Comme un air de campagne…

On y entre par la porte des Lilas ou celle du Pré Saint Gervais, entre le parc de La Villette, celui des Buttes Chaumont, la rue de Belleville et le périphérique, une enclave bucolique, un hameau pittoresque, un petit air de province qui vous prend là.

La campagne à Paris, ça n’est pas que le square de Montsouris ou le petit îlot pavillonnaire historique de la porte de Bagnolet, c’est aussi le 19ème arrondissement, son quartier du Danube jusqu’aux abords chantants de la rue de Mouzaïa.

Liberté, Egalité et Fraternité…

plus qu’une devise de notre république, triptyque de rues publiques indivisibles, un tableau qui enchante par ses chemins de traverses, villas pavées et fleuries, des réverbères éclairant la scène à chaque passage des artistes en costumes de briques colorées, de céramique et de meulières.

Trois rues que l’on emprunte dans un sens ou un autre, peu importe, tant que l’on n’oublie pas de faire une halte dans ce lieu atypique qu’est le café Aux petits joueurs, rue de Mouzaïa.

Entrée de garage ou bar de routiers, on ne sait trop quoi penser devant cette façade jaune aux allures de province. On entre, c’est grand, des tables alignées comme dans une cantine, au milieu une scène, il ne manquerait plus qu’un feu au milieu de ce campement tzigane pour jazz manouche.

Parce que ce soir, on joue du jazz manouche avec un quartet qui promet autour du guitariste aux doigts affûtés, Michael Gimenez, un violoniste, un contrebassiste et un batteur, tous des pointures, bien chaussés dans leurs instruments.

« Ici on déguste de la bonne musique
et on écoute de bons petits plats ! »

Parce qu’on mange aussi, à la bonne franquette et à la bonne charcutaille, sélectionnée avec soins par le patron, dit Bobosse, un astérisque sur le menu vous raconte pourquoi. Je vous laisse le plaisir de la découverte.

La formule plaît, l’ambiance est conviviale. Tout pour passer une bonne soirée.

Des plats et des prix corrects quand la musique ce soir là était, elle, excellente… de Django à Oscar Peterson en passant par Petrucciani ou encore Duke Ellington… une version de Caravan endiablée !

Aux petits joueurs, vous l’aurez compris, à l’extérieur comme à l’intérieur, le « déparisement » est assuré !

Vous aussi, offrez-nous vos coups de coeur dans une de ces rubriques : avis d’expo, de spectacle,  avis de ciné, avis de lecture ou encore avis de théâtre !

La fête des mots, faîtes !

Et si ce n’était pas que des mots ?… Imaginez !

Chaque 21 septembre, le dernier jour de l’été, le jour de la fête des mots.

Pourquoi le dernier ? … Mais pour avoir le dernier mot sur l’été, pardi ! … Pour laisser les mots cueillir eux mêmes les feuilles aux branches de notre imagination avant qu’elles ne tombent en désuétude à nos pieds. Que sais-je encore… et pourquoi pas ?

L e s     m o t s     d a n s     l a       r u e      !

A l’instar de la fête de la musique, cette manifestation fait descendre les mots dans la rue. Tout le monde se joue des mots comme on joue de la musique, professionnels comme amateurs, toutes les créations, improvisations sont libres et gratuites. A chacun son atelier, son jeu, sa représentation des mots…

Oui, m a i s   e  n     p  l  e  i  n      a    i     r       !

Au diable les pupitres scolaires austères, au coin les tables rondes d’ateliers juste entre nous, bonjour les stands de kermesse aux mots audibles par tous, que l’on peut dégommer ou attraper sur une inspiration de passage.

Aujourd’hui, 21 septembre, les mots sont à la fête !

Mais suivez-moi plutôt !

A Paris, place de la Bastille où la fête bat son plein, de drôles de manèges à mots pour enfants s’articulent de leurs bras pour le plaisir des petits et des grands.

A l’attraction « le mot sur le bout de la langue » ça s’anime autant que ça crie.

