ils ont accepté sans contrainte, et les voilà !

Poser ses mots sur une émotion, un sentiment qui vous surprend, vous submerge, une image que vous trouvez belle. Ne calculez pas, notez-les comme ils vous viennent sur un bout de papier, sur votre téléphone… Et laissez-les vous mener au bout de vos sens, laissant de côté le sens qu’ils peuvent bien révéler… ou pas, au premier abord.

Et si vous partagiez vos mots, l’émotion d’une image, d’une idée, sur une page blanche !

« Mais z’est zà qu’zà veut dire alors l’émozion d’une idée ?
– Colle l’article sur la vitrine et arrête de réfléchir ! Vivement qu’on colle celui sur l’arrivée du beaujo nouveau que ça fasse venir du monde dans cette turne !
– pff ! »

Ce plaisir…

Ecrire.

Avec un stylo bille, feutre ou plume ou encore un crayon à papier, la mine taillée sur mesure aussi précisément qu’une barbe qui caressera sans la heurter, la peau douce et fragile de ma dame… la Page Blanche, ce n’est pas le même plaisir.

Ecrire.

Avec un clavier, Azerty ou Qwerty, d’un ordinateur fixe ou portable, depuis une tablette ou un téléphone blackberry, I Phone ou autres Android derniers cris, c’est encore autre chose.

Je ne parle même pas de l’écriture vocale via un dictaphone ou autre appareil enregistreur.

Ecrire.

Avant même que les premiers mots d’une idée, une histoire n’ait germé dans la tête.

Ecrire.

Prendre un crayon, un stylo entre ses doigts, le triturer, gratter des lettres, des formes et des mots sur une feuille, comme si on les dessinait, sans avoir au départ le moindre but, le moindre projet, c’est aussi un plaisir que l’on retrouve chez les musiciens. Le stylo, le crayon, est son instrument. Son toucher, son contact avec la feuille lui donne envie d’écrire comme le bec d’un saxophone de souffler dedans et produire une note, s’essayer à la baisser d’un demi-ton ou de jouer toute sa gamme.

Le plaisir de lire un mot écrit qui épouse l’autre, le même plaisir d’entendre  une note jouée et d’aimer l’écart mineur ou majeur avec la précédente. On s’attarde dessus comme on s’attarde sur une idée qui germe à partir d’un ou plusieurs mots. Ainsi naît la musique, sa musique !

Ecrire.

C’est un plaisir que j’ai découvert en me posant devant une page blanche, avec un mot parfois en tête, un sentiment souvent au coeur, beau comme une couleur ou triste comme un dégradé de gris auquel je n’avais pas de mot à associer… enfin je le croyais.

Puis elle arrive, avec sa horde de mots en vrac mais déterminés. Ce sont des bons, ce sont les bons, parce que évidents, non calculés. Je les pose sur ma feuille blanche, gêné, presque pour ne pas les contrarier. Et puis je me surprends à être ému par eux.

J’écris.

Elle est là, l’idée, avec l’excitation du premier lecteur que je suis et qui se demande où l’auteur l’emmène. Mais… mais l’auteur c’est moi ! … L’excitation grandit, une sensation de pouvoir même s’installe.

J’écris.

Les images sont nettes, les odeurs distinctes, la musique dans le bon tempo. Je me laisse porter par ce sentiment qui ordonnent mes mots. Ils prennent forme sur ma feuille, une forme littéraire que je ne me connaissais pas.

Une complicité est née. La feuille blanche est devenue mon alliée, je sais que des mots, toujours plus nombreux, viendront à ma rescousse. Vingt ans que j’écris, ils ne m’ont jamais laissé tomber.

Ecrire.

Avec un stylo, un crayon, ce plaisir est devenu plus rare, je dois l’avouer, le stockage électronique offrant tant de facilités, surtout quand on écrit souvent. Fini la gomme, fini les ratures, fini l’écriture illisible, fini surtout de recopier le soir !

Et pourtant parfois, j’ai la nostalgie de ces instants, je me surprends à gratouiller sur une feuille et je me revois au pied de cet arbre à chercher l’inspiration, la boule au ventre tant les émotions me dictaient les mots qui ne demandaient qu’à être les élus de mon cœur.

Ecrire.

Quel que soit le support, le moyen, ici dans ce blog-café, derrière mon clavier ou dehors sur un banc derrière un bloc-notes, c’est toujours un moment de plaisir entre les mots et moi.

L’émoi devient sublime quand les mots surgissent et me surprennent, quand l’inspiration me submerge et tout semble si facile, instant rare où je ne me regarde pas écrire, où je laisse les mots prendre les commandes et mes doigts exécuter leur figures capricieuses, insolentes et aussi légères qu’une plume qui ne cherche plus son style, qui s’accepte tel que je suis.

Ecris !

De quel instrument joues-tu, toi ? … clavier, crayon, stylo-plume ? … Quel style de musique ? … Partageons ici ce plaisir d’écrire  !