Étranges loyautés

Je me réveillai, la tête comme un rodéo.

Lové dans les pages d’un roman de William McIlvanney.
Étranges Loyautés.

Le frère de Jack Laidlaw est mort. Bouleversé, ce dernier entreprend une véritable quête à travers Glasgow afin de comprendre ce qui a pu se produire. Mais ce sont surtout les fantômes de son passé qu’il ressuscite ; rêves de jeunesse, espoirs déçus, amours perdues, et ces « étranges loyautés » qui poussent les hommes à trahir leurs idéaux et se renier.

Qu’est-ce qui s’est passé hier soir ?
Qu’avons nous fait pour en arriver là ?
 

Étrange débat, étranges candidats
Étrange violence, étrange France
Étrange parallèle.

Le vote utile. Au premier tour, c’était le leur. Eut-il été le mien que ça ne changeait rien.
Car utile était bien le mien pour changer ce qui les tourmente soudain.
Il avait au moins le souci de redonner un souffle à notre démocratie.
Et de faire en sorte qu’en 2022, nous ne nous adonnions plus à ce triste jeu.

« Derniers effluves de brume dans ma tête, ce matin », dirait Jack.

Je me réveillai, la tête comme un rodéo. Ainsi démarrait ce troisième volet des enquêtes de Laidlaw. Il est toujours douloureux de se distraire, non ? poursuivait l’auteur écossais.
Remarquez, la nuit dernière n’avait pas été vraiment une partie de plaisir, rien qu’une séance d’anesthésie au whisky. Dont les effets commençaient à se résorber. La douleur empirait. Comme toujours dans ces cas-là.

Hier soir la séance télévisée n’a pas été moins pitoyable. Triste spectacle, cirque grotesque sans clown, ni numéro professionnels. Deux gosses vidant leurs haine et vanité comme des bouteilles de mauvais whisky vendues par le supermarché médiatique, sans même se soucier qu’on les regardait dépraver la fonction qu’ils prétendent vouloir incarner.

Catriona et Elspeth firent leur entrée dans la pièce
comme un cocktail Molotov qui serait venu exploser au milieu de nous.

Les enfants faisaient ce que les enfants font si souvent : ils transformaient en jeu la banalité de l’instant… Comme pour tant de jeux d’enfants, personne, n’avait, semble-t-il, réussi à définir la règle qui déciderait de la fin de la partie.

Deux gosses. Et à L’Elysée, qui sera la nounou ?

Nu, je n’aimais guère le ventre qui se ramollissait… En compagnie, on s’arrange pour le rentrer toujours un peu plus en enfilant son corset de vanité. D’un côté.

Les femmes me sidèrent toujours par leur clairvoyance. Elles sont capables de faire un futur du présent, d’un simple baiser, une relation, d’un enlacement, un avenir. De l’autre. Telle l’exception qui confirmait la règle de McIlvanney tant elle est capable de faire un triste passé du futur, d’un simple sourire, un poison, d’un argument, un mensonge.

Ton frigo pourrait figurer dans une vitrine d’exposition. Y a foutre rien à l’intérieur.

Au bout de cinq minutes, j’ai éteint le frigo et suis allé chercher une limonade dans la télé, avant de me recoucher dans mon Laidlaw.

Pendant que je dégustais ma limonade au citron vert, j’entendis des voix indigènes chez lesquelles le riche brouet de mélanges variés se voyait mouliné au tamis de voyelles affectées pour n’être plus que la plus fine des lavasses.

La pièce était meublée avec un certain éclectisme plein de vulnérabilité.

Je débarquais au beau milieu d’une soirée, en habit de maturité, branlant du chef avec componction et suavité… quand

Lui.

Il s’appelait Harry et avait l’air aussi heureux qu’un réchabite à une dégustation de vins. Je me rappelai l’une des phrases empruntées par Scott aux citations de Gus McPhater : « Harry est à la conversation ce que le lumbago est à la danse. »

Il arrive parfois que des vérités intéressantes émergent du banal. Vous faites quelques remarques sans originalité et elles se transmuent de façon inexplicable en mot de passe, lesquels appellent un message qui comptera jusqu’à votre mort.

Elle.

Elle appartenait à cette nouvelle race de gens de Glasgow convaincus que la ville se résumait à un trajet en taxi entre un théâtre et un bar à vin. Traduit de l’écossais, cela donnerait : « Elle appartenait à cette nouvelle race de gens de fachos convaincus que le débat se résumait à du tragique entre théâtre et baratin. »

Le rire paraissait l’écho d’une autre époque.

