Buller sur mon I-phone…

Heu… ça faisait comment déjà ?

L’autre jour je bullais à la terrasse d’un café, tripotant mon I-phone, l’air du rien qui m’habitait et pour faire genre « mais non, je ne m’ennuie pas, j’attends quelqu’un ».
C’est là que ce quelqu’un est arrivé alors que je ne l’attendais pas, « qu’est-ce tu fous là ? », et nous voilà deux, les yeux rivés sur le petit appareil à la pomme croquée. J’ai voulu lui montrer une vidéo, « tu sais la réplique dans un singe en hiver, ça faisait comment déjà ? ». Oui mais voilà, à peine elle avait démarré…

« M’sieur Esnault, le picon de bière… »

que le logo de Free (voir image grossièrement reconstituée), « t’es chez Free ? » … a pris place pour une durée illimitée (incluse dans le forfait, vous avez tout compris) nous empêchant de connaître la suite, un quart d’heure plus tard.

Alors pour ne pas être en reste, je décidais d’inventer.

Qu’est-ce qu’elle pourrait bien lui demander à m’sieur Esnault ?

Je suis sûr que vous avez une petite idée !

Remplissez ce sous-titre avec ce qui vous vient à l’esprit.

Hey ! … entre-nous, ici la réplique originale on s’en fout !

Question de vie et de mort !

Mathilde se remarie !                                 Épisode 7  / 15

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Mathilde, 29 ans, mariée, fidèle, rêve toujours de prince charmant, de robe de princesse, nostalgique du plus beau jour de sa vie, dix ans déjà !
Sandrine, meilleure amie de Mathilde, 33 ans, l’âge du Christ, mais rien à foutre, pas croyante, le mariage, très peu pour elle, célibataire, hédoniste de nature, aime faire la fête, danser, boire un p’tit coup, ou deux, et transgresser les codes dès qu’elle peut.
Catherine, Cathy pour les intimes, collègue de Mathilde, 38 ans et toujours célibataire, à fond sur Meetic, rêve de mariage en grand avec une robe blanche, elle y croit !
Lætitia, chef de Mathilde, 45 ans, divorcée, deux enfants, terminé pour elle les mecs qui ne s’assument pas et jouer leur mère au foyer, elle veut voyager et s’éclater, profiter de la vie, quoi !
Joëlle, mère de Mathilde, 57 ans, veuve depuis cinq ans, elle a fait son deuil, mais les hommes, le mariage, c’est de l’histoire ancienne.

Trois heures plus tard, à la Bodega.

Sandrine sort le téléphone portable de son sac quand un message l’interpelle.

— Je rêve !
— Quoi ? s’inquiète Cathy, voyant la tête de sa copine.
—  Un sms de Mathilde.
— Ah, et qu’est-ce qu’elle dit ?
— Juste « HELP ».
— Help, comme au secours ?
— Oui, comme au secours. C’est un code entre nous pour rappliquer quand l’une a un coup de déprime. Elle l’a envoyé à 22h30.
— Tu crois qu’elle déprime ?
— Ça m’en a tout l’air. Et c’est moi qu’elle appelle. C’est génial, ça, Cath’ !

— Elle va te reprendre sur Facebook, alors !

Sandrine ne l’écoute déjà plus, elle consulte sa montre et se lève d’un bond.

— Putain, il est déjà 23 heures !
— Qu’est-ce qu’on fait ?
— Toi, je n’sais pas, mais moi j’y vais.

Sandrine pose son verre après l’avoir vidé cul-sec et prend ses affaires pour décoller illico. Cathy, elle, cherche désespérément son sac pour la suivre.

— Mais attends-moi !

Voilà les deux copines bientôt au pied de l’immeuble de Mathilde. Cette dernière n’a pas répondu à leurs appels durant le trajet en taxi, ce qui rend Sandrine très nerveuse.

— Putain, réponds !

Dix coups de sonnette à l’interphone auront été nécessaires pour entendre enfin un clic libérateur de la porte d’entrée mais sans le moindre son de voix. Au deuxième étage, Sandrine frappe à la porte. Elle est entrouverte. Elle n’a qu’à la pousser. Cathy suit comme elle peut, essoufflée, tant sa compère a avalé les escaliers comme sa Margarita.

— Mais attends-moi, Sandrine !

Cathy entre enfin et rejoint Sandrine, figée à la porte du salon. Le spectacle est apocalyptique.

Mathilde est assise sur une chaise, en robe de mariée, une bouteille et un flingue à la main. Le corps de Paul, torse nu et les fesses à l’air, gît par terre dans une flaque de sang.

Cathy passe la tête et suffoque un « Jésus Marie Joseph ! » avant de se retourner, prise de nausées. Sandrine, pas moins estomaquée, s’avance vers sa meilleure amie.

— Mathilde, mon poussin, qu’est-ce qu’il s’est passé ?

La mariée pointe l’arme vers son amie d’un geste brusque avec une grimace de désespoir autant que d’énervement :

— M’appelle pas poussiiiiin !

Pan ! Le coup part. Cathy pousse un hurlement. Sandrine ne bouge plus, raide morte… mais de peur.

— C’est bon, je n’ai rien, Cath’. Calme-toi !
— Mais… Mais t’aurais pu la tuer, Mathilde ! Pose ce pistolet ! Pose ce pistolet !
— Cesse de hurler, Cath’, tu vas alerter tout l’immeuble. Comme si le coup de revolver ne suffisait pas.

Sandrine tente de raisonner son amie en pleine crise.

— Mathilde, pose cette arme s’il te plaît. Les flics vont débarquer avec tout ce raffut.

