Deuxième Démarque

C’est le nom d’un groupe composé de deux jeunes musiciens que je connais bien et qui, du haut de leurs 35 ans amassés sur un compte épargne-temps commun depuis leurs naissances… ou presque, écrivent et composent avec talent.
Des chansons abouties, force de travail et d’oreilles musicales, à l’envi, comme des portes qu’ils voudraient voir s’ouvrir sur une grande scène quand derrière eux d’autres doucement se ferment sur une adolescence encore incertaine.

L’idée m’est venue de comprendre à travers leur expérience comment naît une chanson.

Des mots sur une musique, un rythme ou bien…
des accords sur des paroles, une émotion ?

J’avais un titre !     (première partie)

Antoine a bien voulu répondre le premier à ma question.

« Le pont des artistes », c’est lui.

Lui qui a écrit le texte. Sam, son compère, a contribué à finaliser la musique.

« A la base j’avais un titre ». 

Ne lui demandez pas d’où ça lui vient !

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Oubliez le Pont des Arts au dessus de la Seine…
ou les quais imaginaires d’une autre scène, place Delille à Clermont-Ferrand, où guitare sur le dos les mots se seraient exilés pour fuir la rive trop droite d’un lycée, là où le bac n’accoste pas.

Une émission peut-être ou il l’a lu. « Je ne sais pas » qu’il vous dit, n’insistez pas !

Le titre, il s’est levé avec un jour, il lui plaisait, l’inspirait, et il s’est dit, j’ai envie d’écrire une chanson dessus. Point.

Alors comment sont venues les paroles, la musique ?

« Je ne l’ai pas écrite d’un coup. Il y a eu plusieurs jets. Tout d’abord elle a pris une forme différente. Après j’ai commencé à écrire le texte comme ça et en même temps je posais les accords dessus. Et j’ai trouvé la mélodie en écrivant, en fait. C’est un peu bizarre… »

Rien de bizarre… L’inspiration ne souffre d’aucune règle, si ce n’est l’évidence.

Je résume. Un titre, des premiers mots, des accords qui se posent dessus, une mélodie qui se dessine, des paroles qui se réécrivent dessus et un rythme qui les cale. C’est ça ?

« Ouais, si tu veux »

En tout cas le résultat sonne comme une belle promesse d’avenir… Moi j’aime !

A écouter… à plus d’un titre ! … ici ! >>

Et si vous aimez, partagez… dîtes-leur ! 

La parodie d’une chanson

Parodier une chanson, c’est un jeu d’enfant !

En savoir + sur la parodie… ici >> !

Qui ne s’y est pas essayé pour un anniversaire, un pot de départ, jubilant du message détourné de la chanson originale ?

Même Patrick Sébastien y est allé de son célèbre « Je l’aime à courir » parodiant Cabrel et son amour jusqu’à la mort.

Oui mais respecter le rythme et la sonorité de la chanson originale pour un effet garanti  n’est pas toujours un exercice facile. Ecoutez !

[l’originale] Moi je n’étais rien et voilà qu’aujourd’hui
Je suis le gardien du sommeil de ses nuits,
Je l’aime à mourir
[P. Sébastien] Moi je l’aimais bien et voilà qu’aujourd’hui
Elle est tellement bidon quand elle est là je fuis
Je l’aime à courir
(en soulignés, les mots qui changent)

Entendez comme la sonorité de la seconde phrase est moins fluide, on n’a plus les accents sur le son ‘s’ qui donne un souffle, une respiration au texte, non ?

C’est pourquoi plus on colle au texte d’origine, à sa trame, plus c’est facile !

Je vous rassure tout de suite. Il est très difficile de coller à ce point à un texte original, t’es excusé Patrick, surtout quand on veut lui donner un autre sens et que le but ici est d’abord de faire rire.

Mais on peut toujours essayer !