Voyez cette manière incompréhensible dont ce qui a été se change en ce qui est aujourd’hui, ne survivant qu’en niant sa nature profonde, comme si la racine d’un chardon devait finir par donner naissance à une rose.

Quant aux animateurs.

On ne demande pas à Brahms de présenter les informations. 

Et pour finir… sans autre commentaire que votre appréciation.

Ma mémoire tenait dans un verre. Pourquoi est-ce que je bois ? Pour me souvenir.

La voix de ma mémoire résonna comme une abomination dans la bouche d’un infâme, dure et impitoyable, comme une bande sonore défilant au ralenti. 

La vie urbaine et les manques qu’elle entraîne, cette façon d’être tellement sophistiquée qu’elle rejette vite la nature des expériences des autres, de la plupart des autres, hors de sa propre vie, comme des déchets inutiles. Nos attitudes sont si désinvoltes, tellement sûres d’elles-mêmes, à ce point automatisées, que l’on en perd cette naïveté nécessaire qui fait l’acte de vivre. De cette manière on mange tout, on ne goûte rien.

Ceux qui aiment la vie prennent des risques,
ceux qui ne l’aiment pas prennent une assurance.

Mais cela ne comptait guère. La vie récompense ses amoureux fervents en les laissant se dépenser tout leur saoul. Ceux qui échouent à l’aimer, elle les autorise astucieusement à accroître de façon très précautionneuse leur propre petit magot de vide. Dans l’acte de vivre, on gagne en perdant gros, on perd en gagnant petit.

Unamuno dit quelque chose comme : lorsqu’un homme perd la conception de sa propre continuité, il est fichu. Il a le cul qui pend par la fenêtre. Désolé Miguel, si je ne te cite pas très exactement.

L’ampleur de la souffrance était l’ampleur même du rêve qu’il se déniait lui-même.

C’est toujours quand on croit être mort
que la vie vient vous chatouiller les pieds.

À tous ceux qui préservent une franche loyauté, envers eux-mêmes, leurs rêves et leurs idéaux.
À William McIlvanney*, écrivain humaniste écossais… et à Jack Laidlaw.
(*) À lire aussi, cet article de Télérama (1999) : « Glasgow la déglingue » >>

L’e-euro…

« J’ai dix ans, je sais que c’est pas vrai mais j’ai dix ans ! » chantait Alain Souchon.

Mes dix ans me reviennent parfois avec toutes ses questions aussi bêtes que naïves sur ce monde d’adultes qui est le mien désormais et auquel je ne me fais toujours pas.

Qu’est-ce que je lis là ?

La suppression du billet de 500 euros pour lutter contre le blanchiment d’argent, le nerf de l’économie parallèle.

Billet 500 eurosPhoto extraite de l’article dans capital.fr

Et si on supprimait carrément tous les billets de la circulation ?

Plus de marché noir, plus de braquage de Brinks, des trafics qui doivent se réinventer, place à la transparence, j’achète, je laisse une trace, à chaque règlement sa transaction.

C’est simple pour un mec qui n’y connaît rien comme moi et qui pense comme un gosse de dix ans !

(On va dire de quatorze, quand même, car j’émets quelques hypothèses du niveau d’un bon exposé de 4ème)

C’est sans doute possible pour tous les experts en économie et politique, sans conflits d’intérêts mafieux (déjà ils sont moins nombreux), qui se voudraient bien se donner la main et les moyens !

Imaginons… On crée une nouvelle monnaie : l’e-euro.

On applique le même mode d’emploi que le passage du franc à l’euro. Grosso modo… et hop copier-coller !

31 décembre 2013 : les banques centrales de la zone Euro, comme la BCE, arrêtent la fabrication des billets.
1er janvier 2014: l’e-euro entre en circulation électronique, mais les paiements en espèces sont toujours possibles. Chacun possède désormais un compte en e-euro et doit remplir une déclaration de son patrimoine en espèces avec certification de la provenance pour alimenter le nouveau compte après validation par la banque centrale nationale. Les banques de dépôts se chargeant du transfert des comptes.
Ce jusqu’au 31 décembre 2023.
1er février 2015 : fin des paiements en espèces, tous les achats se font en e-euros par carte bancaire, téléphone, internet et autres moyens électroniques créés sur mesure pour les démunis des moyens conventionnels.
Plus aucun frais ne sera prélevé sur tous modes de paiement, pris en charge par l’Europe.
Tout paiement par monnaie étrangère en espèces n’est pas autorisé. Les modes de paiement des étrangers devront être adaptés aux nouvelles mesures. Pas question d’écouler des dollars en Europe !