Mathilde s’exécute et lâche l’arme qui tombe à ses pieds, sur le tapis.

— C’est parti tout seul. Pardon… Oh, pardon !

Sandrine retrouve ses esprits et saisit la pièce à conviction qui a bien failli avoir raison d’elle, la balle s’étant logée dans le mur derrière elle.

— Putain, Mathilde, qu’est-ce qu’il s’est passé ?
— C’est parti tout seul ! C’est parti tout seul !

Sandrine lui retire également des mains la bouteille de whisky.

— Donne-moi ça ! Depuis quand tu bois ? Calme-toi et raconte-moi ce qu’il s’est passé.
— Je veux oublier ce cauchemar. Je veux me réveiller et que tout ça ne soit pas arrivé.

Cathy, une main sur le ventre, les yeux sur le cadavre, manque de s’évanouir. Elle s’assied sur une chaise.

— Tu… C’est toi qui… Mathilde… mais, il est mort ! 

Mathilde fond en larmes.

— J’voulais pas… hanc ! Oh ! C’est parti… hanc ! tout seul.
— Comment c’est arrivé ? demande sa meilleure amie qui la prend dans ses bras. Mais, bordel, tu le sors d’où ce flingue ? Et ta robe de mariée, c’est quoi ce cinéma ?
— Mais… hanc ! Il aurait pas dû …hic ! J’voulais pas, j’lui ai dit… hanc !
— Calme-toi… Tu ne voulais pas quoi ?
— Au début on jouait. C’est lui qui… hanc ! voulait que je la mette pour… hic ! une nouvelle nuit de noces. On avait un peu bu. Jusque là, ça allait, et puis il est arrivé avec ça.

Elle montre le pistolet que tient encore Sandrine.

— Il a commencé par m’attraper les cheveux… hanc ! et me dire des trucs que j’aimais pas. Il m’a projeté sur le tapis et s’est jeté sur moi, comme une bête. Je lui ai demandé d’arrêter… hic ! j’avais peur. Il m’a dit que c’était qu’un jeu, que ça l’excit… hanc !
— C’est monstrueux !
— Mais quel connard !

Sandrine lui tend un mouchoir, jetant un œil sur le cadavre, des fois qu’elle pourrait l’achever d’une manière ou d’une autre. Mathilde se mouche et essuie ses larmes.

— Oh! Sandrine, il est devenu brutal. J’avais trop mal, je voulais que ça s’arrête. Je l’ai supplié. Et quand j’ai vu le pistolet posé par terre, j’ai pas réfléchi. Je voulais que ça s’arrête, c’est tout. Je l’ai pris juste pour le menacer avec, en espérant qu’il arrêterait. Mais le coup est parti tout seul, j’te jure !
— Je te crois. C’est pas de ta faute.

Sandrine la serre dans ses bras. Mathilde est inconsolable.

— Je voulais que ça s’arrête, il me faisait tellement mal. Je voulais pas… Mais il insistait, il était comme fou, je savais plus quoi faire. Le coup est parti tout seul. Puis il s’est écroulé par terre, sans plus bouger. C’était horrible, il saignait de la tête… Je savais plus quoi faire.
— Oui ! Chuuu… Calme-toi… On va s’en sortir… chuuu… »

Cathy, elle, est en panique. Elle se lève et s’agite dans tous les sens.

— Seigneur Jésus ! … Il faut appeler la police ! 

Mathilde s’agrippe au cou de Sandrine.

— Je ne veux pas aller en prison ! Je ne veux pas aller en prison !
— Mais c’est de la légitime défense, Mathilde, lui répond Cathy. On va leur expliquer.
— Tu veux leur expliquer quoi ? la reprend Sandrine. Il a pris une balle dans le ciboulot. Non, Cath’, c’est grave, là ! … Réfléchissons !

Soudain on sonne. Sandrine se rend à la porte après avoir bien fermé celle du salon. Une voisine la menace d’appeler la police si elle n’arrête pas ce tintamarre depuis deux heures. Il est presque minuit maintenant. Sandrine tente d’expliquer le raffut par le son Dolby Stéréo de son nouveau « Home Cinéma ». Elle regardait un film d’actions entre copines.

— C’est bluffant comme on dirait que ça se passe dans l’appartement.
— Et bien, merci de mettre votre dolby en sourdine, on voudrait dormir. On bosse demain.
— Ne vous inquiétez pas, madame, le film vient juste de se terminer. Clint Eastwood les a tous butés. Vous avez vu Impitoyable  ? Je vous le conseille mais c’est un peu violent.
— Et bruyant !
— Désolé, vraiment, pour le dérangement. Au revoir ! … Bonne nuit !

De retour dans le salon, la tête sur les épaules et les idées claires, Sandrine a décidé.

— On ne va rien dire à la police. Cathy, si tu veux, tu peux encore partir. Personne ne t’a vue. Mais si tu restes, motus et bouche cousue.
— Mais… On va toutes les trois aller en prison !
— Décide-toi et vite !

— Mais il faut tout nettoyer sinon on risque de retrouver son ADN.

— Cath’, elle habite ici !!! Calme-toi ! Va plutôt me chercher tout ce que tu trouves, serpillères, seaux, produits nettoyants, draps.

Une heure plus tard. Cathy, en sueur, pose la question qui tue.