Par exemple, si on voulait parler de l’euthanasie (désolé, ce n’est pas gai !), on pourrait coller encore plus à l’original :

Moi je n’étais rien et voilà qu’aujourd’hui
Je suis le gardien du sommeil de sa vie
Je l’aide à mourir

Là, je ne change pratiquement rien, je conserve la forme poétique originale.

Mais amusons-nous plutôt comme Patrick avec une autre idée, plus drôle, du genre :

  • « Je l’aide à sourire » en parlant de la caissière du supermarché
  • ou « Je l’aide à vieillir, grandir, dormir, courir… »

Parodiez le début (comme moi) ou un couplet ou toute la chanson si vous êtes carrément inspiré… sans vous prendre la tête sur la forme ! … là, on joue !

Moi je n’étais rien et voilà qu’aujourd’hui
Je suis le gardien du sommeil de ses nuits,
Je l’aime à mourir
Vous pouvez détruire tout ce qui vous plaira
Elle n’a qu’à ouvrir l’espace de ses bras
Pour tout reconstruire pour tout reconstruire,
Je l’aime à mourir
Elle a gommé les chiffres des horloges du quartier
Elle a fait de ma vie des cocottes en papier
Des éclats de rire
Elle a bâti des ponts entre nous et le ciel
Et nous les traversons à chaque fois qu’elle
Ne veut pas dormir ne veut pas dormir
Je l’aime à mourir
Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd’hui
Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l’amour aussi
Elle vit de son mieux son rêve d’opaline
Elle danse au milieu des forêts qu’elle dessine
Je l’aime à mourir
Elle porte des rubans  qu’elle laisse s’envoler

Elle me chante souvent que j’ai tort d’essayer
De les retenir de les retenir
Je l’aime à mourir
Pour monter dans sa grotte cachée sous les toits
Je dois clouer des notes à mes sabots de bois
Je l’aime à mourir
Je dois juste m’asseoir je ne dois pas parler
Je ne dois rien vouloir je dois juste essayer
De lui appartenir de lui appartenir
Je l’aime à mourir

Laissez aller votre imagination… Amusez-vous !

En savoir + sur la parodie… ici >> !

La parodie des bonbons

Jacques en quête de douceurs pour sa belle se rend à nouveau chez son confiseur favori.

Mais là, quelle n’est pas sa surprise !

Le magasin affiche une pancarte où on peut lire : « Fermé du 5 au 12 novembre inclus »
Comment était-ce possible ? Acheter des fleurs ? Jamais de la vie, c’est trop périssable. Alors il remonte la rue du Commerce lorsqu’il tombe sur une vitrine qui l’invite à entrer.

Quand Jacques arrive chez sa douce, Germaine, il lui dit avec un air de grande satisfaction.

Je vous ai apporté des/du _______on(s)

Parce que les bonbons ___________able

Puis la/le(s) _____ons(s) c’est ______on

Bien que  les bonbons ____________able

Surtout quand ils _____________on

Mais je vous ai apporté des(du) _______on(s)

Remplissez les trous avec les mots qui vous viennent en essayant de respecter au possible le rythme de la chanson et les rimes qui peuvent être librement changées bien sûr.

Vous pouvez même poursuivre d’autres couplets si vous vous sentez inspirés.

Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c’est périssable
Puis les bonbons c’est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables
Surtout quand elles sont en boutons
Mais je vous ai apporté des bonbons
J’espère qu’on pourra se promener
Que Madame votre mère ne dira rien
On ira voir passer les trains
A huit heures moi je vous ramènerai
Quel beau dimanche allez pour la saison
Je vous ai apporté des bonbons
Si vous saviez ce que je suis fier
De vous voir pendue à mon bras
Les gens me regardent de travers
Y en a même qui rient derrière moi
Le monde est plein de polissons
Je vous ai apporté des bonbons
Oh! oui! Germaine est moins bien que vous
Oh oui! Germaine elle est moins belle
C’est vrai que Germaine a des cheveux roux
C’est vrai que Germaine elle est cruelle
Ça vous avez mille fois raison
Je vous ai apporté des bonbons
Et nous voilà sur la grande place
Sur le kiosque on joue Mozart
Mais dites-moi que c’est par hasard
Qu’il y a là votre ami Léon
Si vous voulez que je cède la place
J’avais apporté des bonbons…
Mais bonjour Mademoiselle Germaine
Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c’est périssable
Puis les bonbons c’est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables
Surtout quand elles sont en boutons
Allez je vous ai apporté des bonbons

Laissez aller votre imagination… Amusez-vous !