Et il y a bien d’autres points de détails à finaliser ! … Mais l’idée du gosse est là.

Ah ! Je les entends d’ici les économistes avertis, les capitalistes de la city ou de Wall Street frileux…

N’importe quoi ! … On courrait à la catastrophe ! … Hausse ou dévaluation de l’e-euro sur le dollar ! … que ne sais-je encore ?

Je les entends déjà nos politiques corrompus et encanaillés avec les banques qui les dirigent, balbutiant les thèses d’une croissance en danger, de l’isolement de l’Europe, les mains dans les poches à grands fonds de leurs pantalons helvètes faits sur mesure, palpant les billets qui pourraient partir en fumée.

Ok, c’est simpliste. Mais je vous écoute ! … Posez les arguments et les mains sur la table !

« La fin des coupures de 500 euros n’est pas à l’ordre du jour à la BCE », je lis, la conclusion de l’article.

Quand on ne veut pas, on ne veut pas !

Mais quand j’aurais dix-huit ans, je ressortirai mon exposé, et là… on verra bien !

J’ai dix ans, laissez-moi rêver que j’ai dix ans !

France 1, Allemagne 2

A deux jours d’un sommet européen attendu, François et Angela se sont offert ce soir un petit moment de détente au Stade de France.

En effet, le président de la république française a invité en toute amitié affichée la chancelière allemande à assister au match de football amical entre leurs deux nations dans le cadre du cinquantième anniversaire du traité de l’Elysée signé entre De Gaulle et Adenauer, marquant alors la réconciliation et le rapprochement entre les deux peuples.

Comment, parce qu’Angela et François étaient fâchés ?

Pas encore. Ils ont deux jours pour faire semblant et j’imagine qu’ils s’en sont donné à cœur joie ce soir dans la tribune présidentielle.

21h. Première mi-temps.

« Excuse-moi Angela, j’ai pas pu passer te prendre, je reviens de Bamako, là. J’ai eu une semaine très chargée !
– Ze n’est pas graveu Franzois. Ze comprends.
– T’as vu le Mali ?
– Oui, Franzois… et ze te féliziteu encore pour ton intervenzion rapideu et efficazeu. Toute l’union eur…

– Ah, non, Angela ! … Je te parle de la CAN. T’as vu comme ils se sont qualifiés en demi-finale les maliens ?

– Ah, euh… oui, Franzois.  Z’est une bonne chozeu pour le moral de ze peupleu !
– Oui, n’est-ce pas ? … Et tu sais que le sélectionneur est français ?
– Ah !
– On fait ce que qu‘on peut sur le terrain, tu sais. On est sur tous les fronts et un peu tout seul. Mais en même temps que l’on formait les soldats on a réussi à leur inculquer deux ou trois trucs en football… Ooooh ! … Quelle action de Ribery !
– Oh, il z’en est fallu de peu !
– Vous en êtes content ?
– Pardon, Franzois ?
– De Ribery ? … Je crois savoir qu’il est très actif au Bayern de Munich notre français.
– Oui, bien zûr, z’est un élément important de l’équipeu.

– C’est clair ! … Ooooh ! … quel but de Valbuena ! Tu as vu ? Quelle audace ! … C’est tout nous, ça ! Là, au bon moment !

– Oui, Franzois, ze crois que vous marquez un point ! »

22h. Deuxième mi-temps.

« Dis-moi Franzois, ton équipe est de belle factureu !
– Euh… Que veux tu dire par là, Angela?
– Oh rien, juste que z’est tout à fait normal que za finisse par payer ! On ne peut pas être toujours en défiziteu… de trophées.
– Oui, on n’en fait jamais assez. Mais là on a trouvé l’équilibre je crois en première mi-temps et on a été récompensé. J’espère que l’on va confirmer… oh !

– Ze crois que l’on vient de vous retirer votre avance d’un but.