— On va faire quoi de Paul ? … On ne va jamais réussir à le porter dans cette couverture.
— Je réfléchis, dit Sandrine, préoccupée.
— On ne va pas le couper en morceaux comme dans Le père Noël est une ordure ?
— Tais-toi, au lieu de dire des bêtises. Laisse-moi réfléchir !
— Dans Volver, Penelope Cruz elle le met dans un congélateur, intervient alors Mathilde, de sa petite voix.
— Exact ! Et ça a marché, ajoute Cathy. T’as un congélateur, ici ?
— Oui, mais il est trop petit.
— Par pitié, taisez-vous, si c’est pour dire des inepties pareilles !

Dix minutes plus tard, Sandrine brise enfin un silence de plomb.

— On va appeler Lætitia. Elle a un 4×4. Elle saura nous tirer de là.
— Mais tu crois qu’elle sera d’accord ?
— Elle n’aura pas le choix !

Sandrine la joint aussitôt sur son portable.

— Allo, Lætitia ? … Je sais il est tard. On est chez Mathilde. On est dans une merde grave. On a besoin de toi et de ton 4×4…. Oui… Je ne peux pas te dire…

C’est une question de vie… (les yeux sur le cadavre) et de mort !


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Beau repaire

Pour certains c’est juste son dernier album, pour moi c’est une nouvelle invitation dans son parc à mots, jardin d’enfants en croisade, zoo éclectique où des textes sauvages chantent autant qu’ils enchantent.

Beau repaire. Les mots y seraient-ils traqués, en cavale ou tout simplement à l’écart du tumulte de notre société ?

Je les connais. Ils ne feraient pas de mal à une mouche qui, pas farouche, se pose même sur sa bouche, comme une cigarette.

Je les connais, oh oui, ils volent, légers et insouciants, haut dans le ciel, comme des ballons emportant les cœurs et les âmes, aviateurs dans un ascenseur tombant du ciel et courant tête en l’air, un poil dans la main, s’arrêtant devant le kiosque à musique du Parc Montsouris pour alerter les bébés, Izia, Nascimo, Tom Bonbadilom et les autres… Paaaars !

Car rien ne les retient, comme un bouchon de champagne propulsé par les bulles, pétillant à nos oreilles et que l’on boit à grandes gorgées d’envie… de vivre !

M’y voici !

Beau repaire. Je pousse la porte, des notes au piano me reçoivent et m’accompagnent jusque derrière. Ils sont tous là. Je les connais tous, ou presque…
Les premiers me sautent au cou… et m’entraînent… dans le jardin, près de la rivière.

« Je me balade au bord de l’eau…

   bleu du ciel

l’éclat            beauté                  le soleil               miroirs                yeux d’opale
    créatures             déesse                 viens ô ma reine !                île aux trésors

la vie               l’amour                la mort

sauver sa peau               on en crève                poursuivre nos rêves                cœur
          prisonniers         peurs           c’est fou !          en manque          caresses

bébé          que toi !

à l’étrange                 ange          démon            beaux jours      l’alouette        l’hirondelle
à tue-tête         clé des champs                 âme                 tête dans les nuages

libre          volage           battre mon coeur

vagabond   Ouais !

                                                      gare          j’aime          hasard           destin            train      correspondance
inconnus        voyages         l’air         perdre       chemin         lèvres        sépare         baiser          un jour

a   m   o   u   r   e   u   x

j’t’allume            j’te plume          j’te consomme          j’te baise        silence…    Bye !
tu pleures ?           ton regard       larmes          les armes
le rêve            la voie            toi et moi

Grain de folie

les yeux       la voix            enfant        insolent          divine        au petit jour     ses proies       grâce        sur terre       jardins secrets         havre        guerre      paix         jeux d’amour         être       là         en vie        bonheur de       vivre    plus beau cadeau de        rêveur éveillé       nuit                 Ô mon papillon noir !            éblouir          splendeur           couleurs          ailes      ton absence         au nom de              hou hou hou hou hou houuuuuuuuuu !

Je voudrais

ce soir      une route          au loin        une première fois          le monde     sexe            volcan      cheveux         herbes folles         léger      danse      chaque pas             une dernière fois                 apprendre         s’aimer          mémoire        histoire           Hey man !          qu’est-ce qu’il se passe ?                étranger         du passé             ciel et terre       vague à l’âme     tes poèmes      rire aux larmes       la peine     tes états        CETTE FILLE                ta guitare        solitaire        soleil couchant          tour du monde      avec toi         frontières     entière      dans les bras        la joie       vivre      qui vibre        ivre      te délivre         respirer      l’univers    pensées
the sky      yellow            tomorrow morning     hou !      hum !          la vie est belle        woh !         hello hello !
ah ah ah !  
 feeling      oh oui !      oh my god !    JOUBILATOIRE          one more time   !  
château           sable             cheveux d’or           conteur de fables              aurore              bâtisseur          rêve !
tourbillon         étoiles filantes              archer          du bout des doigts

enchanteur          magicienne        champagne !           éphémère »

Bonjour les amis, heureux de vous revoir !

Vous aussi, laissez parler vos émotions dans une de ces rubriques : avis d’expo, de spectacle ou avis de théâtre ou encore avis de ciné !

J’ai les boules !

Mathilde se remarie !                                 Épisode 6  / 15

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Mathilde, 29 ans, mariée, fidèle, rêve toujours de prince charmant, de robe de princesse, nostalgique du plus beau jour de sa vie, dix ans déjà !
Sandrine, meilleure amie de Mathilde, 33 ans, l’âge du Christ, mais rien à foutre, pas croyante, le mariage, très peu pour elle, célibataire, hédoniste de nature, aime faire la fête, danser, boire un p’tit coup, ou deux, et transgresser les codes dès qu’elle peut.
Catherine, Cathy pour les intimes, collègue de Mathilde, 38 ans et toujours célibataire, à fond sur Meetic, rêve de mariage en grand avec une robe blanche, elle y croit !
Lætitia, chef de Mathilde, 45 ans, divorcée, deux enfants, terminé pour elle les mecs qui ne s’assument pas et jouer leur mère au foyer, elle veut voyager et s’éclater, profiter de la vie, quoi !
Joëlle, mère de Mathilde, 57 ans, veuve depuis cinq ans, elle a fait son deuil, mais les hommes, le mariage, c’est de l’histoire ancienne.