Une énorme langue comme un toboggan se déhanche pour déséquilibrer le joueur qui tente de grimper jusqu’à son bout pour se saisir du bon mot.
Un speaker ne cesse de répéter la même phrase :

« C’est un pic, c’est un roc, c’est un… ah ! … je l’ai au bout de la langue ! »

Et les adultes de crier au pauvre gamin qui grimpe avec plus ou moins d’agilité : « Caaaap ! … Caaaap ! »
Et le speaker de rappeler aux parents qu’il est interdit de souffler pour l’intérêt du jeu.
« Caaaap ! »
Et le petit de dix ans ou presque, arrivé en haut de sa langue qui regarde tous ces mots en vrac, hébété autant qu’embêté quant au sens du mot soufflé par papa ou maman. Cap ? … Oui, il était cap, mais comment choisir le bon mot entre pape, flop, type et … voilà ses yeux qui s’illuminent. Il vient de comprendre et se saisit du mot cap au grand soulagement des adultes en bas qui commençaient à douter de la capacité réelle du gosse.
« Ouiiiii ! »
« … c’est un cap ! … mais oui, bravo jeune homme ! … vous venez de gagner l’œuvre d’Edmond de Rostand ! »

Et des jeux, il y en a plein, avec des animations très ludiques et surtout très créatives. Et pas que pour les petits.

Amis bavards, insatiables commères ou messieurs J-ai-toujours-un-truc-à-dire, venez vous mesurer aux défis de « Qui ne dit mot se sent con », place Saint Sulpice.

A mourir de rire… ou de honte !

Place de l’Hôtel de ville, tel un jeu télévisé, un animateur sur une estrade, habillé en « maître des colles », derrière lui, un immense tableau noir, devant, dix pupitres avec des feuilles blanches et des crayons.

Sur les quais de Seine, une « pêche aux mots » pour combler un texte contemporain à trous enchante petits et grands sous un fumet de merguez et un arc-en-ciel de guimauves et de barbapapas.

Des attractions, des ateliers en veux-tu en voilà, pullulent comme des feuilles qui s’accrochent encore fièrement à leurs arbres. « La dictée » incontournable de Pivot à l’Olympia, à 14h, 16h et 20h. L’inégalable atelier « Ecrire avec ses sens » dans les serres d’Auteuil, concurrençant celui intitulé « sens interdit » à l’opposé au parc de Belleville.

Quelle idée !  Vous proposer d’écrire un texte dans la peau d’un aveugle, d’un sourd ou encore le nez bouché.

Bien sûr, la rue de la Page blanche n’est pas en reste à Saint-Germain des Près. Outre le coin convivial de « l’ami cahouète », le patron du grand café propose sur sa terrasse son stand « A toi, à mots ! » … une grande façade installée en face et peinte en blanc où chacun écrit une phrase pour écrire une histoire ensemble.

Ce 21 septembre, des mots s’invitent un peu partout dans les rues, les squares. Certains sont sculptés, d’autres surgissent devant vous en 3D, d’autres encore sont simplement manuscrits mais avec de belles lithographies. On peut les ramasser, comme des enfants cueilleraient des bonbons. On les croise comme des regards ou des sourires. Certains nous parlent, on les saisit comme une révélation, d’autres nous reviennent avec le plaisir d’un souvenir, on les met dans la poche ou à la bouche.

Et puis il y a cette idée folle de mots fléchés géants reconstitués dans les rues de l’île de la cité. On suit les panneaux des définitions et on vérifie ou découvre les réponses le long de chaque artère.

Ce dernier jour estival aux couleurs rougeoyantes dans les arbres du soleil couchant, s’il n’est pas le plus long de l’année, c’est justement parce que les mots sont couchés très tôt sur tous les supports que l’on trouve, oui, oui… c’est autorisé ! … à la craie ou toute encre délébile, les murs, les voitures, les canapés… oui, oui ! … c’est la tradition. Même si vous trouverez toujours des râleurs passant après vous le chiffon… et le juron !

Je m’arrête-là… La journée m’a épuisé !

Et vous, cela vous inspire quoi ?