– Euh, oui… un partout. Mais on va se refaire. Je crois que notre secrétaire d’état à la sélection a son plan de relance.
– Z’il vous rezte des munizions !
– Pardon ?
– Ha ha ! Z’est une petiteu blagueu. Mais le zampionnat franzais est bien armé il me zembleu. Z’ai entendu dire que le Qatar vous z’alimenterait, est-ze vrai ?
– A peine ! … un Zlatan, un Beckam tout au plus.
– Z’est pas mal ! …. Oh!  … comme zette zplendide aczion de Ôzil !
– Hein, quoi ?

– Mais zuivez un peu le match mon ami, vous perdez d’un buteu ! »

A suivre dans deux jours…

Moralité : La politique en Europe c’est comme au foot, c’est toujours l’Allemagne qui gagne à la fin.

 

Ibra’cadabrantesque !

Le feuilleton tragi-comique de l’élection du président de l’UMP n’en finit pas d’alimenter la toile et de déchaîner les canards comme les émissions télé, chacun y allant de son analogie, tant le monde politique regorge de déchirements en tout genre pour accéder au pouvoir.

Le congrès de Reims qui a opposé Aubry et Royal en 2008 suscite l’analogie la plus évidente s’agissant de la quasi même élection, mais à gauche. D’autres sont allés chercher l’élection présidentielle américaine de 2000 qui opposait Al Gore à Busch et dont le dépouillement de Floride a duré également plusieurs jours. Il y en a même qui nous ont ramenés en 2010, en Côte-d’Ivoire où Gbagbo et Ouattara ne démordaient pas l’un et l’autre de leurs victoires retardant le dénouement après une guerre civile.

Bref, chacun détenait son analogie quand moi je cherchais en vain la mienne.

Et c’est en regardant le résumé du match du PSG le week-end dernier face à Rennes qu’elle a poussé comme une fleur dans mon esprit, empoté jusque là !

« Pas d’Ibra, pas d’chocolat », s’amusait-on a lire sur le net, tant l’équipe parisienne se retrouve handicapée moteur sans son meneur.

Mais oui, tout se tenait là !

Qui ne connaît pas Zlatan Ibrahimovic, une figure charismatique dans le monde du football, une attraction à lui tout seul au Paris Saint-Germain, autant pour les fans, les curieux ou les amateurs de ballon rond que les joueurs sur le terrain qui aspire implicitement à lui coller dans les pieds ce même ballon ?

1m95, 95kg, visez la bête, mesdames ! … un colosse suédois aux jambes affutées, au regard animal qui surgit et exécute des gestes incroyables, empruntés aux arts martiaux, qui tranchent dans le vif un pauvre ballon qui n’a plus qu’à filer droit en sifflant sa douleur… une douleur communicative qui arrive très vite aux oreilles du gardien adverse, condamné le plus souvent à ramasser l’objet dans ses propres filets, communiant ensemble la même détresse.

Qui n’a pas vu et revu, même contre son gré, bien sûr que si, mesdames ! … ce but abracadabrantesque en ciseau retourné, de plus de vingt mètres contre l’Angleterre, pour le compte de la Suède ?

Mais Ibra n’est pas connu que pour ses exploits sportifs mais aussi et surtout pour sa personnalité à l’égo surdimensionné.

Et c’est là que je tenais mon analogie. L’UMP comme le PSG, sans son mentor, son meneur de jeu hyper-égocentrique, est incapable d’insuffler élan, cohésion et ligne stratégique à son équipe, chacun resurgissant un égo démesuré trop longtemps enfoui, masqué par l’aura indiscutable du grand et unique chef.

L’adversaire n’en demandait pas temps.

L’équipe de Rennes, réduite à 9 pendant quarante minutes, a déclassé le PSG dans son parc des nouveaux princes du Qatar. Tout comme le parti socialiste, l’équipe aux rênes de la France, empêtrée dans l’impopularité et les couacs en tout genre, ressort gagnante de ce match ubuesque au sein de l’UMP.

Mercredi, Ibra est revenu, auteur d’une passe décisive, pour une victoire limpide à Kiev, qualifiant le PSG pour ses deuxièmes huitièmes de finale de son histoire dans la prestigieuse européenne Ligue des Champions.

Alors à quand le retour de Sarko pour retrouver le chemin du but… son but, qu’il fomente en coulisses, dans une réalisation hollywoodienne, un retourné de situation en pleine lucarne… de 2017 ?