Le soir même.

Sandrine a rendez-vous avec Cathy dans un salon de thé exotique où cette dernière a l’habitude de se rendre après le travail. Elle la trouve assise à une table, son portable à la main et une grosse paille plantée dans la bouche.

— Bon, qu’est-ce qui se passe ?

Cathy lui tend son Smartphone après avoir aspiré bruyamment sa collation.

— Finalement, je crois que je vais choisir celle-là. Elle est pas mal, non ? J’adore le voile…
— Là, c’est pas le moment Cath’. On parlera de ton mariage une autre fois, si tu veux bien.

Avec sa petite moue d’incomprise au bout de sa paille, Cathy aspire tout rond une boule.

— Tu veux un Bubble Tea ?

— Hein ? C’est quoi ça ?
— Du thé avec un peu de lait et des perles de tapioca dans le fond. C’est taïwanais et c’est super bon !
— Ils n’ont pas plutôt un demi ?
—  Prrt ! … Je sais pas. Faut demander.
— Laisse tomber ! Je suis « vénère », ça fait deux semaines qu’elle ne m’adresse plus la parole. Pas un mot, rien.
— Tu l’as appelée ?
— Elle ne décroche pas, elle ne répond pas aux sms, ni aux mails. Pire, elle m’a carrément viré de ses contacts sur Facebook !
— Haaan ! Grave ! Je pensais pas qu’elle en arriverait là. Je savais qu’elle t’en voulait, mais à ce point !
— Qu’est-ce qu’elle a, Cath’ ? J’ai rien fait pour mériter ça.
— C’est clair ! Te rayer de Facebook, haaan !

Cathy est embarrassée, elle n’ose avancer les reproches de Mathilde de ce matin.

— Oh, je ne sais pas. Pourquoi tu me demandes ça à moi ? Demande à Lætitia elle t’expliquera mieux.
— Pourquoi Lætitia ? Dis-moi !
— Il y a toute cette histoire de remariage, et vos réflexions sur Paul, ça la soûle je crois… Elle dit que tu fais tout pour que Paul la quitte… et aussi qu’elle ira à la manif !
— Quelle manif ? Moi, je fais tout pour… ? Mais je suis sa pote, je l’aide juste à ouvrir les yeux. Et puis c’est pas moi qui suis venue la chercher l’autre jour quand elle pleurait dans sa chambre. Je rêve ! C’est quoi cette histoire de manif, encore ?
— Ben, tu sais, la manif contre le mariage pour tous. Tu vois, par exemple, elle pense que toi et Lætitia vous êtes pour, euh… Enfin, tu vois. Et que c’est un des points de divergence entre vous.
— Mais j’en ai rien à battre, moi, du mariage pour tous ! Je ne suis déjà pas pour le mariage pour les hétéros, ce n’est pas moi qui vais le réclamer pour les homos. Qu’est-ce qu’elle raconte ?
—  Donc t’es contre aussi, alors !

— Puisque que je te le dis. Si je m’en mêlais, je prônerais pour son abolition.

— On dirait que tu en parles comme de l’esclavage ?
— Tiens, c’est pas moi qui le dis.
— Mais qu’est-ce que t’as contre le mariage ? Y a rien de plus beau que de fonder une famille autour de deux êtres qui s’aiment, non ?
— C’est bon pour les livres d’enfants, Cath’. Ça m’énerve de voir les gens qui ne pensent plus qu’à deux. Si c’est pas un asservissement de la pensée ça !
— T’exagères. Chacun peut avoir son avis dans un couple.
— Oh! mais bien sûr. Deux avis, une concession et une décision qui annule les deux avis pour la paix des ménages. On connaît la chanson.
— C’est réducteur tout de même !
— Ouais, sans doute. Je suis énervée, là. Faut que j’arrête de causer. Excuse-moi, Cath’ !  Ça n’a rien contre toi et ton projet de mariage. Je suis très heureuse pour toi.
— Merci. Régis est un amour. Il a tout planifié. Ça va être formidable !
— J’imagine. Un informaticien, comme Nicolas. Il programme, il encode et quand ça bogue, il n’y a plus personne. Espérons que ton Régis soit meilleur que mon frère en mariage. Ma belle-sœur a tenu deux ans !
— T’as un frère ? Je ne savais pas.
— N’empêche, il faut que je parle à Mathilde ou je vais tuer quelqu’un. Je vais voir avec Joëlle pour arranger ça.

Un serveur s’approche de la table et s’adresse à Sandrine : « Vous avez choisi ? ». Celle-ci retourne la carte dans tous les sens.

— Euuuuuuh… Bah… Euuuuuh… Oh là ! Non merci, on va y aller.
— On va où ? s’inquiète Cathy.
— J’ai besoin d’un vrai remontant. Une Margarita à la Bodega, ça te dit ?
— C’est où déjà ?
— Rue François Miron, dans le Marais !

Cathy s’étrangle avec une boule de tapioca, essayant de la faire passer.

— Gloups! Ha ! Dans le Marais ?

— Bah quoi, t’as peur qu’on nous prenne pour des gousses ?