Je suis sûr que vous ne manquez pas d’idées ou de projets à proposer… lâchez-vous ! … Commentez cet article en développant votre stand, une animation, une rue tels que vous les imagineriez. Repartez d’une des idées évoquées ici, si elle vous inspire.

Amusez-vous… Inventez, inventons ensemble cette fête !

Et qui sait, peut-être madame la ministre de la culture nous prendra aux mots.

« Vous n’allez pas laisser notre langue, madame la ministre, sans son jour de fête ! »
La fête des mots, de la suite dans une idée… Cliquez ici >>

La fête des mots…

Au Café de la Page blanche, le 21 juin, ce sont des mots que l’on joue dans la rue.

Moi je joue de la plume.   Plume

J’adore ! … parcourir la rue de la Page blanche et rejoindre tous ces groupes délurés et jouer des mots ensemble. Je me souviens, l’an dernier, il y en avait un qui jouait du crayon de papier.

Whouah ! … quel son sur sa gratte !

Un peu gras pour certains, mais quelle impro ! … Avant que ce mixeur à la gomme ne l’efface en augmentant le volume du grand feutre noir. Il faut dire que les mots du black étaient plus grands, plus ronds, ils parlaient à tout le monde qui scandait son refrain.

Mais le must, l’an passé, c’était la section des Bic. Ils écrivaient à une allure, montant descendant les gammes du Larousse, avec une telle fluidité qu’il m’était difficile de les suivre. Avec ma plume à bec, je faisais tâche à côté du Bic rouge qui paraphait son solo avec brio quand je cherchais encore les mots de mon inspiration, mon instrument à la bouche.

W  h  o  u  a  h   !

Je suis resté bouche bée aussi, je me rappelle, devant ce morceau de rap joué à la craie sur un tableau noir. Les mots grinçaient sur un rythme saccadé, c’était cru, c’était fort.

Qu’ils sonnaient bien ces poèmes en slams sur la scène !

Ah ! … c’est bien simple, la fête des mots dans la rue de la Page blanche, si vous saviez comme on se la raconte, on se croirait dans une parade à la Nouvelle… Orléans.

Et ce n’est pas le Jazz Band du Café de la page blanche qui vous dira le contraire !

Et vous, vous l’imaginez comment la fête des mots demain dans la rue ?

Ce billet est un petit clin d’oeil à la question du boudoir de Phédrienne : la fête des mots, une utopie ?
Quand les idées se rencontrent ! 😉

Le père

On était à la dernière du père, samedi soir.

Le père théâtre Hébertot

Mais non, personne n’est mort ! Je parle de la pièce de théâtre, « Le père » de Florian Zeller qui se jouait au théâtre Hébertot à Paris.

C’était la dernière représentation samedi.

Une mise en scène lumineuse où tout s’emmêle dans la tête du spectateur qui ne sait plus qui est qui et où il est.

Tiens donc !

Tout comme ce père incarné par un Robert Hirsch époustouflant, plus vrai que nature en emmerdeur intelligent qui perd ses repères et la mémoire au fil du temps, du temps de la pièce qui se désintègre sous nos yeux éberlués.

« Mais tu m’avais dit que t’allais plus à Londres ! »

Quelle empathie nous submerge alors ! … Bah oui, elle nous l’avait dit !

Flash-back comme une claque à chaque scène qu’on reçoit ou croit recevoir, on ne sait plus bien. Le décor se fait et se défait sous nous yeux, on sent le père partir, emporté par la maladie, quelle maladie ? Alzheimer, qui n’existe que pour celui qui est en dehors.

Oui mais nous, on est dedans !

Et quand Zeller, ou plutôt le metteur en scène, nous en fait ressortir, par instants, c’est l’effroi qui nous prend à la gorge comme dans cette scène somptueuse où sa fille le laisse dans cette institution pour partir enfin à Londres.

C’est dur, c’est magnifiquement mis en puzzle que l’on reconstitue jusqu’à la dernière pièce.

La dernière ce soir, je vous disais, pour acclamer la performance d’un acteur comme j’en ai rarement vue au théâtre, personnage complexe, tantôt drôle, tantôt émouvant, toujours attachant, un rôle qui vaudra sans conteste à Robert Hirsch au minimum une nomination aux Molières, si ce n’est le titre suprême.