Ce serait juste… Ibra’cadabrantesque, non ?

London calling

« Les Britanniques ont mis un tapis rouge pour les athlètes français pour gagner des médailles. Je les en remercie beaucoup, mais la compétition n’est pas terminée. »
« C’est le résultat de l’Europe qui va compter. On mettra les médailles françaises dans l’escarcelle de l’Europe, comme ça les Britanniques seront contents d’être européens. »

Le 30 juillet dernier, alors que Paris voyait défiler les allemands, en culottes courtes, sur les rives de la Seine, claquant leurs tongs sur les palettes en bois qui ornent la plage de leur débarquement, armés de glaces Berthillon, notre président de la république tentait, lui, d’entrer à son tour dans l’histoire en s’initiant au fameux appel de Londres, sur fond de clash avec son allié anglais, telle une épreuve de Gymnastique sur tapis rouge avec figures de style imposées. (Hou ! … Soufflez !)

Oui mais Hollande n’est pas De Gaulle !

Alors qu’il appelait les anglais, ce lundi-là, trois jours après l’ouverture des jeux olympiques dans la capitale britannique, marquée par une cérémonie dont le spectacle a déjà époustouflé le monde entier, méritant sans conteste une première médaille d’or pour son réalisateur Danny Boyle, alors que notre président appelait ce lundi-là, les britanniques à s’unir avec l’Europe dans la guerre financière mondiale qui les assaille, imageant avec la malchance qui semblait les gagner dans leurs propres jeux, privés alors de médailles, et arguant avec ironie l’aura français et ses 4 médailles d‘or qui pourraient contenter les britanniques dans leur Europe… (attention on retombe sur ses pieds !), voilà que ces derniers répondent encore une fois à leur manière, en faisant cavaliers seuls, ramassant les médailles à la pelle et se plaçant à la troisième place, derrière les Etats-Unis et la Chine, avec 28 médailles d’or, quand la France, redescendue à la septième place, n’en compte à ce jour que 10, et c’est déjà une performance. (Ouh ! … soufflez à nouveau !)

Si c’est le résultat de l’Europe qui va compter, monsieur le président, il semble que cette dernière devra surtout compter sur les britanniques pour briller d’or devant les américains et les chinois.

Et pas sûr que demain les anglais soient plus Euro qu’avant. Mais aujourd’hui ils n’en sont pas moins heureux, c’est sûr !

En tout cas, l’appel semble avoir été entendu !  (Révérence ! )

(Une phrase, une figure, des mots, du souffle et des muscles ! … C’est ça la gymnastique de l’écriture ! )

Par ici l’Euro !

Le Championnat d’Europe des Nations, de par son nom d’état civil sur son acte de naissance, édité le 6 juillet 1960 à Paris, fête sa 14ème bougie sur les terrains de Pologne et d’Ukraine dans un climat de crise sans précédent.

Je ne vous parle pas de la crise économique, celle-là on en soupe depuis quatre ans et on n’a pas fini de nous la mouliner dans les sommets internationaux et européens de peur que l’Euro s’y casse les dents.

Non, je vous parle de la crise du football qui depuis douze ans sévit sur les terrains de l’Europe. Depuis la victoire de l’équipe de France en 2000 – la belle époque, avec Trézégol, Pirès, Wiltord et Monsieur Zizou –  le niveau de jeu en Europe n’a pas pris un seul point de croissance. Pire, tourné à l’économie, favorisant les transactions financières des mercatos et en pleine récession de ses talents, le football a vu la Grèce et l’Espagne se saisir tour à tour, en 2004 puis en 2008, du titre suprême de champion d’Europe.

L’UEFA alerte : « si ça continue, ce sera le tour du Portugal ! »… ouaiis! 🙂

Alors l’Allemagne, suivie par les Pays-Bas, le Danemark et la Suède, prône aujourd’hui l’austérité dans sa défense dont la rigueur a pour but d’étrangler les attaques grecques, espagnoles et même portugaises, tant la détermination d’un Cristiano Ronaldo, par exemple, qui n’en finit pas de creuser sa dette d’occasions ratées en équipe nationale, inquiète la Mannschaft !

La France, elle, veut favoriser la croissance. Dans le sens de faire grandir ses joueurs, au bout de leurs pieds comme dans leurs têtes, depuis l’histoire pathétique du bus lors de la dernière coupe du monde. C’est l’obsession de Laurent Blanc. L’Euro, bon… c’est l’obligation de rachat de son équipe dans la solidarité les uns avec les autres. Je crois que le message est passé. Trois victoires en trois matchs de préparation et un groupe soudé qui mouille le maillot.