Sandrine éclate de rire devant la mine déconfite de Cathy.

— Allez viens ! Emporte ton milkshake avec tes boules de Geisha, ça pourrait servir
— Haaan ! Que t’es bête.


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Petit jeu d’écriture créative

Ce jour-là, il avait commencé comme ça :

Dans sa maison ( il ou elle ) avait écrit partout. Sur les murs, les plafonds, les sols, même sur les meubles. Quand on entrait chez (elle ou lui,) c’était comme si on entrait…

Inventez la suite.

Ce-jour-là, je décidais de poursuivre comme ça :

Quand on entrait chez lui c’était comme si on entrait dans un blog, son blog !

Déjà, quand on arrivait sur le palier de sa porte on pouvait lire sur le paillasson « si vous aimez écrire et lire, soyez les bienvenus ! » et en dessous de la sonnette « Cliquez et entrez ! ».

Il était assez content de sa page d’accueil, il avait même trouvé l’idée originale de positionner le judas de la porte à l’extérieur de telle sorte que tout curieux pouvait avoir un aperçu de l’entrée de sa maison.

Et qu’y voyait-on ?

Un bout de mur noir où se dessinait un bonhomme penché sur une sorte d’encrier et semblant chercher des lettres, en vrac à l’intérieur. Curieux !

Et des curieux il y en a eu qui y ont jeté un œil. Certains n’ont sans doute pas compris et ont fait demi-tour, d’autres sont entrés et ressortis aussitôt, autant perplexes qu’inquiets par la personnalité atypique des lieux … et de son locataire.

Et puis il y a nous, presqu’aussi illuminés que lui, qui avons cliqué et sommes entrés toujours avec le même plaisir, chaque fois qu’il nous y a invité. 

Tout le monde dans la région s’était donné le mot.

Jusqu’à Paris même on parlait de sa maison et de tous ses sujets, intéressants, de ces petits jeux, rafraîchissants et ludiques, qu’il postait un peu partout à l’intérieur. Et peu importait les kilomètres, tout le monde voulait y apporter sa contribution, dans un coin du canapé, sur un bord de table, de mur ou de parquet. On trouvait toujours de la place. 

Quel plaisir de tous se retrouver ainsi, à écrire et se lire, assis, couchés, vautrés dans un coin de chaque pièce de cette maison extraordinaire aux allures d’auberge espagnole pour amoureux de l’écriture !

Alors qu’est-ce que vous attendez pour vous inviter chez lui ?

Après le boudoir de Phédrienne, voici un autre lieu insolite, un rendez-vous hebdomadaire à ne pas manquer que les petits jeux d’écriture créative de Pascal. J’adore !

Cliquez sur l’onglet Jeu d’écriture, là-haut dans le bandeau !

Ou bien accédez directement à son blog Entre2lettres.com >>

Le boudoir de Phédrienne

Quelque part, dans la grande cité maléfique de Villeurbanne je me suis rendu par le premier vol d’Imagin’Air qui décollait de mon studio.

Une aubaine de posséder un aérodream à domicile !

J’ai pris celui de 15h33. Il n’était pas en retard puisqu’il est parti quand j’étais prêt. C’est l’avantage des jets privés.

Et dès le premier jet justement, j’ai décollé. Un vol d’une traite, d’une petite heure à peine, sans secousses, ni détours (ou presque).

Me voilà, je ne sais comment, au pied d’un immeuble hors d’âge. Je poussai la grande porte et comme je m’y attendais, deux créatures félines aux yeux d’agate et de turquoise encerclèrent de leurs fourrures mes chevilles.

C’étaient les chats de madame Terpend !

Je dépassais le carré de jardin aussi dru et échevelé que je l’avais imaginé pour gagner la cage d’escaliers. Un étage, deux, je décidai de poursuivre jusqu’au dernier quand une porte m’interpellait. Je ne savais pas que c’était là. Mais c’était bien là. La porte était fermée à clef. Je saisis la clef dans ma poche… et entrai les lettres qui la composaient dans la serrure du portail. Clic ! La porte s’ouvrait.

Personne. Je ne reconnaissais rien et pour cause, c’était la première fois que j’y entrais. Je regardais autour de moi, les objets, les murs, tout semblait irréel. J’avançai jusqu’à cette pièce ouverte où trônait un fauteuil non loin de la fenêtre.

Il était là… le boudoir de Phédrienne !

Juste à côté sur une table, des mots kamikazes agglutinés au bord d’une page blanche, prêts à sauter. Là, sur un petit meuble, à côté d’un zoom d’appareil photo un bouquet de proses aux couleurs chatoyantes suscitait le plaisir des yeux. Des pensées fleurissant à la lumière de la fenêtre m’interpellèrent lorsque je pris place dans le boudoir. Des pensées philosophiques, pensai-je sans savoir vraiment.

Je m’installai et comme un gosse avec un nouveau jouet, dans sa version garçon, les deux mains cramponnées aux accoudoirs, je pilotais ma petite philosophie à moi sans épargner les murs…

Si je me suis déjà demandé pourquoi ? … Et comment ! … Vrouuum ! … Pourquoi l’art, le sport, le développement personnel et créatif ne sont-ils pas remboursés par la sécurité sociale ? … Ne serions-nous pas plus vivants et moins malades ? … Tuut ! Tuut ! … Si la vie parfois semble s’arrêter n’est-ce pas tout simplement le fait d’une panne des sens ? … Ne s’agit-il pas alors de faire le plein, goûter, sentir, toucher, voir, ENTENDRE pour que la vie reparte ? … Hiiiiiiiii ! … Attention au virage ! … Mais bordel, la philosophie n’est-elle pas l’insatiable manie de poser des questions qui nous font prendre des chemins de traverse et non pas les boulevards de la pensée tout tracés ? … Bang ! … Quoi, j’ai heurté quelqu’un ?