En tout cas, s’il est loin d’être mort en tant qu’acteur, les acclamations sur les planches samedi soir l’ont déjà emporté jusqu’au paradis sous un orchestre de bravos, d’un public debout et aux anges.

Merci monsieur Zeller pour ce grand moment de théâtre !

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La cage dorée

Comment cuisiner des clichés à la mode portugaise dans une comédie attachante et intelligente ?

La cage doréeOn le sait, en France il y a autant de blagues sur les portugais qu’il y a au Portugal de façons de cuisiner la morue, à faire dresser les poils de tous les enfants d’immigrés lusitaniens dont je fais partie.

Et là, Ruben Alves s’y prend comme un chef pour assaisonner ses stéréotypes, à toutes les sauces, de la concierge boniche idéale à l’ouvrier bosseur irréprochable en passant par les commérages, les drapeaux, fanions, tissus aux couleurs nationales en tout genre et en tout lieu, l’addiction au Futebol, la bière et la morue… faits maison !  … et j’en passe.

Ca sent à des kilomètres, comme des sardines sur un gril, dans des seconds rôles de composition à l’eau de rose… de Rosa précisément dont chaque apparition fait saliver avant qu’elle lâche quelques jurons ou mimiques très caractéristiques pour qui a eu une tante portugaise en France. « Porrrra ! »

Tout y passe jusqu’à la bourgeoise de l’immeuble incarnée par une Nicole Croisille tout à fait crédible et un invité surprise en fin de film (chiouu !). Mais la palme de la mangeuse de sardinas assadas revient sans conteste à Chantal Lauby qui s’est imprégnée du rôle de Solange Caillaux, femme du patron de José, en y mettant carrément les mains.

Elle est à pisser de rire, surtout quand elle s’improviche en conchierge Coulada, cousine de Maria. Un grand moment !

Mais ce film ne s’arrête pas à la pure caricature comme on peut la trouver sur Internet.

On trouve chez Ruben Alves un peu de Guédiguian visitant la communauté portugaise en France. Il peint dans son tableau des sentiments comme des personnages que l’enfant d’immigrés que je suis a retrouvé non sans un pincement au coeur.

La honte, la révolte, ce devoir de bien faire pour s’intégrer, cette peur, toujours, d’être mal vu.

Et si même dans ce film, il en ressort une sorte d’anachronisme, tant ces personnages dépeignent plutôt les immigrants de la première génération, jusqu’à la fin des années 80 (allez trouver de nos jours les Maria et José du film, leurs enfants à la rigueur), il n’empêche que l’on s’y laisse prendre volontiers, tant Ruben Alves parvient à nous faire rire, à nous émouvoir et même à nous surprendre.

Et c’est ça qu’c’est bon !

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Beau repaire

Pour certains c’est juste son dernier album, pour moi c’est une nouvelle invitation dans son parc à mots, jardin d’enfants en croisade, zoo éclectique où des textes sauvages chantent autant qu’ils enchantent.

Beau repaire. Les mots y seraient-ils traqués, en cavale ou tout simplement à l’écart du tumulte de notre société ?

Je les connais. Ils ne feraient pas de mal à une mouche qui, pas farouche, se pose même sur sa bouche, comme une cigarette.

Je les connais, oh oui, ils volent, légers et insouciants, haut dans le ciel, comme des ballons emportant les cœurs et les âmes, aviateurs dans un ascenseur tombant du ciel et courant tête en l’air, un poil dans la main, s’arrêtant devant le kiosque à musique du Parc Montsouris pour alerter les bébés, Izia, Nascimo, Tom Bonbadilom et les autres… Paaaars !

Car rien ne les retient, comme un bouchon de champagne propulsé par les bulles, pétillant à nos oreilles et que l’on boit à grandes gorgées d’envie… de vivre !

M’y voici !

Beau repaire. Je pousse la porte, des notes au piano me reçoivent et m’accompagnent jusque derrière. Ils sont tous là. Je les connais tous, ou presque…
Les premiers me sautent au cou… et m’entraînent… dans le jardin, près de la rivière.