Voilà les bleus de Blanc prêts dans cet Euro à se livrer contre des anglais, dans le rouge !

Par ici l’Euro ! … Le Championnat d’Europe des Nations, de par son nombre d’états civils engagés dans cette 14ème édition, 16 au total, avec les deux pays organisateurs que sont la Pologne et l’Ukraine, promet un combat sans merci aux quatre coins de l’Europe pour remporter cette compétition qui aura un léger goût de règlement de comptes dans la désunion européenne ambiante.

La Grèce attend l’Allemagne de pied ferme pour lui rendre la monnaie de sa pièce à moins qu’elle ne lui rende sa monnaie en pièces. Mais que dire de nos deux hôtes pour le moins… à l’opposé. La Pologne, plus européenne que jamais, faisant figure de bon élève avec ses 4,3% de croissance, elle ne connaît pas la crise. Quant à l’Ukraine, à la botte des russes, maniant la corruption aussi bien que la répression des libertés dans son pays,  en témoigne l’affaire Timochenko, on voit mal comment elle pourrait entrer dans cet Euro sans fracas.

16 nations qui vont s’affronter en 4 poules aussi relevées que quatre bouteilles de vodkas à l’herbe de bison, réfrigérées depuis dix mois et qui n’attendent que ce jour pour être ouvertes.

Poule A comme « A l’est, un de nouveau » : avec la Pologne, la Russie, la République Tchèque et … la Grèce. Cherchez l’erreur !

Poule B comme « Bou diou, ça va péter ! » : avec les Pays-Bas, l’Allemagne, le Portugal et le Danemark. Des buts et du sang !

Poule C comme « Cours toujours après el Campeon ! » : avec l’Espagne, l’Italie, la Croatie et l’Irlande. E viva Espana !

Poule D comme « Dites donc vous allez descendre du bus oui ! » : avec l’Ukraine, l’Angleterre, la Suède et la France… A coups de pieds au cul ou au but !

Alors sans plus attendre, allons voir du côté de Varsovie, cette cérémonie d’ouverture !

Au Café de la Page blanche on aime les grands évènements sportifs !

Redevenir un nom propre…

ou presque !

François Hollande vient d’être élu président de la république française à près de 52% du suffrage universel !

Une aubaine pour le nom Sarkozy qui va pouvoir enfin reprendre sa place parmi le dictionnaire des noms propres… ou presque !

Car la justice devra encore le laver de tout soupçon ! 

Mais n’empêche, pour tous les canards enchaînés à ce nom, devenu commun depuis cinq ans, c’est l’heure de leur libération et surtout… l‘occasion pour eux d’enrichir leur vocabulaire !

De ce point de vue là, c’est déjà une bonne nouvelle, non ?

Candidat, de quoi t’as l’air ?

A une semaine du dénouement du premier tour, nos candidats ne savent plus comment se faire entendre.

Certains chantent leur retour alors qu’ils sont déjà là, d’autres leur victoire certaine dont nous sommes déjà las.

Certains déchantent le long de leurs descentes inexorables dans l’opinion, d’autres s’enchantent de leurs révoltes inoxydables, qu’ils soient en tête ou en queue de peloton.

Et puis il y a nous, qui nous lassons de ces mêmes refrains aux tonalités diverses et dissonantes, au point d’éteindre nos postes télé et radio devant tant de cacophoniance, cacaphonie ou je ne sais quel autre mot inventer encore pour participer moi aussi à la diversion orthographique ambiante.

Alors à défaut d’accomplir son devoir citoyen l’air très enchanté, je m’disais qu’on… pourrait d’ici là voter pour nos candidats sur un autre air, à la Bécaud, à la Souchon !

Comme se rappelait par exemple Le Canard Enchaîné (11/4) que j’ai sous les yeux, dans un portrait de Nathalie Arthaud, au souvenir de « l’icône Arlette célébrée par Souchon » :

Les belles idées passent comme les starlettes,
Et, dans l’impasse, il nous reste Arlette.