My name is Band, Jazz Band !

Imaginez…

Le meilleur du Jazz réuni dans un groupe de rêve, créé de toutes pièces pour vous par le Café de la Page blanche.

Sa mission ? … vous faire écrire autrement … avec du rythme et du son !

Composé principalement de son trio aux cuivres retentissants, Miles Trumpet, Charlie Sax et Bennie Trombone, ainsi que des intarissables rythmeurs fous, Marcus Bass et Billy Drums, tantôt accompagnant la voix éclatante et sublime d’Ella Voice, tantôt accompagnés par les diaboliques frères Jimi Gibson et Stevie Ray Fender, sans oublier le soliste génial Herbie Keyboard, ce groupe de jazz insolite anime sur ce blog un jazz littéralement déjanté, empreint de vos propres élucubrations.

Je m’explique.

Comme cela vous chante et quand cela vous chante, ces musiciens virtuoses et virtuels improvisent vos dialogues avec leurs instruments.

Comment ?

C’est simple. Sur n’importe quel sujet qui vous passe par la tête, comme en musique on part sur un thème, il s’agit pour vous d’improviser une réplique (simple) ou des dialogues entre eux en respectant la contrainte de leurs caractères et du son de chacun de leurs instruments tels que je les ai imaginés pour vous.

Par exemple :
Miles trumpet emploie beaucoup le son ‘t’, laissant traîner certaines voyelles : « Taratata, tu te tais ! ». Il est leader de la section cuivres et cherche toujours à imposer son avis dans les discussions.
Charlie Sax allie au maximum les sons ‘s’ et ‘x’ « C’est qu’c’est sexy ça ! ». C’est un sensuel autant que vicieux, il ramène tout aux filles et au sexe.
Bennie Trombone emploie surtout le son ‘ou’ derrière une consonne : « Bouh, ça me dégoute ! », un côté nounours,  il bougonne toujours, pouffe, n’est jamais content.
Marcus Bass emploie des sons qui résonnent, du genre ‘ding’, ‘deng’, ‘dong’. « Dis donc, tu joues comme un dingue ! ». Il sait tout, recadre tout, c’est le sérieux du groupe, celui qui raisonne.
Billy Drums ne parle qu’en mesures, avec un nombre de pieds réguliers (souvent en alexandrins) dont chaque premier temps commence par le son ‘t’ : « Tu dis n’importe quoi, t’es tombé sur la tête ! ».
Ella Voice utilise surtout des mots commençant par une voyelle ou un ‘h’ aspiré avec des sons qu’elle aime laisser traîner : « Hooo ! il est a-doraaable ! ». Elle est un peu hystérique, extravertie… avec un accent américain pourquoi pas. C’est une staaaar quoi !
Les frères Gibson et Fender adorent monter le son et parler tous seuls, avec des riffs courts comme des phrases jamais terminées, répétées, bégayées, avec des interjections en guise d’effets, ils s’exclament plus qu’ils ne s’expriment : « Whaou, c’est … c’est, whaou ! »
Herbie Keyboard parle tout à fait normalement et clairement, sans contrainte quoi ! …

L’idée  première…

C’est de créer une situation autour de dialogues qui fassent interagir ces musiciens comme s’ils étaient sur scène, les mots devenant les notes qui sortent de leurs instruments… avec du rythme et du son !