Oups ! … quelqu’un arrive ! … Je laisse un mot. Pardon pour le dérangement. Antonio.

Clic ! … je poste, je ferme en laissant tout en croix. Zou ! … je dévale les escaliers en quatre quatre jusqu’au rez-de-chaussée enfumant les chats qui n’y ont vu que du feu.

Je sais que ça ne se fait pas, mais je vous ai fait un double de la clé que je laisse discrètement dans son hall d’entrée, sous le premier pot de fleurs.

http://colettefournier.com/

Phédrienne a l’art de poser ses mots en petits démons comme personne, d’une patte féline et délicate empreinte de son intime conviction, sa sensibilité, son vécu, sans tricher, sans détour.
Un vrai plaisir à lire et à partager que ces moments de petite philosophie de boudoir entre autres de ses créativités, photographie et poésies.

Mais s’il vous plaît, si elle vous surprend assis dans son boudoir, ne dites pas que c’est moi !

Les brèves du Café…

La fête à la virgule

« Fernaaaando Torres, mon ami !

Khalid débarque dans le café, l’écharpe bien serrée autour cou, comme s’il venait de se pendre, un livre à la main.
– Salut Khalid ! lui répond Fernand après avoir relevé la tête de ses nombreuses feuilles griffonnées.
L’écrivain local lui tend la main pour le saluer.
– Holà ! J’te sers pas la main aujourd’hui. Je sors d’une gastro, j’te raconte pas. C’est vraiment la merde putain !
Il enchaîne aussitôt indifférent à la cocasserie de son propos.
– Mais t’as changé de place ! 

Ce qui est formidable avec Khalid c’est qu’il ne le fait même pas exprès. Cette spontanéité inconsciente des mots qui se jouent de lui en devient presque drôle.

Heureusement, Tonio, trop loin dans la salle pour entendre, ne relèvera pas.
– Comme tu vois, répond Fernand. Mes écrits en sont métamorphosés. Incroyable !
– Fais lire !
– Non, non ! … Tu achèteras le livre comme tout le monde, rétorque-t-il en riant.
– Tu parles de livre justement, reprend Khalid, j’suis en train de lire Proust en ce moment. T’as vu ?
Il tend le livre à son mentor littéraire, pas peu fier.
– C’est pas du chiquet !
– Du côté de chez Swann, lit Fernand sur la couverture. Très bon choix ! 

Françoise qui débarquait derrière le comptoir et avait tendu l’oreille, jette un regard désabusé sur le jeune lecteur, un tel ouvrage en sa possession, avant de lancer, d’une voix amusée :

– Par quel concours de circonstances tu t’es retrouvé avec Proust dans les mains, dis-moi ?

– Hé hé ! jubile le garçon. T’aimerais bien savoir !
Françoise hausse les épaules et continue d’essuyer ses verres.
– J’te sers quelque chose ? … Un demi ?
Khalid fait la moue, hésitant.
– Wof ! … Je sors d’une gastro, je préfère pas tenter le diable. Euh…
– Tu veux une tisane ?J’ai tilleul-menthe ou verveine, lui propose la serveuse.
– Wof ! … non mets moi un whisky-coca, ça fera passer.

Françoise s’exécute, blasée devant cette automédication masculine de comptoir.

– Merci ! s’adresse le malade à son aide-soignante qui lui tend la collation. Et d’ajouter :
– Si tu veux tout savoir, c’est Nicole qui me l’a prêté.
– Nicole ?
s’étonne Fernand le premier.
– Ah bon, je t’ai pas dit ? semble aussi surpris Khalid. En fait, j’ai sympathisé avec une nana à Pôle Emploi, il y a un mois environ. Elle cherchait un poste dans la même branche que moi, alors…
– Il y a des femmes chauffagistes ? s’étonne à son tour Françoise.
– Hé z’y va elle ! s’insurge Khalid. J’ai fait ça une fois pour dépanner. Moi j’mérite mieux, c’est pas parce que j’ai pas le bac que je dois être que mécano ou plombier.
– Quelle branche déjà ? demande calmement son pote pour ne pas le vexer plus.

– Ah bon, je t’ai pas dit ? … Animation commerciale !

Personne ne la ramène. Juste Tonio retrouve Françoise au comptoir debout et sur le cul.
– Animation commerciale, toi ? lance Tonio.
– Ben ouais, répond sans se démonter le jeune chômeur. L’animation et le commerce ça me connaît !
– Vu comme ça,
sourit Fernand. Mais raconte-nous plutôt Proust si tu veux bien.
– Ben elle était sur son Mac,
reprend Khalid. Il marque une pause. L’ordi je parle, haha ! haha ! s’esclaffe-t-il en se tournant vers Tonio qui ne bronche pas pour une fois, affichant comme les autres de l’impatience.
– Ok, j’abrège, accélère le conteur. Elle bossait sur un fichier Excel et pestait sur une formule version 2010. Alors je l’ai aidée. Je sais pas comment, mais j’ai fini par trouver. On a discuté. Elle m’a expliqué ce qu’elle faisait. C’était cool et je me suis inscrit à un stage avec elle.
– Et Proust ?
insiste Fernand.
– Ah oui ! Un jour qu’on était chez elle, je lui sors une phrase, comme ça, et c’était la même, mot pour mot, j’vous jure, que celle du début de ce livre.