« Je me balade au bord de l’eau…

   bleu du ciel

l’éclat            beauté                  le soleil               miroirs                yeux d’opale
    créatures             déesse                 viens ô ma reine !                île aux trésors

la vie               l’amour                la mort

sauver sa peau               on en crève                poursuivre nos rêves                cœur
          prisonniers         peurs           c’est fou !          en manque          caresses

bébé          que toi !

à l’étrange                 ange          démon            beaux jours      l’alouette        l’hirondelle
à tue-tête         clé des champs                 âme                 tête dans les nuages

libre          volage           battre mon coeur

vagabond   Ouais !

                                                      gare          j’aime          hasard           destin            train      correspondance
inconnus        voyages         l’air         perdre       chemin         lèvres        sépare         baiser          un jour

a   m   o   u   r   e   u   x

j’t’allume            j’te plume          j’te consomme          j’te baise        silence…    Bye !
tu pleures ?           ton regard       larmes          les armes
le rêve            la voie            toi et moi

Grain de folie

les yeux       la voix            enfant        insolent          divine        au petit jour     ses proies       grâce        sur terre       jardins secrets         havre        guerre      paix         jeux d’amour         être       là         en vie        bonheur de       vivre    plus beau cadeau de        rêveur éveillé       nuit                 Ô mon papillon noir !            éblouir          splendeur           couleurs          ailes      ton absence         au nom de              hou hou hou hou hou houuuuuuuuuu !

Je voudrais

ce soir      une route          au loin        une première fois          le monde     sexe            volcan      cheveux         herbes folles         léger      danse      chaque pas             une dernière fois                 apprendre         s’aimer          mémoire        histoire           Hey man !          qu’est-ce qu’il se passe ?                étranger         du passé             ciel et terre       vague à l’âme     tes poèmes      rire aux larmes       la peine     tes états        CETTE FILLE                ta guitare        solitaire        soleil couchant          tour du monde      avec toi         frontières     entière      dans les bras        la joie       vivre      qui vibre        ivre      te délivre         respirer      l’univers    pensées
the sky      yellow            tomorrow morning     hou !      hum !          la vie est belle        woh !         hello hello !
ah ah ah !  
 feeling      oh oui !      oh my god !    JOUBILATOIRE          one more time   !  
château           sable             cheveux d’or           conteur de fables              aurore              bâtisseur          rêve !
tourbillon         étoiles filantes              archer          du bout des doigts

enchanteur          magicienne        champagne !           éphémère »

Bonjour les amis, heureux de vous revoir !

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L’histoire électro de Pi

Ca y est ! … je viens de lire mon premier livre électro via l’application Ibooks de mon Iphone et je vais vous dire…

« Je n’en suis pas mort ! »

Ma victime, « L’histoire de Pi » de Yann Martel, histoire extraordinaire et aussi incroyable que le nom de son héros, Piscine Molitor Patel, dit Pi, fils de directeur de zoo à Pondichéry.

Et quelle n’a pas été ma surprise au premier abord !

L'histoire de PiLa définition de ce petit livre de 5 cm sur 7 est assez stupéfiante et la lecture tout à fait confortable après avoir choisi et réglé la police à la bonne taille, tout comme le rétro éclairage à la bonne luminosité.

N’importe où, dans le train, dans la salle d’attente du toubib, debout, assis, penché sur l’épaule du voisin, le jour, et la nuit surtout, toujours à portée de main, une seule, au pouce toujours prêt à tourner la page, une facilité et une disponibilité de tous les instants.

Si à cela on ajoute les multiples possibilités de marque pages, de surlignage, de prises de notes, de recherche rapide et surtout d’accès à toute définition instantanément, alors je le dis, sans langue de bois…

c’est juste génial !

Ce serait hypocrite de ma part de me cacher derrière la tendance nostalgique ambiante sur la défense du livre papier et de ses petits libraires qui ne me laisse pas indifférent.