L’idée seconde…

C’est que l’on arrive à reconnaître qui parle, grâce aux consonances des phrases qui caractérisent les instruments, sans avoir à préciser leurs noms devant chaque dialogue.

  • Pour commencer, reprenez systématiquement le premier mot en gras de chaque phrase des exemples ci-dessus (Miles Trumpet : « taratata ! »).
  • Vous n’êtes pas obligé de tous les faire participer, tout comme vous pouvez personnaliser chaque musicien à votre sauce. Ce qui est écrit ci-dessus est à titre d’exemple.
  • N’hésitez pas à intégrer Herbie Keyboard qui lui n’a pas de contrainte.

On essaye ? … suivez-moi comme bon vous semble !

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez « Des mots sur un air de jazz… » !
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Des mots sur un air de jazz…

L’improvisation, c’est le nerf du jazz !

Elle transporte ses messages entre les membres d’un corps musical pour que chacun articule son instrument, organe moteur de leur musique, organisme bien vivant.

L’improvisation, c’est le nerf du bœuf que les jazzmen sur scène affectionnent, matraquant  sur un rythme fou ce que leur dictent à tort ou à raison leurs instruments.

Je pourrais continuer à jouer comme eux toute la nuit avec mes mots comme ils me viennent sur ce thème. Mais poser des mots directement sur un air de jazz, c’est une toute autre paire de manche, un autre set, quoi !… Si je puis me permettre une dernière fois – je suis incorrigible, vous l’aurez deviné ! – cela n’est pas sans risque de taper sur les nerfs plus que sur ses pieds à mesure que le rythme défile et les mots se défilent .

Car le jazz c’est d’abord un rythme, un coeur qui bat :
swing, cool, bebop, à contretemps, syncopé… toujours vivant !

Le jazz, c’est aussi un son, le souffle de la vie qui passe dans ce corps instrumental. Ce sont ces mots que les instruments prononcent et qui nous charment par leur accent de cuivres claironnant, de cordes vibrant, de tambours battant, tels des bambins dans une crèche balbutiant leurs premières onomatopées. Pada pada pada padap … Biiii bap !

Et que nous disent-ils ? … Les aides maternelles se posent sans doute la même question et pourtant, comme le public de jazz, instinctivement elles perçoivent leurs intentions.

Et si on essayait à notre tour de mettre des mots sur cette musique,
des mots qui respirent… qui battent la mesure de notre coeur ?

Claude Nougaro était très fort dans cet exercice. Ses mots savaient trouver la résonance des thèmes d’origine.

« Quand le jazz est, quand le jazz est… là !  »

Allez-y, chantonnez ! … On entend presque le frottement des baguettes sur les charleys et le coup de grosse caisse sur le premier temps, non ?

Essayons, je disais ! … Il ne s’agit pas pour moi de vous faire ici un cours de musique, je n’en ai pas la faculté, loin de moi l’idée. Je vais même vous dire, j’improvise complètement cet article. Ça tombe bien, c’est le sujet. Et j’espère qu’il saura vous faire jaser.

Mais assez parlé, écoutons plutôt ! … « So What de Miles Davis« 

Cliquez sur l’image !  (à défaut de pouvoir l’écouter sur un meilleur support, car le son ici est plutôt médiocre)

Ecoutez en boucle,
fermez les yeux… vous voyez quoi ?

Imaginez chaque instrument comme un mouvement dans un décor ou comme un personnage principal qui agit, qui parle.

Imaginez... à l’envers du film « ascenseur pour l’échafaud » de Louis Malle où Miles Davis a improvisé en direct la musique du film sur les images, à votre tour vous improvisez les images à l’écoute du thème de ce morceau de jazz culte.

Décrivez ce que vous voyez, posez les mots qui vous viennent sur la pellicule de votre film… sur quelques lignes.

Comme vous le sentez, essayez  !

Vous n’êtes pas obligés de suivre scrupuleusement l’exercice…
Postez un commentaire comme il vous vient.