Et de rajouter « Nathalie n’a pas à souffrir de la comparaison puisqu’elle a été chantée par Bécaud » :

Elle parlait en phrases sobres
De la révolution d’octobre
Je pensais déjà
Qu’après le tombeau de Lénine
On irait au café Pouchkine
Boire un bon chocolat

Je me suis dis aussitôt : « Et les autres, alors, qui les ont chantés ? »

D’où l’idée légère et facile, comme une pause dans cette campagne cacophoniante ou cacaphonique, de voter pour les paroles de chansons qui décrivent le mieux chacun des autres candidats.

Essayez de trouver un couplet ou un refrain qui leur collerait à la peau !

Si vous aviez à l’idée le même air que moi pour Eva Joly, trop tard, elle s’est déjà servie elle-même :

Quoi ma gueule ?
Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
Quelque chose qui ne va pas ?
Elle ne te revient pas ?

Mais nous pouvons trouver bien mieux, sans problème !

Les brèves de campagne !

Les candidats à l’élection présidentielle se jouent des mots comme jamais. L’écriture est au centre des ébats à défaut de programmes au centre des débats.

A croire que l’élection présidentielle est devenue une aubaine d’écriture de sketches pour les prétendants à l’Elysée (ou leurs nègres) dont les discours proférés dans les meetings de campagne sont de véritables one-man-show. Et ils s’en donnent à cœur joie nos candidats devant des assemblées conquises.

Les chiens aboient, car la vanne passe !

Arrêtons-nous un instant sur les deux ténors de cette campagne dont les tribunes peuvent aller faire se rhabiller Guidoni et Roucas dans les loges du Théâtre des 2 Anes !

Car l’éloge revient ici aux plumes brillantes et acérées de ce duo de choc, promis sans doute à un rappel en deuxième semaine, qui se sont sentis poussés des ailes d’humoristes.

Le président-candidat, spécialement conseillé, dégaine haut et fort le premier. Et le public en rit !

« Comme elle est curieuse, cette campagne : d’abord j’ai regardé en spectateur, j’étais aux premières loges, mais le spectacle valait le coup. J’ai vu un petit club d’agités, le club des socialistes. Ils sont heureux d’abord quand ils sont entre eux. Jusque-là, on ne les a pas gênés, c’était formidable. On a vu l’amitié intense entre eux, la camaraderie comme ils disent. » lol !

Un autre jour, tantôt dans le Loiret…

« Ah, on me dit, il y a eu Fukushima. Certes !  Fukushima c’est un tsunami. Je n’avais pas conscience avant de venir ici, (pause) cher Eric, (pause) cher Maurice, (pause) que la Loire était en risque de tsunami immédiat sur la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux. A moins que Fessenheim en Alsace soit sous un risque de tsunami venant du Rhin. » mdr !

… tantôt dans le Var.

« Je me dis : ‘j’ai un trou dans ma géographie’, alors je me précipite sur une carte … Fessenheim, Alsace, elle est où la plage ? Et ça veut gouverner la France… » mdr !

Aquilino Morelle, plume et directeur adjoint de campagne de François Hollande n’est pas en reste et répond à Henri Gainot dans la même verve.

« Mon problème c’est que je n’ai pas de candidat de droite en France. J’ai parcouru toute la France ! J’ai été dans la Loire. J’ai demandé : ‘vous avez de la droite, vous ?’. Ils m’ont répondu : ‘Non, nous avons un groupe qui s’appelle Union pour la Loire’ ». lol !
Puis j’ai été dans le Puy de Dôme. J’ai demandé : ‘Et vous, vous avez de la droite ?’. Ils m’ont répondu : ‘Ah, nous, non, nous avons des républicains pour le Puy De Dôme’ . lol !
Et puis je suis allé au cœur du système dans la Seine et Marne, à Meaux, chez le président de l’UMP, maire de la ville : ‘ – Et vous, vous devez en avoir des candidats UMP. – Pas davantage ! ‘. Quel malheur !  Et puis je vais dans les hauts de Seine. Je dis : « Vous connaissez les Sarkozy ? … si ce n’est le père, le fils, à défaut le sain d’esprit ! » mdr !

Et dire que le candidat socialiste retient son humour par charité pour le candidat sortant !