Moi aussi, je préfère le parfum des livres, la texture du papier, tourner ses pages, lui tirer les oreilles quand l’ennui apparaît, reprendre le cours de l’histoire par les cornes, partager avec lui mon déjeuner, en tâches de gras, de  bière et de café, le tenir en main et en poche, lui retirer la laisse et le laisser gambader au hasard d’une page ouverte dans mon champ visuel encore vert d’une première lecture, prêt à fouler l’herbe de l’auteur et à mordre chaque mot à pleines dents.

Oui, j’aime cet objet de papier qui devient un compagnon extraordinaire comme Richard Parker, tigre du Bengale de trois cent kilos, pendant deux-cent vingt sept jours à bord d’un canot de sauvetage qui nous tire de l’ennui et nous garde en vie.

Certes, le livre papier pèse moins et l’aventure dure moins longtemps… quoi que !

Si j’affectionne le livre de poche, c’est parce qu’il tient dans la poche justement, de par ses mensurations idéales 10-18-2, que ce soit celle à l’arrière du jean ou celle à l’intérieure de ma veste.
Mais j’ai par contre en horreur ces livres encombrants, aussi gros qu’un dictionnaire, pourtant sans la moindre définition dedans, dommage ! … moi qui aime connaître le sens, la nuance de chaque mot dans son contexte au moment de ma lecture.
Imaginez, si en plus je devais amener mon dictionnaire avec moi dans le train, mon cartable ne supporterait pas le poids de deux Petit Robert.

Alors vous pensez, si je préfère mon livre électro à ces mastodontes de papier, qui plus est, ou moins est devrait-on dire, sans dictionnaire intégré !

Ne croyez pas que je me fais ici le défenseur du livre numérique, loin de là. Presqu’aussi loin que l’aventure de Pi l’a emmené sur 227 jours, je ne voudrais pas m’embarquer avec un sujet de discorde de trois cent kilos à bord qui pourrait me dévorer d’un coup de patte littéraire d’un Frédéric Beigbeder affamé.

Non, je donne très honnêtement mon avis sur cette expérience nouvelle.

Oui, le livre électro c’est génial…

Non, il ne remplacera pas le plaisir d’un livre de poche !

A chacun de nous de faire vivre ou survivre ce que l’on aime.

Pi a bien survécu, lui… et moi à son histoire, à ce documentaire animalier sur fonds marin, philosophique et spirituel sans images que les descriptions aussi précises que riches ne m’ont pas aidé à dessiner dans mon imaginaire.

Pis, elles m’ont donné le mal de lire avec des creux de vingt pages, les mots tanguant de la poupe à la proue, du franc-bord au plat-bord en passant inlassablement par la toile goudronnée, dans un canot de huit mètres sur 400 pages papier et 1675 électroniques.

« Jésus-Marie-Mahomet-Vishnu, je n’en verrai jamais le bout de cette histoire ! »

Tout comme Pi, plusieurs fois j’ai cru que mon heure avait sonné… Je fermais l’appli comme on ferme les yeux pour toujours. Et puis tout comme Pi, je les ai rouverts au petit matin poussé par l’envie de savoir, par une écriture habile qui a su me dompter et m’amener au bout de ce numéro de cirque avant de me libérer avec un goût amer d’inachevé, voire de déception à la page de débarquement.

« Tout ça pour ça ? … C’est tout ? … Ca s’arrête là ? … Ca ne peut pas finir comme ça ! »

J’ai comme l’impression qu’il manque quelques décimales à votre histoire, Monsieur Martel !

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Ne nous fâchons pas !

Les brèves d’Ovalie

Angleterre – France      23 – 13

« N’empêche, de là à marquer de sang-froid, sans parler d’assassinat, y aurait quand même comme un cousinage ! »

On les avait aimés dans « Les caves se ros’biffent ! »… Un quart de finale de coupe du monde en Nouvelle-Zélande où les bleus se rebiffaient déjà contre nos meilleurs ennemis d’outre-Manche. Souvenez-vous !