– Longtemps, je me suis couché de bonne heure, récite l’écrivain.

– Exactement, confirme Khalid. Et là illico elle me dit : Proust. C’est tout. Et au final, comme je ne connaissais pas, ben elle me l’a prêté. Voilà !
– Et alors,
l’interroge toujours Fernand, tu aimes ?
– Ben… franchement, c’est relou à lire !
– C’est à dire ?
aimerait bien savoir Françoise, quelque peu irritée.
– Sérieux, ses phrases elles font des kilomètres. Une seule et ça te fait la dictée de Pivot. Attends, attends !
Il ouvre le livre et prend une page plus ou moins au hasard.
– Là, tiens, ça s’invente pas !
Il lit d’une traite.

« Mais si l’on avait dit à ma grand’mère que ce Swann qui en tant que fils Swann était parfaitement qualifié pour être reçu par toute la belle bourgeoisie par les notaires ou les avoués les plus estimés de Paris privilège qu’il semblait laisser tomber un peu en quenouille avait comme en cachette une vie toute différente qu’en sortant de chez nous à Paris après nous avoir dit qu’il rentrait se coucher il rebroussait chemin à peine la rue tournée et se rendait dans tel salon que jamais l’oeil d’aucun agent ou associé d’agent ne contempla cela eût paru aussi extraordinaire à ma tante qu’aurait pu l’être pour une dame plus lettrée la pensée d’être personnellement liée avec Aristée dont elle aurait compris qu’il allait après avoir causé avec elle plonger au sein des royaumes de Thétis dans un empire soustrait aux yeux des mortels  et où Virgile nous le montre reçu à bras ouverts ou pour s’en tenir à une image qui avait plus de chance de lui venir à l’esprit car elle l’avait vue peinte sur nos assiettes à petits fours de Combray d’avoir eu à dîner Ali-Baba lequel quand il se saura seul pénètrera dans la caverne éblouissante de trésors insoupçonnés. »

– Mais ponctue ta lecture, bon sang ! s’insurge Françoise.

– Ouais, rétorque Khalid, si je ponctue trop, j’ai peur qu’elle cale dans la côte, ma lecture !

Rire général masculin. Tonio ajoute :
– J’aimerais pas me la faire à vélo. C’est raide !
Nouveau rire général masculin.
– Vous êtes irrécupérables, se désole la seule fille de la discussion. Vous ne savez pas ce que vous perdez à dénigrer son écriture.
– C’est vrai ou c’est pas vrai, ses phrases elles sont interminables ?
Fernand acquiesce, Françoise hausse les épaules. Khalid ajoute :

– Franchement, Madame Françoise, avec Proust, c’est la fête à la virgule !

– A mon avis, ironise Tonio, à l’époque on devait taxer les livres au nombre de phrases !
Et il se marre tout seul.
– Vous êtes dur quand même avec l’auteur, tempère Fernand. C’est vrai que ça peu paraître abrupt au premier abord mais explorer son univers c’est tout un voyage, parfois éprouvant mais qui selon moi en vaut la peine. Je t’assure, Khalid.
Françoise préfère partir. Elle se rend avec son chiffon au fond de la salle.  

Khalid en profite pour demander à son pote:
– Dis Fernand, tu voudrais pas plutôt me faire une fiche de lecture comme l’autre fois pour Zola.

– Je revois Nicole jeudi, et… ça m’embête d’avoir rien à dire, tu vois !

Vous voulez la suite ?… cela ne dépend que de nous  !

Le décor est planté ! La rubrique Brèves du Café nous attend pour animer ce petit monde selon notre imagination et notre culture sitcom, série télé ou scène de théâtre !

Buller autour des Invalides…

Mais qu’est-ce qu’il glande celui-là ?

Jules Hardouin-Mansart

L’autre jour je bullais autour de l’Hôtel des Invalides, je cherchais des canons. Oh, pas ceux à boire, non ! … Mais ceux bien en chair toujours prêts à envoyer bouler les types de mon genre dès qu’ils m’allument d’un peu trop près, vous voyez ce que je veux dire ?
L’autre jour je bullais dans l’espèce de petit jardin attenant au monument, côté place Vauban, il n’y avait pas arme qui vive, pas une bombe, quand je suis tombé sur cet espèce d’énergumène, aussi paumé que moi, genre bourgeois gentilhomme tout droit sorti d’une pièce de Molière ou encore débarqué d’un navire dans sa découverte d’une terre inconnue.
Qu’est-ce qu’il peut bien tramer dans sa tête, celui-là ?

Je suis sûr que vous avez une petite idée !

Remplissez cette bulle avec ce qui vous vient à l’esprit.

On parie que vous trouvez ?

L’histoire électro de Pi

Ca y est ! … je viens de lire mon premier livre électro via l’application Ibooks de mon Iphone et je vais vous dire…

« Je n’en suis pas mort ! »

Ma victime, « L’histoire de Pi » de Yann Martel, histoire extraordinaire et aussi incroyable que le nom de son héros, Piscine Molitor Patel, dit Pi, fils de directeur de zoo à Pondichéry.

Et quelle n’a pas été ma surprise au premier abord !

L'histoire de PiLa définition de ce petit livre de 5 cm sur 7 est assez stupéfiante et la lecture tout à fait confortable après avoir choisi et réglé la police à la bonne taille, tout comme le rétro éclairage à la bonne luminosité.

N’importe où, dans le train, dans la salle d’attente du toubib, debout, assis, penché sur l’épaule du voisin, le jour, et la nuit surtout, toujours à portée de main, une seule, au pouce toujours prêt à tourner la page, une facilité et une disponibilité de tous les instants.