Si à cela on ajoute le brin de répondant autant que d’humour des autres candidats, comme Eva Joly par exemple, plus cabossée que jamais dans sa campagne, derrière des lunettes noires :

« J’ai la gueule de travers mais depuis le temps qu’on me demande ce qu’elle a ma gueule, enfin elle a quelque chose ! » mdr
« Une des raisons pour lesquelles je tiens le choc dans cette campagne, c’est aussi que j’ai envie de dire aux femmes : « la vie ne s’arrête pas avec la ménopause » » lol

Sans oublier Jean-Luc Mélenchon, bien entendu, qui écrit lui-même ses sketches ou plutôt ses pièces de théâtre aux décors prestigieux, il fait autant recette et affiche places combles à la Bastille comme au Capitole. Chapeau l’artiste !

On en arrive, du coup, au point de s’interroger si les Guillon, Canteloup et tous les guignols de la satire professionnelle ne devraient pas mettre la clef sous la porte ou trouver eux-mêmes la clé des problèmes qui préoccupent les français !

En attendant, la France se marre… en partis. Le reste se désole à l’avance d’aller voter pour des marionnettes qui caricaturent ses humoristes,

sans savoir s’il faut twitter un lol ou un mdr dans l’urne !

Ah, si seulement Coluche était encore là !

Postez ici les vannes de nos candidats, et contribuez à la nouvelle constitution… d’un premier tome des brèves de campagne !

Des noms de candidats en jeu !

Des noms de candidats à l’appel de l’élection présidentielle se sont livrés à la course aux parrainages pour dénicher les 500 signatures indispensables à leurs candidatures.

Des noms de candidats à la peine qui parviendront ou pas jusqu’au perron du conseil constitutionnel avec les précieux sésames.

Des noms de candidats, déjà en scène dans une campagne qui leur ouvre le champ de débats sans fin et sans finesse sur les hauts plateaux de télévision.

Des noms d’oiseaux remplaçant ces mêmes noms pour des envolées de communication au ras des pâquerettes.

Des noms à l’encre noir sur des bulletins blancs dont un seul conquérra votre enveloppe… ou pas !

Mais il ne s’agit pas ici de débattre sur le fond des idées des uns et des autres mais de jouer un instant avec leurs noms. Faisons les vivre ensemble, loin du sérieux que suscite un tel rendez-vous, au delà de leurs railleries et de nos propres convictions.

Amusons-nous à les placer, à découvert ou cachés, dans un texte libre de notre inspiration.

Par exemple, saurez-vous les retrouver dans ce texte ?

Françaises, français, l’élection n’est pas un jeu mais un « tous pour un » ou « tous pourris » comme s’amusait à dire Coluche en d’autres temps et les mêmes mœurs.

L’élection présidentielle est aussi sérieuse que le championnat de France de football. Chaque équipe partant en campagne sur les terrains de France et de Navarre, avec son candidat en tête, un capitaine, le meilleur. Car on le sait, on ne donne le brassard qu’aux illustres !

Mais aujourd’hui l’enjeu de cette élection, comme le foot, c’est l’Europe. Et va savoir pourquoi, la plus européenne des candidates est celle qui se fait le moins entendre. Pire, pour une fois que quelqu’un met l’accent sur la vérité et l’intégrité de sa campagne, on s’en moque ! … c’est pas très joli joli !

Et pour se défendre, notre franco-norvégienne n’écoute pas son entourage : « Ce n’est pas le peine, je ne tournerai pas le page ! ». Le comble serait tout de même qu’un franco-hollandais lui grille la politesse.

« C’est curieux ces gens avec la double nationalité, s’étonnent deux vils pimbêches frontistes. Soit France, soit Hollande, mais qu’il tranche bon sang ! »

« Mais ne mélanchons pas tout, prévient la candidate des verts. Le sujet n’est pas de savoir d’où l’on vient mais où l’on va. Les français ne sont pas dupes. On tait, niant les catastrophes écologiques passées et à venir, la vérité à nos compatriotes.»

Seulement voilà, la ligue des champions en politique, c’est comme pour le ballon rond, la fin justifie les moyens. Et de ce point de vue là, ils cheminent à deux dans la cour des gros budgets de campagne. Les ripoux touchent leur part et les matches basculent par des sondages, cet art totalitariste d’arbitrer un jeu aux parties inégales.

Françaises, français, l’élection n’est pas un jeu, certes, mais, entre nous,  d’un tel ennui que l’on baille round après round dans ces rixes de mauvais mots dont le vainqueur risque de ne pas sortir grandi, encore une fois… des urnes !

Ben voilà, ils y sont tous je crois ! … Qui joue avec moi ?