Quatre matches que nos bleus s’étaient lancé dans la fabrication de fausses valeurs du rugby jusqu’à se faire prendre par la brigade des fraudes contre les Tonga… lire la suite >>

On les a retrouvé nos barbouzes, aussi imprévisibles que fabuleux ce samedi après-midi à Twickenham dans un remake de comédie à la française comme on les aime, surtout quand à la fin les rosbifs sont saignés à blanc de leurs tuniques.

Oui mais voilà, les bleus ne nous ont régalé que la moitié du film que l’on se faisait déjà en admirant Fofana, époustouflant, sensationnel, génial, détaler, enfumer et humilier tout un bataillon de la défense anglaise sur soixante mètres pour aller marquer le premier essai de la partie… et français s’il vous plaît !

« Le dernier né après Saint-André. Quand il perce, tu prends du gaz plein la poire ! »

Et puis plus rien. A l’heure de jeu, on n’avait plus envie de s’exhalter ni de rire à regarder le XV de la Rose réécrire le scénario à l’anglaise où les mangeurs de grenouilles allaient être réduits à manger l’herbe de la pelouse de Twickenham.

Mais ne nous fâchons pas !

Parce qu’au fond, il nous raconte quoi ce film des bleus en mission en Angleterre ?

Si vous aimez le rugby ou le ton de ces brèves, lire la suite ici >>

Retrouvez la rubrique Brèves d’Ovalie chaque semaine (ou presque) pour revivre les grands moments de rugby  autrement, sous ma plume désinvolte et partisane.

Vous pouvez suivre les articles directement sur le blog dédié : mondialrugby2011.canalblog.com/

France 1, Allemagne 2

A deux jours d’un sommet européen attendu, François et Angela se sont offert ce soir un petit moment de détente au Stade de France.

En effet, le président de la république française a invité en toute amitié affichée la chancelière allemande à assister au match de football amical entre leurs deux nations dans le cadre du cinquantième anniversaire du traité de l’Elysée signé entre De Gaulle et Adenauer, marquant alors la réconciliation et le rapprochement entre les deux peuples.

Comment, parce qu’Angela et François étaient fâchés ?

Pas encore. Ils ont deux jours pour faire semblant et j’imagine qu’ils s’en sont donné à cœur joie ce soir dans la tribune présidentielle.

21h. Première mi-temps.

« Excuse-moi Angela, j’ai pas pu passer te prendre, je reviens de Bamako, là. J’ai eu une semaine très chargée !
– Ze n’est pas graveu Franzois. Ze comprends.
– T’as vu le Mali ?
– Oui, Franzois… et ze te féliziteu encore pour ton intervenzion rapideu et efficazeu. Toute l’union eur…

– Ah, non, Angela ! … Je te parle de la CAN. T’as vu comme ils se sont qualifiés en demi-finale les maliens ?

– Ah, euh… oui, Franzois.  Z’est une bonne chozeu pour le moral de ze peupleu !
– Oui, n’est-ce pas ? … Et tu sais que le sélectionneur est français ?
– Ah !
– On fait ce que qu‘on peut sur le terrain, tu sais. On est sur tous les fronts et un peu tout seul. Mais en même temps que l’on formait les soldats on a réussi à leur inculquer deux ou trois trucs en football… Ooooh ! … Quelle action de Ribery !
– Oh, il z’en est fallu de peu !
– Vous en êtes content ?
– Pardon, Franzois ?
– De Ribery ? … Je crois savoir qu’il est très actif au Bayern de Munich notre français.
– Oui, bien zûr, z’est un élément important de l’équipeu.

– C’est clair ! … Ooooh ! … quel but de Valbuena ! Tu as vu ? Quelle audace ! … C’est tout nous, ça ! Là, au bon moment !

– Oui, Franzois, ze crois que vous marquez un point ! »

22h. Deuxième mi-temps.

« Dis-moi Franzois, ton équipe est de belle factureu !
– Euh… Que veux tu dire par là, Angela?
– Oh rien, juste que z’est tout à fait normal que za finisse par payer ! On ne peut pas être toujours en défiziteu… de trophées.
– Oui, on n’en fait jamais assez. Mais là on a trouvé l’équilibre je crois en première mi-temps et on a été récompensé. J’espère que l’on va confirmer… oh !