Si à cela on ajoute les multiples possibilités de marque pages, de surlignage, de prises de notes, de recherche rapide et surtout d’accès à toute définition instantanément, alors je le dis, sans langue de bois…

c’est juste génial !

Ce serait hypocrite de ma part de me cacher derrière la tendance nostalgique ambiante sur la défense du livre papier et de ses petits libraires qui ne me laisse pas indifférent.

Moi aussi, je préfère le parfum des livres, la texture du papier, tourner ses pages, lui tirer les oreilles quand l’ennui apparaît, reprendre le cours de l’histoire par les cornes, partager avec lui mon déjeuner, en tâches de gras, de  bière et de café, le tenir en main et en poche, lui retirer la laisse et le laisser gambader au hasard d’une page ouverte dans mon champ visuel encore vert d’une première lecture, prêt à fouler l’herbe de l’auteur et à mordre chaque mot à pleines dents.

Oui, j’aime cet objet de papier qui devient un compagnon extraordinaire comme Richard Parker, tigre du Bengale de trois cent kilos, pendant deux-cent vingt sept jours à bord d’un canot de sauvetage qui nous tire de l’ennui et nous garde en vie.

Certes, le livre papier pèse moins et l’aventure dure moins longtemps… quoi que !

Si j’affectionne le livre de poche, c’est parce qu’il tient dans la poche justement, de par ses mensurations idéales 10-18-2, que ce soit celle à l’arrière du jean ou celle à l’intérieure de ma veste.
Mais j’ai par contre en horreur ces livres encombrants, aussi gros qu’un dictionnaire, pourtant sans la moindre définition dedans, dommage ! … moi qui aime connaître le sens, la nuance de chaque mot dans son contexte au moment de ma lecture.
Imaginez, si en plus je devais amener mon dictionnaire avec moi dans le train, mon cartable ne supporterait pas le poids de deux Petit Robert.

Alors vous pensez, si je préfère mon livre électro à ces mastodontes de papier, qui plus est, ou moins est devrait-on dire, sans dictionnaire intégré !

Ne croyez pas que je me fais ici le défenseur du livre numérique, loin de là. Presqu’aussi loin que l’aventure de Pi l’a emmené sur 227 jours, je ne voudrais pas m’embarquer avec un sujet de discorde de trois cent kilos à bord qui pourrait me dévorer d’un coup de patte littéraire d’un Frédéric Beigbeder affamé.

Non, je donne très honnêtement mon avis sur cette expérience nouvelle.

Oui, le livre électro c’est génial…

Non, il ne remplacera pas le plaisir d’un livre de poche !

A chacun de nous de faire vivre ou survivre ce que l’on aime.

Pi a bien survécu, lui… et moi à son histoire, à ce documentaire animalier sur fonds marin, philosophique et spirituel sans images que les descriptions aussi précises que riches ne m’ont pas aidé à dessiner dans mon imaginaire.

Pis, elles m’ont donné le mal de lire avec des creux de vingt pages, les mots tanguant de la poupe à la proue, du franc-bord au plat-bord en passant inlassablement par la toile goudronnée, dans un canot de huit mètres sur 400 pages papier et 1675 électroniques.

« Jésus-Marie-Mahomet-Vishnu, je n’en verrai jamais le bout de cette histoire ! »

Tout comme Pi, plusieurs fois j’ai cru que mon heure avait sonné… Je fermais l’appli comme on ferme les yeux pour toujours. Et puis tout comme Pi, je les ai rouverts au petit matin poussé par l’envie de savoir, par une écriture habile qui a su me dompter et m’amener au bout de ce numéro de cirque avant de me libérer avec un goût amer d’inachevé, voire de déception à la page de débarquement.

« Tout ça pour ça ? … C’est tout ? … Ca s’arrête là ? … Ca ne peut pas finir comme ça ! »

J’ai comme l’impression qu’il manque quelques décimales à votre histoire, Monsieur Martel !

Vous aussi, laissez parler vos émotions dans une de ces rubriques :
avis de lecture ou avis de théâtre ou encore avis de ciné !

La parodie en prose

Un mot s’est épris de son poète et il clame cet amour  sous la forme d’une parodie de la célèbre chanson d’Edith Piaf.

Quand il me prend dans ses bras
Qu’il me parle tout bas
Je vois la vie en prose

Au milieu des mots d’amours
Des mots de tous les jours
Ca me fait quelque chose
Je suis entré dans son cœur
Pour mon plus grand bonheur
Pour lui j’ai pris la pose
C’est lui pour moi, moi pour lui dans sa rime
Il m’a écrit, m’a posé  sur son hymne
Et, dès qu’on pose les yeux sur moi
Alors je sens en moi
Mon coeur qui bat.

Et vous, elle vous inspire quoi cette chanson ?

Un bateau épris de sa rivière, un nourrisson de son père, un carton de son déménageur, un ballon de son joueur…

Essayez-vous à cette parodie comme cela vous vient en commençant par exemple avec ces mots :

« Quand il me prend dans ses/son bras… je vois la vie en… »

(Extrait de l’original)
Quand il me prend dans ses bras
Qu’il me parle tout bas
Je vois la vie en rose
Il me dit des mots d’amour
Des mots de tous les jours
Ça me fait quelque chose
Il est entré dans mon coeur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause
C’est lui pour moi, moi pour lui dans la vie
Il me l’a dit, l’a juré pour la vie
Et, dès que je l’aperçois
Alors je sens en moi
Mon coeur qui bat

Laissez aller votre imagination… Amusez-vous !