– Ze crois que l’on vient de vous retirer votre avance d’un but.

– Euh, oui… un partout. Mais on va se refaire. Je crois que notre secrétaire d’état à la sélection a son plan de relance.
– Z’il vous rezte des munizions !
– Pardon ?
– Ha ha ! Z’est une petiteu blagueu. Mais le zampionnat franzais est bien armé il me zembleu. Z’ai entendu dire que le Qatar vous z’alimenterait, est-ze vrai ?
– A peine ! … un Zlatan, un Beckam tout au plus.
– Z’est pas mal ! …. Oh!  … comme zette zplendide aczion de Ôzil !
– Hein, quoi ?

– Mais zuivez un peu le match mon ami, vous perdez d’un buteu ! »

A suivre dans deux jours…

Moralité : La politique en Europe c’est comme au foot, c’est toujours l’Allemagne qui gagne à la fin.

 

Django Unchained

Ce que j’aime chez Tarantino… c’est que dès la première minute tu sais que t’es devant un grand film. 

Django unchained

Les premiers plans, les premières notes de musique te collent à ton siège jusqu’au décollage de la première scène, tu n’échangerais ta place pour rien au monde…

On est parti, on y va, on ne sait pas où mais on y va, tous assis dans la carlingue de ce cinéma, tu jubiles déjà, une minute à peine…

Tu t’entends même dire « c’est génial ! » et pourtant tu n’as encore rien vu.

Si j’ai aimé les suivantes ?

Autant demander à un expatrié qui rentre après deux ans de fried chicken s’il aime le pot au feu que lui a concocté sa petite mère.

Parce qu’il y va plein pot Quentin, il met le feu aux poudres des clichés, il nous l’a concocté aux petits légumes ce conte invraisemblable de sang et de vengeance laissant transparaître sa vérité de l’histoire… avec une grande hache.

Tarantino plante son décor tout en couleurs, du noir sur fond blanc de champs de cotons parsemés d’éclats rouges hémoglobine. Il raconte, il règle son conte germanique sur fond de règlements de comptes de chasseurs de primes et sur fond d’histoire surtout, celle de l’Amérique avec ce qu’elle a de plus noir…

Siegfried veut sauver la belle Brunhild encerclée par les flammes de l’enfer au pays de Candy.

Plutôt que de s’attaquer à la gravité d’un film historique, à la Spielberg comme dans « la liste de Schindler » ou encore son « Lincoln » à venir, Tarantino, lui,  choisit l’ironie de l’histoire.

Et l’on rit autant qu’il se moque, de l’absurdité, de la monstruosité et de la bêtise des personnages à l’image de cette scène burlesque, à la Monty Python, où les membres du Ku Klux Klan débattent sur l’intérêt de porter ces masques mal conçus et à travers lesquels ils ne voient rien. J’adore !

On retrouve dans ce Django l’esthétique d’un Kill Bill, dans les couleurs et la chorégraphie des combats, la truculence des dialogues d’un Pulp Fiction, les mots fusent autant que les balles, le verbe est l’arme la plus maniée avec verve par les excellents Christoph Waltz et Leonardo Di Caprio, sans oublier l’incroyable Samuel L. Jackson dans un rôle sur mesure.

Quand Jamie Foxx, lui, dégaine son revolver aussi vite qu’il tourne la langue dans sa bouche pour ne pas avoir besoin de parler.

Mais quelle dégaine… surtout dans son habit de valet !

Et que dire de la bande originale du film qui nous plonge tantôt avec brio dans l’univers du western spaghetti de Sergio Leone au son de l’incontournable Ennio Morricone, génial ! … tantôt avec culot dans des envolées hip-hop et ryhtm and blues qui nous font trépider sur nos sièges.

Ca déménage dans ce nouveau Tarantino grand cru…

un des meilleurs sans doute, qui mérite bien des égards et bien vos regards si vous n’êtes pas encore allé le voir, mais il n’est pas dit que l’Amérique voit ce regard sur son histoire d’un bon oeil au point de lui laisser le dernier mot… aux Oscars.

A suivre le 24 février prochain !

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